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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 00:04

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"Bois de poche" - Marie-Hélène Richard- (détail)

 

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"Le bon coin" - Dimitri Xenakis -

 

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"le temps du silence"- Gabriela Morawetz- (détail)

 

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"Skiff"- Juliette Jouannais

 

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"Le voile de la mariée" - Sandrine Pincemaille

 

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"Il était une fois" - Sylvie Kaptur-Gintz

 

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sans titre- Vincent Mauger

 

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"L'hypothèse d'un puits"- Dominique Bailly

 

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"Le bon coin" - Dimitri Xenakis

 

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"Bois de poche" - Marie-Hélène Richard

 

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"L"hypothèse d'un puits" - Dominique Bailly - (détail)

 

 

 

 

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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 17:25

En 2012, Marseille expos, réseau dont fait partie la Galerie Saffir, avec laquelle je collaborerai sans doute en 2013,  et les Galeries Lafayette St-Ferréol s’associent pour la promotion de l’art Contemporain à Marseille, dans la dynamique de Marseille-Provence 2013 Capitale Européenne de la Culture.

 

Du juin à décembre, les membres de Marseille expos assurent la programmation du nouvel espace d’exposition du 5ème étage des Galeries Lafayette St-Ferréol, la Galerie du 5ème, pendant méridional de la fameuse "Galerie des Galeries" des Galeries Lafayette du Boulevard Haussman, avec trois expositions comme autant de volets d’une histoire inspirée du célèbre triptyque baudelairien « Luxe, calme et volupté ».

 

Le premier volet, "Luxe(s)", fruit d'un commissariat collégial de 9 structures membres du réseau Marseille expos, accueille donc, par la Galerie Saffir, des oeuvres de Naji Kamouche et de Emmanuel Régent, ainsi que de Pascal Navarro !

 

 

 

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Rame de "luxe" dont la pale est couverte d'argent, que j'avais exposé dans "Figure libre" en 2010...

 

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Et très belle installation de Naji...

 

 

"Luxe(s)" - Galerie du 5ème – Galeries Lafayette 40/48 rue Saint Ferréol 13001 Marseille

du 29.06 au 18.08.12

 

photo 1: Emmanuel Regent, Raïssa, 2010 Courtesy Emmanuel Régent, Espace à vendre/Le Cabinet, I love my job - Caroline Smulders

photo 2: Emmanuel Régent, Aux bords du dehors, 2010 Courtesy Emmanuel Régent et Le Cabinet/Espace à vendre

photo 3: Naji Kamouche, Made in China, 2012 Courtesy Naji Kamouche et School Gallery/Olivier Castaing

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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 00:01

Au top 10 des comédies romantiques jamais écrites...Thanks for ever, Nora!

 

 

 

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23 juin 2012 6 23 /06 /juin /2012 23:54

Le 30 juin et le 1er Juillet, l’Espace 111 fête l’arrivée de l’été et clôt en beauté la programmation de la saison avec une exposition foisonnante dans laquelle l’art se déploie sous toutes ses formes!

Dessins, photos, installation, sculptures, vidéo et performance, les expressions se croisent et transcendent les limites.

Sara Grossert, Kim Lan Nguyen Thi, Véronique Petit (avec la collaboration de Lili Bel), Marie Tucat et Karine Zibaut : des femmes de tous les horizons liées, au propre comme au figuré, par un fil rouge, fil conducteur –trace, proximité, frontière- qui mènera le visiteur d’un univers à l’autre, d’un cri à l’autre.

 

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SARA GROSSERT

 

A l’Espace 111, Sara Grossert présente une dizaine de dessins de grand format de la série des « Mangeurs crieurs », ainsi que des sculptures jouant du visible et de l’invisible.

