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25 juillet 2018 3 25 /07 /juillet /2018 12:53
Mona HATOUM – « Live action with Doctor Martens boots, performed for « Roadworks », Brixton Art Gallery, London – Vidéo, 6'45'', 1985

Mona HATOUM – « Live action with Doctor Martens boots, performed for « Roadworks », Brixton Art Gallery, London – Vidéo, 6'45'', 1985

Mona HATOUM – « Live action with Doctor Martens boots, performed for « Roadworks », Brixton Art Gallery, London – Vidéo, 6'45'', 1985 – Avec l'aimable autorisation de l'artiste et de White Cube, Londres (GB)

 

Cette captation vidéo a été réalisée dans le cadre d'une série de performances menées par Mona Hatoum, en 1985, dans les rues de Brixton, un quartier ouvrier à prédominance noire, situé dans la banlieue de Londres. Il s'agit ici d'une des deux performances liées à une action organisée par un autre artiste, Stefan Szczelkun, et à l'invitation de la Brixton Art Gallery, intitulée «Roadworks», dont le but était l'intervention artistique face à un public qui n'est pas celui des musées et des galeries, mais celui de la rue. Ici, elle marche pieds nus sur le trottoir, à travers le marché et les arcades de Brixton, durant une heure. Les lacets de chaussures Doc Martens, à l'époque portées par la police, mais aussi les skinheads et les punks, attachés à ses chevilles, entravent sa marche, qui se fait lente et pénible. En exposant ainsi la fragilité de ses pieds nus contre la rudesse de la rue et les lourdes bottes qu'elle traîne méticuleusement derrière elle, comme un fardeau, elle pointe la violence de l'ordre social ( le quartier de Brixton était à l'époque le théâtre de violences et d'émeutes durement réprimées) mais aussi, peut-être, la difficulté en même temps que la pression à se soumettre à toute forme d' « intégration », les questions d'enracinement et de déracinement ( En 1975, Mona Hatoum vient à Londres pour un bref séjour et ne pourra pas rentrer chez elle, où la guerre vient d'éclater. Cet exil forcé et la séparation brutale avec sa famille restée à Beyrouth deviendront les thèmes de ses vidéos et de ses œuvres, au travers desquelles elle tentera de « restituer », ou plutôt de « reconstruire », un passé qui semble la hanter.)

Mona Hatoum est une artiste d'origine palestinienne, née à Beyrouth, au Liban, en 1952. En 1975, elle est contrainte à l'exil à Londres. Elle étudit à la Byam Shaw School of Art et la Slade School of Art. Marquée par les événements qui ont conduit le peuple palestinien à l'exil et à la lutte pour l'affirmation d'une identité nationale, Mona Hatoum oriente très tôt son oeuvre vers un engagement politique. Les performances qu'elle réalise au cours des années 80 sont empreintes d'un caractère contestataire et d'un esprit de résistance. Elle se tourne ensuite vers la vidéo, l'installation et la photographie. Elle aborde des problématiques liées au corps, à la construction du langage et aux conditions de l’exil. Son travail traite de l'expérience du déplacement, de la désorientation, de la reconstruction de l'identité.À partir du début des années 1990, son oeuvre évolue vers des installations de vastes dimensions. Les plus grands musées ou centres d’art du monde lui consacrent des expositions individuelles : Centre Pompidou, Paris (1994 et 2015), Museum of Contemporary Art, Chicago (1997), New Museum of Contemporary Art, New York (1998), Castello di Rivoli, Turin (1999), Tate Britain, Londres (2000), Hamburger Kunsthalle, Hambourg, Kunstmuseum, Bonn, Magasin 3, Stockholm (2004), Museum of Contemporary Art, Sydney (2005). L’artiste participe également à de nombreuses manifestations collectives : prix Turner, Londres (1995), Biennale de Venise (1995 et 2005), Documenta 11, Cassel (2002) et Biennale de Sydney (2006). 
En 2004, Mona Hatoum reçoit le prestigieux prix Sonning pour sa contribution majeure à la culture européenne, ainsi que le prix Roswitha Haftmann. En 2008, elle reçoit le Prix Schock, récompense de la Royal Swedish Academy of Fine Arts ainsi que le Ismail Shammout Prize de la Qattan Foundation de Ramallah. La fondation Querini Stampalia lui consacre une exposition personnelle, dans le cadre de la Biennale de Venise de 2009, et en 2011, elle obtient le Prix international d'art contemporain Joan Miro.

 

 

 

Un remerciement particulier et toute ma gratitude à Mona Hatoum et à son studio pour nous avoir offert la possibilité d'utiliser une magnifique image de "Roadworks" pour tous les outils de communication de l'exposition.

Roadworks- Mona Hatoum - Pavillon de l'Exil 03 / Escale à Saint-Louis, Sénégal
Roadworks- Mona Hatoum - Pavillon de l'Exil 03 / Escale à Saint-Louis, Sénégal
Roadworks- Mona Hatoum - Pavillon de l'Exil 03 / Escale à Saint-Louis, Sénégal
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23 juillet 2018 1 23 /07 /juillet /2018 09:51
Marco GODINHO – Forever immigrant- Fresque in situ au tampon encreur, dimensions variables, 2018

Marco GODINHO – Forever immigrant- Fresque in situ au tampon encreur, dimensions variables, 2018

Marco GODINHO – Forever immigrant- Fresque in situ au tampon encreur, dimensions variables, 2018 – Avec l'aimable autorisation de l'artiste

