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28 octobre 2013 1 28 /10 /octobre /2013 11:35

Malgré son départ imminent pour Pékin, Gabriela Morawetz était présente au vernissage de "Au-delà de mes rêves" à Bourg-en-Bresse vendredi dernier!

 

Voici l'affiche de son exposition à Pékin!

 

expo-gm.png

 

 

http://www.seegallery.net/

 

Opening Hours:

 周三Wednesday~周日Sunday 10:30~18:00

 Tel: +86-10-59789266

 

Email:seegallery@vip.126.com

See+ gallery B10, 797 Road, 798 Art Space,

No.2 Jiuxianqiao Road, Chaoyang District,
Beijing ,China

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28 octobre 2013 1 28 /10 /octobre /2013 11:21

Le montage de l'exposition "Au-delà de mes rêves" aura été une aventure de longue haleine, pour moi, mais aussi et surtout pour les équipes techniques du Monastère et de H2M, et pour les artistes qui sont, pour certains, venus monter leurs oeuvres.

 

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 Montage de "The Dream of the Mariner's Daughter", Clémentine de Chabaneix, au Monastère

 

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 Au premier plan, l' "Annonciateur du froid" de Jan Fabre, puis derrière, les "Jizos" de Jean-Marc Forax et au fond, on commence à installer les oeuvres de Jamila Lamrani

 

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En pleine installation..Au fond, "Mother knows best" de Katia Bourdarel, "I doubt about it", de Corine Borgnet

 

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Jamila Lamrani travaille sur sa double installation "Entre deux rêves"

 

Beaucoup de délicatesse est requise pour l'installation de la fragile oeuvre de Yayoi Kusama...

 

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27 octobre 2013 7 27 /10 /octobre /2013 00:06

Dernière oeuvre de cette première salle, le délicat dessin de Robert Longo contraste avec la dureté de certaines oeuvres ici présentées, comme celles de Matthieu Pernot, et prépare la suite...

 

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Robert Longo

« Study of Isabella »

Dessin encre et fusain sur papier calque, 14 x 28, 9, 2007

Courtesy Centre Pompidou, Paris – N° d’inv. 2012- 599

 

 

Pratiquant la sculpture, la photographie, la performance, l’art vidéo, la musique et le cinéma, Robert Longo reste néanmoins internationalement reconnu comme un des dessinateurs les plus virtuoses, les grands formats au fusain ou au graphite étant sa « signature ». Il apparait sur la scène artistique avec la désormais très célèbre série « Men in the Cities », en 1979. Il s’agit de sorte d’arrêts sur images d’hommes et de femmes sur fond immaculé, vêtus sobrement de blanc et de noir, se contorsionnant comme prêt à tomber, sous l’effet de l’impact d’une balle. Robert Longo, cinéphile et admirateur de Fassbinder, se serait inspiré de la scène finale d’un film du cinéaste allemand, « Un soldat américain » (1970). Puis, Longo se lancera dans un certain nombre de séries, le plus souvent monumentales, autour de grands thèmes : vagues déferlantes, champignons atomiques, armes à feu, planètes, grands requins blancs…images dans lesquelles se joue à la fois le sublime et l’effroi, la beauté et la mort, les forces vives de destruction à l’œuvre, qu’il s’agisse de celles de l’homme ou de la  nature.

Par contraste, la série des « Sleeping Children », à laquelle se réfère « Study of Isabella », également présenté, met en avant la pureté et l’innocence enfantine, la candide simplicité du rêve enfantin. Il s’agit en effet pour Longo, et notamment par le rapprochement avec les images d’apocalypse, de témoigner des « angoisses d’un être tiraillé entre espérances et déceptions quant à la capacité de régénération d’une civilisation »

Une noirceur qui contribue à la dimension profondément romantique de l’œuvre de Robert Longo, baignée d’un nervalien « soleil noir de la mélancolie ».

 

 

  (texte extrait du catalogue, parution à l'occasion de l'exposition)

 

 

 

"Au-delà de mes rêves" - Du 26 octobre au 23 février 2013

 

Commissariat: Marie Deparis-Yafil et commissariat général: Fabrice Bassemon et Magali Briat-Philippe

 

 

 

H2M - Espace d'Art Contemporain

 

Hotel Marron de Meillonnas

 

5 rue Teynière

 

01000 Bourg-en-Bresse

 

Exposition ouverte du mercredi au dimanche de 13h à 18h

 

Entrée libre

 

 

 

et

 

 

 

Monastère royal de Brou

 

63 boulevard de Brou

 

01000 Bourg-en-Bresse

 

Exposition ouverte tous les jours de 9h à 12h et de 14h à 17h

 

Entrée payante

 

 

 

Catalogue de l'exposition disponible aux boutiques du Monastère et sur demande par correspondance.