Les mangeurs crieurs sont nés de l’entremêlement, et du rapprochement, a priori incongru, de l’univers ménager et du processus de création, celui-ci faisant émerger l’œuvre depuis la banalité du geste quotidien. Sara Grossert explique : « Depuis une dizaine d'années, mon lieu de travail est à l'intérieur de mon lieu de vie. Vie familiale, tâches ménagères et création artistique se mélangent sans cesse, parfois jusqu'à se superposer. Les repas avec leur préparation et toutes les activités annexes qu'ils génèrent, suscitent des gestes parmi les plus fréquents et les plus répétitifs. » C’est ainsi que l’acte de se nourrir, et le geste de la nourriture porté à la bouche deviennent, sous son crayon et notre regard, « intéressants ». Dans le même temps, ces bouches ouvertes sont aussi celles du cri, dans une sorte de « contre-sens » : « En juxtaposant Crieurs et Mangeurs », dit encore Sara, « j'ai voulu rendre visible la double fonction de la bouche par laquelle les aliments rentrent pour subsister et les sons (cris) sortent pour dire notre existence. »

Les sculptures issues de la série « Etre Paraître », quant à elles, invitent le spectateur à dépasser l’évidence visible, à s’approcher pour découvrir, en deçà de l’éclat de leur apparence, la part d’ombre et d’intime qu’elles recèlent, comme une personnalité cachée.

 

 

Née à Bâle, Sara Grossert  vit et travaille à Montreuil. Après avoir étudié à l’Ecole nationale des arts Décoratifs  Aubusson et à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris, elle collabore avec des décorateurs de théâtre. Entre 1984 et 1988, elle réalise des performances autour d’une peinture avec le musicien Hervé Bourde et le danseur Bruno Dizien. Elle commence à exposer, de la peinture, en 1989 et travaille le volume depuis 1994.

 

 

KIM LAN NGUYEN THI

 

Rouges aussi, les boîtes « En cas de danger, briser la glace » de Kim Lan Nguyen Thi, dispositifs originaux présentant, dans des boîtiers de sécurité, reliés à des écouteurs, des images réalisées à partir d’un protocole bien précis. Ici, les personnes, laissées seules du début à la fin de la captation, sont invitées à crier « jusqu’à épuisement physique ou psychologique », ainsi seules juges des limites de leur acte. Kim Lan Nguyen Thi expérimente ainsi, d’une manière formellement différente mais connexe à celles de Sara Grossert et de Karine Zibaut, la puissance symbolique et expressive du cri. Ici, les différentes vidéos se découvrent comme autant de « partitions visuelles et sonores, questionnant différentes formes d’urgence à exister ».

Sont également présentées des photographies de grand format issues du projet « Transe », mené entre 2007 et 2010, autour de l’univers de la « House dance ». Kim Lan Nguyen Thi explique : « ces instantanés de corps en mouvements sont la base d’une étude du phénomène de transe qui constitue une série de tableaux alliant photographie et travail du métal dans une recherche autour du dépassement des frontières et de l’explosion du cadre. »

 

Kim Lan Nguyen Thi vit et travaille entre Paris en Bruxelles. Elle est titulaire d’un diplôme de scénographie obtenue à l’ENSATT en 2004 à la suite d’études d’architecture intérieure suivies à l’ENSAAMA de Paris. Dans son travail artistique, Kim Lan Nguyen Thi s’interroge sur « les indices de notre existence », ce qui nous constitue, nous singularise, fait de nous un individu « propre », une individualité. Elle explore ainsi les différentes formes d’expression de notre identité, identité sociale aussi bien que sexuelle, par exemple, et questionne la notion de « reconnaissance », dans une tentative de « poétisation du réel ».

Elle montre son travail, en galerie d’art, mais aussi dans l’espace public ou au théâtre, depuis 2003.

 

 

VERONIQUE PETIT

 

Le soir du vernissage, Véronique Petit réalisera « Défilée », une performance chorégraphique, dans laquelle la robe qu’elle porte, créée par la plasticienne Lili Bel, se détricotera au fil de ses déplacements d’œuvre en oeuvre, laissant, comme une trace, une empreinte de son passage, 500 mètres de fil rouge au sol.

 

Conception de la performance: Toméo Verges

Le chorégraphe Toméo Verges créé la compagnie Man Drake en 1992 avec le spectacle « Chair de poule » présenté à la Biennale de la danse à Lyon . Depuis il a réalisé une dizaine de pièces  créées dans de nombreux théâtres en France et à l'étranger. A partir de 2000, il propose des performances "hors plateau" conçues en fonction des lieux ou d'un  événement spécifique.