Cette œuvre, spécialement réalisée sur place par l'artiste pour l'exposition, se déploie comme une nuée mouvante courant sur les murs de la galerie. De loin, on dirait un ciel brumeux de nuages enveloppants, mais lorsqu'on se rapproche, on découvre que ces formes sont composées de milliers d'empreintes de tampon, semblable aux cachets des administrations, mais ici marqué du texte « Forever immigrant ». « Immigrant pour toujours » ou « éternel immigrant », ces deux mots posent à la fois les questions de l'appartenance à un territoire, de la « permanence incertaine » de la situation de migrant, de l'exil et de l'identité, mais aussi de la fluidité d'un monde dans lequel le nomadisme, la porosité culturelle, peuvent devenir un mode de vie. « Je mène depuis plusieurs années une exploration sensible des questions d’exil, d’immigration et de géographie. Cette réflexion est nourrie par l’expérience d’une vie nomade - prise entre plusieurs langues -marquée par des déplacements continuels métissés de différentes influences culturelles et sociales -traversée par la présence de la littérature, de la philosophie et de la poésie. », explique l'artiste. Forever immigrant est elle-même une oeuvre nomade, que l'artiste produit là où il est, avec des outils simples -tampon, encre- et un geste minimal répété.

Marco Godinho est né en 1978 à Salvaterra de Magos au Portugal. Dans un esprit conceptualiste, il s’intéresse à la perception subjective du temps et de l’espace par un questionnement sur les notions d’errance, d’exil, d’expérience, de mémoire et de temps vécu. Entre 2000 et 2006, il a suivi des études à l’École Nationale Supérieure d’Art de Nancy (France), à l’École Cantonale d’Arts de Lausanne (Suisse) et à la Kunstakademie et Fachhochschule de Düsseldorf (Allemagne), à l’Atelier National de Recherche Typographique à Nancy. Depuis 2006, il a réalisé plusieurs expositions individuelles, notamment au Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain, à Faux Mouvement – Centre d’art contemporain en France, au Neuer Kunstverein Aschaffenburg en Allemagne, à l’Espace pour l’art à Arles en France, au Mois de la Photo à Montréal au Canada, à l’Instituto de Camões au Luxembourg, au Centre d’arts plastiques et visuels de Lille en France, à la Chaudronnerie – Frac Champagne-Ardenne à Reims, ainsi qu’à la Galerie Art Attitude Hervé Bize à Nancy. Il a également pris part à de nombreuses expositions collectives, dont à la Biennale de Lyon 2017, au Museo Universitario Universidad de Antioquia à Medellin, Colombie, au Banco de la República à Bogota, Colombie, au Museo de Arte Moderno de Buenos Aires, Argentine et à la Bienal Video y Artes mediales, Santiago du Chili, au Frac Lorraine & Centre Pompidou à Metz, France, à l'Espace Labo à Genève en Suisse, au Museo Nacional de Artes Visuales à Montevideo en Uruguay, au Musée du Quai Branly à Paris, au Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean (Mudam Luxembourg) au Luxembourg, à la Fondation Berardo de Lisbonne au Portugal, aux Rencontres d’Arles en France, à la Kunsthalle de Bergen en Norvège et Musée national d’art contemporain et Institut Français à Bucarest en Roumanie. Il vit et travaille à Paris (France) et au Luxembourg
Forever immigrant - Marco Godinho - Pavillon de l'Exil 03/Escale à Saint-Louis, Sénégal
Photo: Sophie Bachelier

Photo: Sophie Bachelier

Forever immigrant - Marco Godinho - Pavillon de l'Exil 03/Escale à Saint-Louis, Sénégal

Le Pavillon de l'Exil 03- Escale à Saint-Louis, Sénégal

Du 28 avril au 3 juillet 2018

Institut Français de Saint-Louis – Galerie du Fleuve

Commissaires : Marie Deparis- Yafil et mounir fatmi

Forever immigrant - Marco Godinho - Pavillon de l'Exil 03/Escale à Saint-Louis, Sénégal
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21 juillet 2018 6 21 /07 /juillet /2018 12:20
Kendell GEERS – Untitled ( Imperfect) – Peinture noire, horloges, 68 x 54 x 4 cm, 2011

Kendell GEERS – Untitled ( Imperfect) – Peinture noire, horloges, 68 x 54 x 4 cm, 2011

Kendell GEERS – Untitled ( Imperfect) – Peinture noire, horloges, 68 x 54 x 4 cm, 2011 – Avec l'aimable autorisation de l'artiste et de la Galeria ADN, Barcelone (Espagne)

Cette œuvre de Kendell Geers est composée, sur un fond noir peint à même le mur, de deux horloges identiques. L'une à est l'heure de New-York, l'autre, à l'heure de Bagdad. Cette installation semble implicitement faire écho à une autre œuvre d'un autre artiste, également intitulée « Untitled »(« Perfect lovers »), crée en 1991 par l'artiste américain d'origine cubaine Felix Gonzalez-Torres. Cette oeuvre se présentait sous la forme de deux horloges identiques et parfaitement synchronisées, symbolisant l'amour et plus généralement l'union et la concordance, en même temps que l'universalité du temps. Mais Kendell Geers a remplacé le sous-titre "Perfect lovers" par "Imperfect" et ses horloges manifestent deux temps différents, celui entre un New-York peut-être paisible et un Bagdad en guerre ( l'oeuvre fut réalisée en 1991, à la fin de la guerre du Golfe) En pointant ainsi l'écart temporel entre les deux pays, il souligne leur discordance, désaccorde les temps, et dénie une vision globalisante du monde : le monde n'est pas le même pour tous et il est difficile de conjuguer des temps disjoints.

Kendell Geers est né en Afrique du Sud et vit et travaille à Bruxelles. Pendant la Biennale de Venise de 1993, il change officiellement sa date de naissance pour mai 1968, une année qui lui semble capitale et symbolique dans l'histoire du monde et des luttes humanistes.

Geers crée un travail qui vise à perturber les codes et les principes moraux communément acceptés. Employant un large éventail de références - des domaines de l'histoire de l'art, de la pornographie, de l'iconographie et du kitsch - Geers questionne la valeur artistique et se moque de la notion d'originalité. Son travail révèle un humour acéré qui joue avec la répulsion du spectateur et ridiculise les stéréotypes raciaux ou religieux. Dans le même temps, l'esthétique minimaliste de Geers génère une subtile note poétique. Son utilisation du langage, ready-mades, néon, verre, icônes, film, bande de chevron et d'autres objets surprennent souvent et exigent un certain degré d'interrogation de la part du spectateur.

Kendell Geers expose à travers le monde avec une grande rétrospective de son travail à Haus der Kunst, Munich, Allemagne (2013), mais aussi de nombreuses expositions personnelles à Budapest, Paris, Cape Town, Londres, Lyon, Kyoto ou encore Cincinatti et des participations à des expositions collectives importantes, comme «L'importance d'être», Museo de Arte Contemporáneo, Buenos Aires, Brésil (2015), "La Divine Comédie: Ciel, Enfer, Purgatoire revisité par les artistes africains contemporains", Frankfurt MMK, Francfort, Allemagne; tournée au SCAD Museum of Art, Géorgie, États-Unis; Musée national Smithsonian d'art africain, Washington, Etats-Unis; Museo Reina Sofia, Madrid, Espagne; Correo Venezia, Venise; Hayward Gallery, Londres, Angleterre (2015-2014), « My Joburg », La Maison Rouge, Paris, France (2013)...Les œuvres de Geers sont incluses dans des collections importantes à l'échelle internationale, y compris ArtPace, Texas, États-Unis; Chicago Art Institute, Chicago, États-Unis, FNAC, Paris, France, Magasin 3, Stockholm, Suède et Konsthall, Stockholm, Suède.

Photo 1: Sophie Bachelier, photo 2: Marco Godinho
Photo 1: Sophie Bachelier, photo 2: Marco Godinho

Photo 1: Sophie Bachelier, photo 2: Marco Godinho

Le Pavillon de l'Exil 03- Escale à Saint-Louis, Sénégal

Du 28 avril au 3 juillet 2018

Institut Français de Saint-Louis – Galerie du Fleuve

Commissaires : Marie Deparis- Yafil et mounir fatmi

Untitled (Imperfect) - Kendell GEERS - PAvillon de l'Exil 03 / Escale à  Saint-Louis, Sénégal
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18 juillet 2018 3 18 /07 /juillet /2018 12:16
mounir fatmi – As a black man – Série de 10 photographies, C-print sur Perspex, 60 x 40 chaque, 2013-2014 - Photo: Marco Godinho

mounir fatmi – As a black man – Série de 10 photographies, C-print sur Perspex, 60 x 40 chaque, 2013-2014 - Photo: Marco Godinho

mounir fatmi – As a black man – Série de 10 photographies, C-print sur Perspex, 60 x 40 chaque, 2013-2014 – Avec l'aimable autorisation de l'artiste et de Goodman Gallery, Johannesburg (Afrique du Sud)

 

« La série photographique As a Black Man prend pour sujet l’auteur américain John Howard Griffin (1920 – 1980) et son livre de 1961, « Black Like Me ». Dans son livre, Griffin décrit ses expériences d’homme blanc qui décide, en 1959, de se noircir la peau, de se raser la tête, et de voyager pendant six semaines dans les états ségrégationnistes du sud des Etats-Unis. Les dix photographies de la série de fatmi As a Black Man sont encadrées par un Griffin « blanc » à gauche et un Griffin « noir » à droite, les huit photographies intermédiaires devenant, selon le point de départ du spectateur, de plus en plus noires ou de plus en plus blanches. Premier plan et arrière-plan se confondant sur la surface plate et monochrome des photographies, ces images difficiles à lire soulèvent la question des endroits et des moments où la notion de race est, ou n’est pas, flexible. En utilisant ainsi la photographie, As a Black Man aborde frontalement le problème toujours brûlant de la longue utilisation de la représentation visuelle, et en particulier de la photographie, pour définir, propager et contester les constructions raciales, les représentations politiques, et le sentiment d’appartenance. »

(Emma Chubb – Texte publié dans le catalogue Telling Time, 10èmes Rencontres de Bamako, Biennale Africaine de la Photographie).

 

mounir fatmi est né en 1970 à Tanger ( Maroc). Il a étudié à l'Ecole des Beaux-Arts de Casablanca, au Maroc et à l'Académie des Beaux-Arts de Rome (Italie) Son travail traite de la désacralisation de l'objet religieux, de la déconstruction, de la fin des dogmes et des idéologies. Au travers de la construction d'espaces et des jeux de langage, il questionne le monde, joue de ses codes et préceptes sous le prisme de la trinité architecture, langage et machine. Il s’intéresse spécialement à l’idée du rôle de l’artiste au sein d’une société en crise. Ses vidéos, installations, peintures ou sculptures mettent au jour nos ambiguïtés, nos doutes, nos peurs, nos désirs.