Véronique Petit est une artiste polymorphe. Actrice, metteur en scène, performeuse,  danseuse, auteur, elle a joué sous la direction de Claude Merlin dans "L'enchanteur pourrissant" de Guillaume Apollinaire en 1985 et crée en 1987 la compagnie Théâtre à Grande Vitesse avec Evelyne Pérard, avec qui elle co écrit, met en scène et joue tous le spectacles jusqu'en 2005. Parallèlement, de 1991 à 1993, elle vit à Londres où elle rencontre les artistes du "performing art" et travaille au Place Theatre en tant que coordinatrice de projets, où elle découvre  la danse contemporaine. Elle participe avec Oonagh Duckworth et Jean-Marc Adolphe à la création du SKITE, festival des émergences européennes en danse. En 2008 et 2009 elle programme le festival de danse pour le Théâtre de l'Echangeur à Bagnolet et à partir de 2006, elle travaille  avec le  chorégraphe Toméo Vergès en tant que dramaturge et collaboratrice artistique. (Body Time, 2006, Idiotas 2008, Meurtres d'intérieurs 2010, Anatomia Publica création prévue en 2012)

Elle collabore également aux performances de la plasticienne Marie-Noëlle Deverre, ainsi qu’avec la plasticienne néerlandaise Karen Lancel et aux projets  du musicien Cyril Hernandez.

De 1995 à 1999 elle écrit dans les pages Arts/scènes  du magazine  "Les Inrockuptibles"  sous le nom de Véronique Klein.  Depuis 2009 elle tient un blog pour le quotidien en ligne Mediapart  et intervient depuis septembre 2010 en tant que chroniqueuse à l'émission La Grande Table sur France Culture. Elle a collaboré à la version française de l'ouvrage de Rose Lee Goldeberg "Performances " en 2000  (ed Thames and Hudson) et co-écrit le" Panorama des arts du cirque aujourd'hui' avec Pierre Hivernat (ed Textuels 2010)

 

 

MARIE TUCAT

 

Jeune artiste plasticienne, Marie Tucat présente à l’Espace 111 des sculptures réalisées en fil de fer, jouant sur les lignes et les vides, les volumes et l’espace.

Explorant les notions de corps et de matière, les petites sculptures de Marie Tucat invitent le regard à pénétrer, se perdre, puis s’échapper, des lacis métalliques. Ici à la fois structure et matière, la sculpture de fil tente de remplir son espace, de se faire chair, « être à part entière » dit Marie Tucat.

 

Après avoir étudié, notamment le travail de la terre et du plâtre, aux Beaux-Arts de la Ville de Paris, Marie Tucat choisit d’explorer essentiellement la sculpture, en 1999, continuant cependant à s’initier, en 2000- 2001 à l’Art mural, la fresque à l'ancienne et la couleur, puis, de 2003 à 2006,  au travail des écorces et d'autres matières. Elle expose de manière régulière, notamment dans le cadre de diverses « Portes ouvertes » et expositions collectives, depuis 2006.

 

KARINE ZIBAUT

 

C’est autour de la série photographique « Mujer, Tierra y Libertad », travail autour de la maternité, que se sont tissés les liens entre les différents univers des artistes présentées ici, et la récurrence du fil rouge.

Le fil rouge cordon, est, explique Karine Zibaut, «  à la base de ce travail, de mon désir de laisser s'exprimer les mères à l'aide de la symbolique. A travers le symbole, on habite la mémoire du corps. Avec « Mujer », créée en parallèle à mon film « Mère », nous explorons le fil de la filiation dans toutes ses dimensions. »

Présentée en 2011 à l’occasion de la Journée de la femme et à l’invitation de l’Espace Beaujon de l’hôpital  Beaujon, « Mujer » pose la question : « Etre mère qu’est ce que c’est ? De cette interrogation est né MUJER avec Myoho. C’est une des séances les plus éprouvantes de ma vie, d’une intensité rare. Elle fait écho à cette phrase de Claude Cahun « Je vais jusqu’où je suis, je n’y suis pas encore ». « Mujer, Tierra Y Libertad »  s’est « révélé » sur un mur. Dans l‘écaillement du mur, apparaît l’émotion et la vérité de ce que nous avons partagé. Ainsi la photographie délivrée est sincère et juste. Pour Myoho, mon travail est un « révélateur » de femmes. Je me sens simplement une « passeuse ». »