Son travail a été présenté au sein de nombreuses expositions personnelles, au Mamco, Genève, au Migros Museum für Gegenwarskunst, Zürich, au Musée Picasso de Vallauris, au FRAC Alsace, Sélestat, au centre d’art contemporain le Parvis, à la Fondazione Collegio San Carlo, Modena, à la Fondation AK Bank d'Istanbul, au Museum Kunst Palast de Düsseldorf et au MMP+ de Marrakech. Il a participé à plusieurs expositions collectives au Centre Georges Pompidou, Paris, Brooklyn Museum, New York, N.B.K., Berlin, au Palais de Tokyo, Paris, MAXXI, Rome, Mori Art Museum, Tokyo, Museum on the Seam, Jerusalem, Moscow Museum of modern art, Moscou, Mathaf, Arab Museum of Modern Art, Doha, Hayward Gallery, Londres, Art Gallery of Western Australia, au Victoria & Albert Museum à Londres et au Van Abbemuseum, Eindhoven.

Ses installations on été sélectionnées dans le cadre de plusieurs biennales, la 52ème, la 54ème et la 57ème Biennale de Venise, la 8ème Biennale de Sharjah, la 5éme et la 7éme biennale de Dakar, la 2ème Biennale de Séville, la 5ème Biennale de Gwangju, la 10ème Biennale de Lyon, la 5ème Triennale d'Auckland, Fotofest 2014 Houston, au 10ème et 11eme Rencontres de Bamako ainsi que la 7ème Biennale d'architecture de Shenzhen.

Il a reçu plusieurs prix dont le prix de la Biennale du Caire, en 2010, le Uriöt prize, Amsterdam, ainsi que le Grand Prix Léopold Sédar Senghor de la 7ème Biennale de Dakar en 2006 et sélectionné pour le prix Jameel Prize, du Victoria & Albert Museum,Londres en 2013.

Mounir fatmi vit et travaille entre Paris, Majorque (Espagne) et Tanger (Maroc).

 

 

As a black man - mounir fatmi - Pavillon de l'Exil 03 / Escale à Saint-Louis, Sénégal

Le Pavillon de l'Exil 03- Escale à Saint-Louis, Sénégal

Du 28 avril au 3 juillet 2018

Institut Français de Saint-Louis – Galerie du Fleuve

Commissaires : Marie Deparis- Yafil et mounir fatmi

As a black man - mounir fatmi - Pavillon de l'Exil 03 / Escale à Saint-Louis, Sénégal
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16 juillet 2018 1 16 /07 /juillet /2018 11:12
Dimitri FAGBOHOUN – Nkissi Pi , portrait de Picasso– Céramique émaillée, disque de laiton, 10 x 10 cm sur 40 cm de diamètre, 2017 – Photo: Marco Godinho

Dimitri FAGBOHOUN – Nkissi Pi , portrait de Picasso– Céramique émaillée, disque de laiton, 10 x 10 cm sur 40 cm de diamètre, 2017 – Photo: Marco Godinho

Dimitri FAGBOHOUN – Nkissi Pi , portrait de Picasso– Céramique émaillée, disque de laiton, 10 x 10 cm sur 40 cm de diamètre, 2017 – Avec l'aimable autorisation de l'artiste

 

Cette céramique, qui ressemble à un masque traditionnel fait partie d'un ensemble d'oeuvres que l'artiste a intitulé « Recollection », du latin recolligere : revenir à soi. « L'idée», explique-t-il, est de se réapproprier les œuvres d'art issues des traditions africaines, et qui ont influencées l’art ou la pensée occidentale (Guillaume Apollinaire, Pablo Picasso, Michel Leiris, le cubisme, le surréalisme...)(...) Elles me paraissent être des « immigrés » au même titre que moi, artiste issu de la diaspora africaine en Europe. Il s’agit donc ici de s’interroger sur leur influence, leur perception, leur force d’inspiration dans le contexte actuel, à l’instar de Jean-Michel Basquiat qui disait "Picasso est venu à l'Art primitif pour redonner ses lettres de noblesse à l'Art Occidental et moi je suis venu à Picasso pour donner ses lettres de noblesse à l'Art dit primitif », et de réinterpréter ces oeuvres africaines ayant fait l’objet d’une captation. ». Dimitri Fagbohoun s'intéresse ainsi à la production de ces objets et au-delà, à la manière dont les occidentaux, au travers de l'histoire du colonialisme et de l'histoire de l'art s'y sont attachés, comme forme d'art mais aussi comme commerce. En produisant à son tour des objets dits “fétiches”, dans une techniques différente, la céramique émaillée, il cherche à se “réapproprier” ces objets culturels et rituels. Le matériau utilisé, la céramique, est lui même partie prenante de ce processus, par la transformation, alchimique, de la terre par le feu.

« L’art nègre ? Connais pas » aurait dit Picasso en 1920 à un critique d’art. C'est que l'intérêt de Picasso pour ces arts dits « primitifs » n'était pas ethnographique, ni même à proprement parler esthétique: "Ce n’est pas un processus esthétique, c’est une forme de magie qui s’interpose entre l’univers hostile et nous, une façon de saisir le pouvoir, en imposant une forme à nos terreur comme à nos désirs." Et Picasso, comme Matisse ou Derain, fut un des premiers à voir dans ces masques et statues des oeuvres d’art, plutôt que des curiosités folkloriques. Pourtant, si Guillaume Apollinaire réclamait dès le début du 20ème siècle que les arts africains et océaniens fassent leur entrée au Louvre, ce n'est qu'au début du 21ème siècle, que la question de leur monstration, et au-delà de leur restitution, est prise au sérieux.

Ce portrait de Picasso se veut ainsi un clin d'oeil, une sorte de "retour à l'envoyeur".

 

Dimitri Fagbohoun est né en 1972, à Cotonou, au Bénin, d'un père béninois et d'une mère ukrainienne. Il grandit au Cameroun avant de s'installer en France. Dans son oeuvre, il projette son identité composite et transculturelle, remettant en question la définition désormais «anachronique» de «l'Africain» et ce que cela représente dans la mémoire commune aujourd'hui. Les thèmes et les questions qu’il aborde sont à l’image de son parcours et son histoire, à cheval sur les frontières géographiques et artistiques. Son travail protéiforme, par les formes hétérogènes qu’il utilise, vidéo, photographie, installation, exprime un rapport aux identités et à l’histoire dans lequel son écriture dérange les modèles qui les constituent. Depuis 2014, il s’interroge sur les œuvres d’art classique (africaines) qui ont influencées l’art ou la pensée occidentale. En 2017, pour le projet « Recollection », il a reçu le Smithsonian Fellowship Award du Smithsonian National Museum of African Art à Washington. DC . Son travail a été présenté internationalement (Londres, Moscou, Berlin, Montréal, Sao Paolo, Dallas, Cuba, entre autres), et exposé en Afrique (entre autres) dans le cadre de la Rencontre de Photographie Africaine à Bamako (Mali) en 2007 et 2011, le Festival Panafricain à Alger en 2009 et la Biennale de Picha au Congo en 2010 et à la DAKART biennale OFF 2012 et 2016.

 

Autres oeuvres: au desus, affiche de Philippe Cazal, dans la vitrine, dioramas de Curtis Santiago

Autres oeuvres: au desus, affiche de Philippe Cazal, dans la vitrine, dioramas de Curtis Santiago

Le Pavillon de l'Exil 03- Escale à Saint-Louis, Sénégal

Du 28 avril au 3 juillet 2018

Institut Français de Saint-Louis – Galerie du Fleuve

Commissaires : Marie Deparis- Yafil et mounir fatmi

Nkissi Pi - Dimitri Fagbohoun - Pavillon de l'Exil 03 / Escale à Saint-Louis Sénégal
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14 juillet 2018 6 14 /07 /juillet /2018 09:52
Dimitri FAGBOHOUN – 3D AEF ( African European Flag) – Tissu noir, bandes réfléchissantes, zips, 142 x 75 cm, 2012
Dimitri FAGBOHOUN – 3D AEF ( African European Flag) – Tissu noir, bandes réfléchissantes, zips, 142 x 75 cm, 2012

Dimitri FAGBOHOUN – 3D AEF ( African European Flag) – Tissu noir, bandes réfléchissantes, zips, 142 x 75 cm, 2012

Dimitri FAGBOHOUN – 3D AEF ( African European Flag) – Tissu noir, bandes réfléchissantes, zips, 142 x 75 cm, 2012 -Avec l'aimable autorisation de l'artiste et de la galerie Officine dell'Immagine, Milan (Italie)

Dans ce Pavillon de l'Exil, pavillon apatride, le drapeau, comme élément symbolique d'identité et d'appartenance, est évoqué par plusieurs artistes, par différents biais. Ici, l'African European Flag de Dimitri Fagbohoun superpose les significations, ouvrant à toute la complexité que peut revêtir un symbole de syncrétisme culturel et identitaire. Au premier regard, il ressemble au Stars and Stripes américain, avec ses bandes bicolores et ses étoiles. Mais son détournement chromatique rappelle celui que fit l'artiste afro-américain David Hammons, qui imagina, en 1990 l' « African American Flag », drapeau américain recoloré aux couleurs panafricaines (noir, rouge et vert). Ici, ce n'est pas le rapport entre l'Afrique et l'Amérique qui est en jeu, mais celui, post-colonial, de l'Europe et de l'Afrique -qui sont aussi les deux continents auquel il appartient- ramené aux couleurs basiques du noir et du blanc. Sur l'AEF, les bandes, faites de tissu réfléchissant, sont assemblés par des glissières. Tandis que sur le drapeau américain, les bandes sont cousues les unes aux autres (et non imprimées) pour symboliser la construction d'une union durable, ici, les zips semblent exprimer la fragilité de toute union, européano-africaine comme pan africaine. Objet visuel fort, ce drapeau pourait être perçu comme une forme de matérialisation de la « mondialité »

 

Dimitri Fagbohoun est né en 1972, à Cotonou, au Bénin, d'un père béninois et d'une mère ukrainienne. Il grandit au Cameroun avant de s'installer en France. Dans son oeuvre, il projette son identité composite et transculturelle, remettant en question la définition désormais «anachronique» de «l'Africain» et ce que cela représente dans la mémoire commune aujourd'hui. Les thèmes et les questions qu’il aborde sont à l’image de son parcours et son histoire, à cheval sur les frontières géographiques et artistiques. Son travail protéiforme, par les formes hétérogènes qu’il utilise, vidéo, photographie, installation, exprime un rapport aux identités et à l’histoire dans lequel son écriture dérange les modèles qui les constituent. Depuis 2014, il s’interroge sur les œuvres d’art classique (africaines) qui ont influencées l’art ou la pensée occidentale. En 2017, pour le projet « Recollection », il a reçu le Smithsonian Fellowship Award du Smithsonian National Museum of African Art à Washington. DC . Son travail a été présenté internationalement (Londres, Moscou, Berlin, Montréal, Sao Paolo, Dallas, Cuba, entre autres), et exposé en Afrique (entre autres) dans le cadre de la Rencontre de Photographie Africaine à Bamako (Mali) en 2007 et 2011, le Festival Panafricain à Alger en 2009 et la Biennale de Picha au Congo en 2010 et à la DAKART biennale OFF 2012 et 2016.