 

Entrant en résonance avec les dessins de Sara Grossert et les boîtes de Kim Lan Nguyen Thi, Karine Zibaut présente un diaporama de la série « Cri de joie ». Elle écrit : « Dans cette époque trop grise, j’ai rêvé ce projet effervescent, un immense CRI DE JOIE. Le cri si intime retire ce qui n’a pas à être et l’espace d’un instant nous remplit d’une énergie nou- velle, comme un torrent d’énergie pure. Un instant prendre conscience de cette source qui nous traverse et irrigue nos rêves et nos plus belles réalités. J’ignorais à quel point cette aventure humaine allait me nourrir. « Le cri » me ressemble et me rassemble. Il me permet d’être une passeuse. Au cœur du vivant dans ce qu’il a de plus noble et de plus encourageant. VIVANT JE SUIS VIVANT. Voilà ce qui est crié avec jubilation. Offert avec émotion. »

 

Auteur, interprète, comédienne, Karine Zibaut a également fait de la photographie un de ses moyens d’expression de prédilection. Photographe de l’intime et du corps, elle se fait connaître par « Body and Soul », en 2007, série dans laquelle, à travers le corps, elle cherchait à dévoiler « la vie qui passe, imprègne le cœur et l’âme » et à exprimer un cri muet, « message silencieux jamais délivré » dit-elle, que le corps exulte pourtant. Ses divers travaux font depuis régulièrement l’objet d’expositions et de publications.

« Ecriture, mise en scène, photographie… Depuis dix ans, Karine Zibaut, dans la forêt des expressions, trace son chemin de création. Avec la vidéo, elle a trouvé une « chambre claire » qui lui permet de repousser les murs trop pressants des émotions. A travers ces bulles de lumière, des personnages passent, incarnent des jours pleins de vie, des peurs incandescentes, des nuits peuplées des béances du passé.

Karine Zibaut est une femme qui créée, enfante textes et images dans un monde où les femmes sont toujours là pour divertir, travailler, materner. Trop rarement encore pour penser un monde réconcilié de tous les rôles de la féminité. La force de son travail a jailli dans la plénitude de « Body and soul » dont un premier ouvrage est né. De textes, en films, en happening, une nébuleuse est née. Un univers se créée. Déjà une oeuvre. » (Bénédicte Philippe, texte rédigé  lors de la sortie de « MERE » en mars 2011)

 

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23 juin 2012 6 23 /06 /juin /2012 23:52

Autant le dire de suite, cette rencontre avec Stanley Donen a été un des moments les plus incroyables de ma carrière de cinéphile.

L'entendre parler, avec humour et en français, de ses souvenirs et de son métier, remettre en place l'intervieweur avec ses questions nulles, regarder avec lui, des scènes mythiques avec Gene Kelly ou Fred Astaire, se dire que ce vieux monsieur de presque 90 ans, là, à 3 mètres de moi, dont j'observe le profil dans la pénombre tandis que défilent les extraits de ses films, tous plus jouissifs les uns que les autres, a connu l'âge d'or du cinéma hollywoodien, fut le meilleur ami de Gene, de Fred, d'Audrey Hepburn ou de Cary Grant, dîna plus d'une fois avec un certain Hitchcock...fut des plus émouvants. Plusieurs de ses films figurent dans mon panthéon personnel.

On est reparti des étoiles dans les yeux! Merci Stan!

 

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Mythique

 

 

mythique aussi

 

 

ET private joke...

 

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15 juin 2012 5 15 /06 /juin /2012 23:59

On peut découvrir une autre facette du talent de Jean-Marc Forax, actuellement présent dans "Jardins en métamorphose", à Thiais, en allant découvrir, à la Galerie Talmart, ses séries de dessins de "Jizo", figure majeure du panthéon bouddhique, divinité bienfaitrice dévouée aux enfants.