 

3D AEF ( African European Flag) - Dimitri Fagbohoun - Pavillon de l'Exil 03 / Escale à Saint-Louis, Sénégal

Le Pavillon de l'Exil 03- Escale à Saint-Louis, Sénégal

Du 28 avril au 3 juillet 2018

Institut Français de Saint-Louis – Galerie du Fleuve

Commissaires : Marie Deparis- Yafil et mounir fatmi

3D AEF ( African European Flag) - Dimitri Fagbohoun - Pavillon de l'Exil 03 / Escale à Saint-Louis, Sénégal
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11 juillet 2018 3 11 /07 /juillet /2018 11:10
Mohamed El Baz – French Song- Oeuvre sonore, 13'36'', 2012 – Hymnes – Oeuvre sonore, 12'45'', 2010

Mohamed El Baz – French Song- Oeuvre sonore, 13'36'', 2012 – Hymnes – Oeuvre sonore, 12'45'', 2010

Mohamed El BazFrench Song- Oeuvre sonore, 13'36'', 2012 – Hymnes – Oeuvre sonore, 12'45'', 2010 – Avec l'aimable autorisation de l'artiste

French Song et Hymnes sont deux œuvres sonores et musicales qui chacune interrogent, au travers d'airs qui peuvent être reconnaissables, les concepts d'appartenance et d'appropriation. La première œuvre est composée d'extraits de chansons françaises populaires, interprétées a capella par une voix féminine. Ces chansons qui, pour un français, renvoient à tout un espace-temps de souvenirs, d'une époque, à une forme d'identité culturelle, signifient-elles quelque chose pour un étranger ? Faut-il comprendre, ou ne serait-ce que connaître « Le bal perdu » de Bourvil, « La vie en rose » d'Edith Piaf, Alain Souchon ou France Gall pour se sentir français ou pour saisir ce que serait l'esprit français?

L'oeuvre Hymnes, quant à elle, reprend à la guitare plusieurs hymnes nationaux, que chacun s'efforcera de reconnaître. L'hymne, équivalent sonore du drapeau, est une allégorie enracinant la représentation symbolique d'une nation et d'une identité nationale. Consolidant l’esprit communautaire à l’intérieur du pays, favorisant le sentiment de cohésion et d'appartenance, tout en renforçant son image identitaire au regard du reste du monde, il suffit d'observer les débats autour des footballeurs qui entonnent – ou non- leur hymne national ou de la manière dont telle chanteuse aura interprété l'hymne national à la finale de la NBA pour en comprendre les enjeux politiques mais aussi sentimentaux. Faut-il oublier l'hymne du pays qu'on quitte, et apprendre à connaître celui du pays dans lequel on s'installe ? Connaitre et reconnaître cet air est-il un signe de son désir d'intégration ?

 

Né à Ksiba au Maroc, en 1967, Mohamed El Baz est diplômé en arts plastiques de l'Ecole Régionale d'Art de Dunkerque en 1989, il obtient en 1992 le diplôme supérieur d'expression plastique à l'Ecole Nationale Supérieure de Paris. Il suit également les cours de l'institut des Hautes Etudes en Arts Plastiques à Paris. Depuis 1993, Mohamed El baz réalise un projet intitulé « Bricoler l'incurable», titre générique de toute son œuvre inspiré du philosophe franco-roumain Emil Cioran. L’appartenance, la différence, le statut social, l’éclatement du concept de diaspora, le rapport à l’autre et le rapport au monde, la fonction de l’art, le rôle de l’artiste, sont autant d'axes autour duquel il décline installations, objets, images textes, performances ou livres d'artiste comme autant de fragments d'un ensemble sans fin, invitant le public à explorer des pistes chaque fois différentes.

Son œuvre est régulièrement montrée, dans des expositions personnelles ou collectives en de nombreux lieux en France ou au Maroc mais aussi dans le monde, au Canada, aux Etats-Unis ou en Chine, par exemple.

Il vit et travaille entre Casablanca, au Maroc, et Paris, en France.

Le Pavillon de l'Exil 03- Escale à Saint-Louis, Sénégal

Du 28 avril au 3 juillet 2018

Institut Français de Saint-Louis – Galerie du Fleuve

Commissaires : Marie Deparis- Yafil et mounir fatmi

French Song et Hymnes - Deux oeuvres sonores de Mohamed El Baz - Pavillon de l'Exil 03 / Escale à  Saint-Louis, Sénégal
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9 juillet 2018 1 09 /07 /juillet /2018 14:26
Omar Victor DIOP – 4 photographies de la série Diaspora – Tirages sur papier photographique, encadrés, 40 x60 cm chaque, 2014 - Photo: Sophie Bachelier

Omar Victor DIOP – 4 photographies de la série Diaspora – Tirages sur papier photographique, encadrés, 40 x60 cm chaque, 2014 - Photo: Sophie Bachelier

Omar Victor DIOP – 4 photographies de la série Diaspora – Tirages sur papier photographique, encadrés, 40 x60 cm chaque, 2014 – Avec l'aimable autorisation de l'artiste et de la galerie Magnin-A, Paris (France)

 

« L'identité et la découverte, aussi bien au niveau collectif que personnel sont les thèmes principaux du projet Diaspora . Voyage dans le temps, cette série photographique révèle et approfondit une histoire rarement racontée sur le rôle des Africains hors de l'Afrique. Reconsidérant ainsi une certaine conception de l'histoire, il apporte des réponses à son perpétuel questionnement, à son dialogue avec lui-même sur son identité en tant qu'artiste et en tant que personne. Omar Victor Diop a commencé la recherche pour ce projet lors d'une résidence de quatre mois en Espagne, à Malaga, où il se trouvait en position d'étranger. Pour ce premier chapitre, il s'est concentré sur l'Europe du XVème au XIXème siècle. Inspiré par la multitude d'oeuvres d'art baroque créées à l'époque, Diop envisage cette ère comme marquant le début d'une période d'interactions intenses (et auparavant inexistantes) entre l'Afrique et le reste du monde. En s'inspirant de portraits de notables Africains ayant marqués l'histoire européenne, Diop oppose et compare son parcours de vie et son héritage aux leurs, tout en retraçant les destins uniques des voyageurs et de ceux qui se trouvent dans un environnement étranger. Pour la première fois, il se met lui-même en scène dans son art, adoptant ainsi dans la position de narrateur et de personnage à la fois, et s'obligeant à affronter directement ses propres doutes. Il fait référence au monde du sport, celui du football en particulier, afin de montrer la dualité d'une vie de gloire et de reconnaissance qui est aussi une vie passée à être « l'autre ». On retrouve ce paradoxe aussi bien chez les footballeurs d'aujourd'hui que chez les hommes représentés dans ses auto-portraits. Ambitionnant d'élargir son propos à l'Asie, les Amériques et le Moyen-Orient, Omar Victor Diop espère que son travail pourra prendre place au sein du débat actuel sur l'immigration et la migration, sur leurs impacts et sur les accusations auxquelles elles doivent faire face. Il espère également pouvoir changer la manière dont sont perçus les récits d'Africains découvrant le monde » (d'après Raquel Wilson)

 

Omar Victor Diop est né en 1980, à Dakar, au Sénégal. Il développe un intérêt pour la photographie dès son plus jeune âge et se sert de ce médium pour capturer le style de vie et la diversité des sociétés modernes africaines. Ses premiers projets conceptuels connaissent rapidement un grand succès. En 2012 il met fin à une carrière en communication d’entreprise pour se consacrer pleinement à sa carrière d’artiste. Dès 2014, avec Diaspora, Omar Victor Diop commence à se mettre lui-même en scène en rejouant des portraits de notables africains ayant marqué l'Histoire. Cette série marque le début d'une consécration internationale. Il expose depuis dans le monde entier, de la France au Brésil en passant par la Suède, l'Allemagne, l'Espagne, Les Etats-Unis ou le Canada. Ses photographies entrent dans de nombreuses collections publiques (Brooklyn Museum, New-York, Etats-Unis, Frac Aquitaine, Bordeaux, France, Tang Museum at Skidmore College, Etats-Unis, Vitra Design Museum, Allemagne, Block Museum of Art, Northwestern University, Illinois, Etats-Unis, Collection Fondation Louis Vuitton, Paris, France Musée de la Photographie de Saint-Louis, Sénégal) et privées (Pizzuti Collection, Colombus, Ohio, USA, Mott-Warsh collection, Flint, Michigan, Collection Agnès b., Paris, France, C.A.A.C - The Pigozzi Collection, Geneva, Switzerland, JP Morgan Chase collection, New York, USA, Block Museum, Chicago, USA, Dustin Yellin collection, New York, USA, Collection Farida et Henri Seydoux, Paris, France...) Il vit et travaille à Dakar, au Sénégal.


 

Diaspora- Omar Victor DIOP - Pavillon de l'Exil 03 / Escale à  Saint-Louis, Sénégal
Diaspora- Omar Victor DIOP - Pavillon de l'Exil 03 / Escale à  Saint-Louis, Sénégal

Pour le Pavillon de l'Exil, nous avons sélectionné  quatre photographies:

Jean-Baptiste Belley (1746 – 1805)

Jean-Baptiste Belley était un natif de l’Ile de Gorée au Sénégal et un ancien esclave de Saint-Domingue, dans les Antilles Française. Il acheta sa liberté avec ses économies. Durant la révolution française, il devint un membre de la Convention Nationale et du Conseil des Cinq-Cents de France. Il était également connu sous le nom de Mars.

Oeuvre d'après une peinture de Anne-Louis Girodet (1767-1824)

 

Prince Dom Nicolau (Circa. 1830-1860)

Dom Nicolau, Prince du Kongo, fut peut-être le premier leader africain à protester publiquement par écrit contre les influences coloniales.

Nicolau protesta contre les activités commerciales et politiques des portuguais ainsi que leur expansion militaire en publiant une lettre dans un journal portuguais à Lisbonne. Sa date exacte de naissance reste incertaine. Les gravures le représentant lors de sa visite à Lisbonne en 1845 suggèrent qu’il était agé de quinze à vingt ans.

Oeuvre d'après la gravure d'un artiste inconnu

 

Ayuba Suleiman Diallo (1701 – 1773)

Ayuba Suleiman Diallo, aussi connu comme Job Ben Salomon, fut un célèbre musulman qui fut victime de la traite négrière. Né dans le Boudou (actuel Sénégal), ses mémoires furent publiées et furent l’un des premiers récits d’esclaves issus de témoignages directs d’esclaves. Il fut un esclave dans le Maryland pendant près de deux ans avant d’être ramené et affranchi en Angleterre, puis ramené sur sa terre natale en 1734.

Oeuvre d'après une peinture originale de William Hoare (1707-1792)

 

Omar Ibn Saïd (1770–1864)

Omar Ibn Saïd fut un savant musulman né dans le Fouta Toro, une région de l’actuel Sénégal, où il étudia l’arithmétique et la théologie de manière approfondie. Il fut capturé et vendu comme esclave aux États-Unis à l’age de 25. Bien qu’il demeura en captivité toute sa vie, il s’illustra par la publication d’une série de traités d’histoire et de théologie, mais surtout d’une autobiographie devenue célèbre.