"La croyance à Jizō apparaît au Japon dès l’époque de Nara (710-794), mais ce n’est qu’à la fin de l’époque Heian (794-1192), puis au moyen âge, qu’elle prit ses contours actuels. A mesure que les épreuves se faisaient plus pressantes, Jizō devint l’une des figures les plus conséquentes du panthéon bouddhique japonais. Premières victimes de la folie deshommes, les enfants avaient trouvé un bienfaiteur."

 

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A l’occasion de cette exposition, les éditions Talmart ont publié dans la collection [mnêma], en partenariat avec la fondation franco-japonaise Sasakawa, les oeuvres du plasticien et un texte de François Lachaud, spécialiste du bouddhisme et du Japon, éclairant sur le rôle et la réalité de cette « divinité » japonaise connue sous le nom de Jizō.

 

 

Exposition du 1er juin au 7 juillet 2012

Vernissage le 31 mai

Parution du livre 31 Mai 2012

 

Galerie Talmart

22, rue du Cloître Saint-Merri

75004 Paris

www.talmart.com

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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 23:52

En Juin, L'Espace 111 propose de découvrir les univers très personnels de deux femmes, deux artistes baignées de création depuis leur plus tendre enfance, deux sculptrices pour qui l'enfance, dans ses obscurités, ses doutes, dans ses espoirs et sa vitalité aussi, est source d'inspiration.

 

Pour chacune d'elles, la puissance des mondes intérieurs, entre rêve, mémoire et lien filial, résonne de la conviction résolue en la résistance de la vie contre la destruction et la finitude.

 

Pour Clémentine de Chabaneix, et pour Ruta Jusionyte, les sculptures, mais aussi les dessins et l'installation donnent corps à ces visions aussi intimes qu'universelles.

 

 

CLEMENTINE DE CHABANEIX

 

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«Mes histoires sont des sculptures », dit Clémentine de Chabaneix. « Histoires universelles ou intimistes, angoissantes ou poétiques. La matière première est une émotion, un geste, un  souvenir ». ici se dessine un univers poétique et fantasque d’où naissent de petites sculptures de jeunes filles légèrement tristes, des dessins délicats d’enfants un peu diaboliques, des médaillons en faïence émaillée et, pour l’Espace 111, une installation émouvante.

Ses dessins, par exemple, racontent des histoires d’enfance, éternellement liées à la mémoire et au souvenir, de ceux qu’on a et de ceux qu’on se fabriquent, de ceux dont on rêve - beaux ou effrayants-, aux accents parfois magrittiens, de ceux, nostalgiques, qui résonnent en nous d’échos familiers mais lointains.

Des histoires en forme de conte de fée, dans lesquelles le merveilleux ne saurait en masquer les profondeurs inquiètes, parfois sombres et cruelles, les angoisses, les tensions, les peurs, les désirs, ce lot à « comprendre et dépasser »*, pour grandir.

Ses jeunes filles sculptées de céramique, sortes d’« Alice » adolescentes, burtoniennes,  romantiques, fantasques, délicatement gothiques, sont saisies à ce moment de transformation, de métamorphose, ce moment de tumulte entre les mondes intérieurs, dans le détachement de l’époque de l’enfance, en quête de soi-même et d’un passage vers un nouvel âge. Elles sont saisies au moment de la lutte, du grondement face au monde, au moment de la révolution et de l’espoir aussi. Une évidente vitalité.

En 2011, Clémentine de Chabaneix avait, avec « Souvenirs imaginaires », créé une installation, avec sa sœur jumelle : une maison de carton retraçant, des bribes de souvenirs de leur enfance commune, fictifs ou non. Aujourd’hui, à l’Espace 111, c’est encore la famille, et la filiation qui est à l’œuvre dans une nouvelle installation, un bateau traversé d’un arbre, qu’elle décrit comme un hommage à son père. Ce bateau, sur lequel se tient un arbre en péril, exprime, dans l’ambiguïté de son état, la force de résistance de la vie contre l’oubli et la mort, dans la traversée du dernier fleuve, Styx ou Léthé. Sur l’autre rive, la métamorphose, le renouveau, la jeunesse et les rêves.

 

*d’après Bruno Bettelheim – Psychanalyse des contes de fées

 

 

Née dans une famille d’artistes, Clémentine de Chabaneix aime à dire qu’elle « vint au monde première jumelle par un dimanche pluvieux » de 1972, à l’est de la Tour Eiffel. Après des débuts comme actrice, elle se tourne vers la sculpture, se formant au dessin, à la peinture et à la sculpture au cours Pradier, à Paris, renouant ainsi avec une prestigieuse tradition familiale. Elle s’y consacre entièrement depuis 2000, et expose régulièrement, un peu partout en France, depuis 2003.

 

.

RUTA JUSIONYTE

 

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A l’Espace 111, Ruta Jusionyte présente, seules ou en installation, des sculptures en terre cuite, ainsi qu’un ensemble de dessins, qui, dans leur puissante expressivité, flirtent avec un certain expressionnisme.

Au premier regard, l’œuvre de Ruta Jusionyte, d’une manière certes différente de celle de Clémentine de Chabaneix, renvoie au monde de l’enfance, dans sa fragilité mais aussi sa rudesse, les yeux grand ouverts, entre curiosité, effronterie et effroi. Mais à y regarder de plus près, c’est peut-être davantage les tréfonds de la nature humaine, sa manière de s’élever au-delà de la bestialité, tout en en conservant les traces, que questionne l’artiste. Avec profondeur et circonspection, elle s’efforce de saisir la manière dont se jouent les relations à l’Autre, dans la confrontation, le conflit, l’adversité, dans l’esquive, dans la tentative de conciliation, et d’amour. Et toujours, quoiqu’il arrive, la résistance de la vie, et de l’art, face à la l’oppression et à la destruction, la force de l’intelligence perpétuellement en lutte, en laquelle croit, résolument, Ruta.

Et la dimension parfois mythologique de ses œuvres relève autant de ce questionnement sur les origines que de la façon dont se construit l’avenir. Car, au travers de ces êtres indomptés, qui « ont derrière eux un monde indicible, tragique » et « ne s’inclinent » ni devant le passé ni devant le futur, Ruta, qui a connu, dans sa Lituanie natale marquée par le nazisme et l’occupation russe, l’oppression, la privation, l’anesthésie de la culture, entend veiller à ce que le monde, le sien, celui dans lequel nous vivons, reste en alerte.

«  A travers moi, l’homme, vers le monde », dit-elle.

« Herbe folle »* renaissant sur le terreau des totalitarismes, Ruta Jusionyte explique qu’elle « ne donne pas de réponse définitive », que « savoir c’est avoir vécu », que c’est dans et avec le temps que triomphe la résistance.

 

* D’après Thierry Delcourt

 

Ruta Jusionyte est née en 1978 en Lituanie, à Klaipéda. Elle est issue de plusieurs générations d’artistes : son grand-père paternel et son père étaient peintres, sa grand-mère, sculptrice, sa mère, graphiste et galeriste…tout un univers familial ayant façonné son regard, et la conduisant naturellement à étudier aux Beaux-Arts, à Klaipeda d’abord, puis à l’Académie des Beaux-Arts de Vilnius, dont elle sort diplômée en 2000.  « Mon père et mon grand-père disaient souvent : "L'art c'est Paris !" » C’est donc à Paris que Ruta Jusionyte s’installe, en 2001. Dès l’année suivante, elle commence à exposer et n’a jamais cessé de montrer son travail, dans des expositions personnelles ou collectives, un peu partout en France.

 

Les 16 et 17 juin à l'Espace 111 - 111 rue de Stalingrad, Montreuil

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7 juin 2012 4 07 /06 /juin /2012 23:57

Ici, nous sommes d'indéfectibles fans des films de Bruno Podalydès depuis Versailles Rive Gauche en 1993, vu à sa sortie dans une petite salle quasi-déserte d'un cinéma d'art et d'essai de Province.

Près de 20 ans plus tard, toujours fidèles et sensibles à l'univers Podalydès, "Adieu Berthe" ne déroge pas à notre enthousiasme!

 

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26 mai 2012 6 26 /05 /mai /2012 23:39

 

En attendant de revenir ici avec de nouveaux articles, des compte-rendus photos des expositions...une belle pause musicale avec Gregory Porter

Hélas, son concert à la Cigale est déjà complet mais je serai fin juin au Festival jazz de La Défense pour le voir, c'est sûr!