Oeuvre d'après un portrait original d' auteur inconnu

Diaspora- Omar Victor DIOP - Pavillon de l'Exil 03 / Escale à  Saint-Louis, Sénégal
Diaspora- Omar Victor DIOP - Pavillon de l'Exil 03 / Escale à  Saint-Louis, Sénégal

Le Pavillon de l'Exil 03- Escale à Saint-Louis, Sénégal

Du 28 avril au 3 juillet 2018

Institut Français de Saint-Louis – Galerie du Fleuve

Commissaires : Marie Deparis- Yafil et mounir fatmi

Diaspora- Omar Victor DIOP - Pavillon de l'Exil 03 / Escale à  Saint-Louis, Sénégal
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6 juillet 2018 5 06 /07 /juillet /2018 12:51
Gohar DASHTI – Photographie issue de la série Stateless – Tirage sur papier photographique contrecollé sur Forex, 120 x 80 cm, 2014-2015

Gohar DASHTI – Photographie issue de la série Stateless – Tirage sur papier photographique contrecollé sur Forex, 120 x 80 cm, 2014-2015

Gohar DASHTI – Deux photographies issues de la série Stateless – Tirage sur papier photographique contrecollé sur Forex, 120 x 80 cm, 2014-2015 – Avec l'aimable autorisation de l'artiste et de la galerie Officine dell'Immagine, Milan (Italie)

 

Les photographies de la série Stateless donnent à voir des scènes de départ et d'exil, oscillant entre l'absurde et le drame, et provoquant immédiatement un lien compassionnel avec ses protagonistes.

Il règne dans ces images une atmosphère particulière, née de la rencontre de la situation exposée et du milieu dans laquelle elle prend place, s'écrivant comme un « conte énigmatique » enraciné dans la propre expérience de l'artiste. Car elles portent en effet en elles quelque chose de très autobiographique : l'artiste ayant grandi pendant la guerre entre l'Iran et l'Irak, sa famille a été contrainte de partir du Sud de l'Iran vers le Nord, départ forcé et enfance sous un régime de guerre que toute une génération, celle de Gohar Dashti, ne peut oublier.

Cette série, dont nous présentons ici deux photographies, a été réalisée sur Qeshm, une île iranienne dans le Golfe Persique, au paysage particulièrement impressionant de roches et de canyons, décor qui renforce la dimension symbolique et dramaturgique de l'oeuvre, mettant en lumière la manière dont le corps du réfugié se retrouve projeté au milieu d'une nature, d'un milieu, exogène et aride.

 

Gohar Dashti est né en 1980 à Ahvaz, en Iran. Elle a reçu sa maîtrise en photographie de l'Université des Beaux-Arts de Téhéran en 2005. Nourrie par la culture complexe de son pays natal et par son histoire récente tumultueuse, elle produit une œuvre à la fois humaniste («  la vie des gens occupe une place particulière dans mes photographies et mes projets de recherche ; je collectionne des photographies que des gens ordinaires ont prises dans divers contextes. », dit-elle), et personnelle, révèlant les cicatrices de l'enfance déchirée de sa génération, entre laïcité et tradition religieuse dans l'Iran contemporain.

Pratiquant principalement la vidéo et la photographie, elle a été exposée à Tokyo, à Rio de Janeiro, à Toronto, à Paris, à Berlin, à Boston et à Milan et ses œuvres sont entrées dans de nombreuses collections, parmi lesquelles celles du Musée Victoria et Albert à Londres, du Mori Art Museum à Tokyo, du Musée des Beaux-Arts de Boston, du Musée Nelson-Atkins à Kansas City, de la National Gallery of Art à Washington DC, du Musée de la photographie contemporaine de Chicago,aux Etats-Unis, ou encore de la Kadist Art Foundation, à Paris.

Stateless - Gohar Dashti - Pavillon de l'Exil 03/ Escale à Saint-Louis, Sénégal

Le Pavillon de l'Exil 03- Escale à Saint-Louis, Sénégal

Du 28 avril au 3 juillet 2018

Institut Français de Saint-Louis – Galerie du Fleuve

Commissaires : Marie Deparis- Yafil et mounir fatmi

Stateless - Gohar Dashti - Pavillon de l'Exil 03/ Escale à Saint-Louis, Sénégal
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4 juillet 2018 3 04 /07 /juillet /2018 11:28
On ne remarque pas l'absence d'un inconnu – Impression sur affiche, 222 x 155 cm, 1992-2004 –

On ne remarque pas l'absence d'un inconnu – Impression sur affiche, 222 x 155 cm, 1992-2004 –

Philippe CAZAL – On ne remarque pas l'absence d'un inconnu – Impression sur affiche, 222 x 155 cm, 1992-2004 – Avec l'aimable autorisation de l'artiste –

On ne remarque pas l'absence d'un inconnu : la phrase claque comme un slogan, et comme une évidence. Utilisant les codes de la communication de masse, comme l'affichage, outil populaire de communication, Philippe Cazal construit une oeuvre sémantique simple et percutante, poétique et politique.

Ici, dans le contexte du Pavillon de l'Exil, cette phrase-manifeste résonne de toute une réflexion éthique, sur le proche et le lointain, de la valeur accordée à « l'autre qui a un visage » ou à « l'autre que je ne verrai jamais », comme dirait le philosophe français Paul Ricoeur. Qui est-il et a-t-il jamais existé, celui qui meurt entre deux frontières ou sur un rivage sans que je n'ai jamais connu son nom ni croisé son regard ?

On ne remarque pas l'absence d'un inconnu - Philippe CAZAL - Pavillon de l'Exil 03/ Escale à  Saint-Louis, Sénégal

Le Pavillon de l'Exil 03- Escale à Saint-Louis, Sénégal

Du 28 avril au 3 juillet 2018

Institut Français de Saint-Louis – Galerie du Fleuve

Commissaires : Marie Deparis- Yafil et mounir fatmi

On ne remarque pas l'absence d'un inconnu - Philippe CAZAL - Pavillon de l'Exil 03/ Escale à  Saint-Louis, Sénégal
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