 

A écouter: "Be good", le nouvel album de Gregory Porter. Really good!

 

 

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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 00:11

Pour son exposition personnelle au Centre Culturel Français de Ouagadougou (Burkina-Faso), Yveline Tropéa a choisi de présenter un ensemble d’œuvres brodées et perlées inédit, et très différent de ce qu’elle a produit jusqu’à aujourd’hui.

« Motel Maquis Poissons Braisés » se compose ainsi de deux séries, l’une inspirée des panneaux publicitaires omniprésents dans la ville, l’autre, travaillée à partir du graphisme des sacs de riz ou de farine que l’on trouve dans les magasins d’alimentation de Ouagadougou.

 

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Dans les panneaux publicitaires, Yveline Tropéa expérimente une forme différente de l’autoportrait, qu’elle pratique par ailleurs de manière récurrente. Ici, sa relation à son propre visage perdure, mais de manière moins légère, plus tranchante, se détachant de l’innocence, de la pureté qu’elle recherchait jusqu’alors (elle avait coutume d’utiliser une très belle photo d’elle, alors qu’elle avait 20 ans). Ici les traits sont plus acérés, plus marqués, moins « complaisants ». « Le temps, et la dureté de la vie », dit-elle, « m’ont rattrapée… »

 

Les panneaux publicitaires perlés et brodés de « Motel Maquis Poissons Braisés » pourraient apparaître comme des exercices de style, en comparaison du reste de sa production.

Mais si cette série est née du projet d’exposer au Centre Culturel Français de Ouagadougou, c’est surtout le désir, depuis près de 8 ans qu’Yveline Tropéa vit au Burkina Faso une partie de l’année, de rendre compte, pour la première fois, de son expérience africaine. Bien sûr, cela reste un regard léger, celui d’une Européenne, sans doute plus esthétique que politique, sur un continent, et un pays qui n’est pas le sien.

Jusqu’à cette série de panneaux publicitaires, son travail, s’il avait su exploiter à merveille le talent des artisans africains – brodeuses et brodeurs- n’avait jamais abordé de manière directe l’Afrique, ni son esthétique contemporaine. Le projet « Motel Maquis Poissons Braisés » se présente donc comme un hommage à l’esthétique populaire, à la culture affichiste et graphique africaine.

Ces panneaux publicitaires, extrêmement présents dans le paysage visuel urbain, avaient d’emblée marqué Yveline, dès son arrivée. Ici, elle les réinterprète avec humour et préciosité. Humour, dans sa manière de se mettre en scène dans ces publicités vantant d’imaginaires talents de styliste ou de coiffeuse…Préciosité de ces images populaires détournées, rendues uniques et sublimées par les broderies et les perles.

Pour les réaliser, elle a d’abord travailler en collaboration avec l’artiste peintre Fidèle Kabre, qui réinterprétait en peinture, dans l’esprit des panneaux publicitaires de Ouagadougou, ses autoportraits-mises en scène photographiques, pour passer ensuite au perlage et à la broderie. Puis elle a progressivement simplifié le processus, délaissant peu à peu l’autoportrait, pour photographier les panneaux publicitaires dans la rue, avant d’en retravailler la matière.

 

De là est venue, par glissement, l’idée d’étendre cette expérimentation à des images publicitaires du quotidien, celles dessinées sur les sacs de riz ou de farine, par exemple.

Ainsi est née une seconde série, plus ouvertement pop encore, dans cette manière de remettre sous le regard, par le prisme de l’intervention plastique, un objet à la fois symbolique et usuel du quotidien et de la consommation.

Ici, le contexte africain donne à cette série de broderie une dimension particulièrement sensible, dans l’opposition et le contraste des mondes, celui dans lequel chacun lutte pour se procurer le sac de riz ou de farine qui assurera la base de la nourriture pour quelques semaines, et celui dans lequel les objets ordinaires et sans valeur intrinsèque, transvalués par le travail de l’artiste et l’univers clos du marché de l’art, se vendent à prix d’or.

 

"Motel Maquis Poissons braisés" - Yveline Tropéa

CCF de Ouagadougou, Burkina Faso

du 1er au 23 juin 2012

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