 

(sauf 1er novembre, 25 décembre et 1er janvier)

 

 

 

Exposition labellisée Résonance de la Biennale de Lyon 2013

 

 

 

Avec le soutien de:

 

Ministère de la Culture, Région Rhônes-Alpes, Conseil Général de l'Ain

 

En partenariat média avec Télérama

 

 

 

Sur une initiative de

 

Musée de France, Ville de Bourg-en-Bresse / Chemins de la Culture, Centre des Monuments Nationaux

 

     

 

 

 

 

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25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 10:49

 

Il paraissait difficile d'imaginer une exposition qui parlerait du sommeil, des lits et des rêves sans montrer cette oeuvre qui fait désormais partie de l'histoire de l'art, les fameux "Dormeurs" de Sophie Calle.

Ce ne fut pourtant pas chose facile de les avoir avec nous et je suis donc particilièrement ravie de pouvoir les montrer ici. Je remercie chaleureusement Monsieur Michel Poitevin, collectionneur, qui a bien voulu nous prêter ses "dormeurs" pour quelques mois, ainsi que la Galerie Perrotin, Paris.

 

 

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23 séries de 5 à 12 images formant un total de 176 photographies N/B, 23 textes encadrés individuellement. Photographies et textes, 15 x 20 cm (chaque texte)

"J'ai demandé à des gens de m'accorder quelques heures de leur sommeil. De venir dormir dans mon lit. De s'y laisser photographier, regarder. De répondre à quelques questions. J'ai proposé à chacun un séjour de huit heures."

Courtesy Galerie Perrotin

 

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SOPHIE CALLE

« Les dormeurs »

3 séries de photographies avec texte, 12 x 18, 1979

 Collection Colette et Michel Poitevin

 

 « Je voulais que mon lit soit occupé vingt-quatre heures sur vingt-quatre, comme ces usines où on ne met jamais la clé sous la porte. J’ai donc demandé aux gens de se succéder toutes les huit heures pendant huit jours. Je prenais une photographie toutes les heures. Je regardais dormir mes invités. […]. Une des personnes que j’avais invitées à dormir dans mon lit et que j’avais rencontrée dans la rue, était la femme d’un critique d’art. Quand elle est rentrée chez elle, elle a raconté à son mari qu’elle était venue dormir huit heures dans mon lit et il a voulu voir de quoi il s’agissait. Et c’est comme ça que je suis devenue artiste. »

 Sophie Calle, Conférence donnée le 15 novembre 1999 à l’université de Keio, Tokyo

 

Du dimanche 1er avril 1979, à 17h, au lundi 9 avril 1979 à 10h30, 28 personnes se sont succédées de manière ininterrompue dans le lit de Sophie Calle.

Composée de photographies et de textes manuscrits, la série des « Dormeurs », dont sont issues les œuvres présentées ici, repose sur un « rituel » performatif. Parmi les dormeurs : des amis ou des inconnus, des apprentis boulangers qu’elle recrute dans son quartier car elle a besoin de dormeurs de jour, sa mère, et même l’acteur Fabrice Luchini, que l’on reconnaitra ici, alors au début de sa carrière. Elle vient photographier ses dormeurs à heure régulière, les enregistre, leur demande de compléter un questionnaire sur leurs habitudes de sommeil, leurs rêves, leurs regrets, dont elle se servira ensuite pour rédiger les textes, dans une écriture minimaliste, donnant à l’ensemble une forme, entre reportage et inventaire, de « happening-roman photo », forme qui sera désormais au cœur de son travail.

 

Bien que le premier geste artistique de Sophie Calle soit des photographies de tombes au Guatemala en 1978, « Les dormeurs » est considéré comme sa première production artistique lorsque, de retour des Etats-Unis, elle décide de devenir photographe. Dès lors, le travail de Sophie Calle cherche à créer des passerelles entre l'art et la vie. La dimension narrative de ses installations, mêlant photographies, textes et objets, propose « un art des gens, des choses et des situations, qui embrasse un vaste éventail de vie quotidienne réelle ou imaginaire », trouvant ainsi une sorte de filiation historique autant avec Boltanski jeune, qu’avec le nouveau roman, ou l’univers de Paul Auster, avec qui elle a d’ailleurs collaboré.

Chez elle, l’objet, comme l’image ou le texte, contribue à l’élaboration d’une « mythologie individuelle, où l’autobiographie se teinte de "fiction de soi ». L’intime rejoint le collectif. Le thème de la disparition de personnes ou d'objets, dont l'existence est avérée par quelques traces et dont l'absence est enregistrée par la photographie, mais aussi le mystère de la mort, constituent des thèmes de prédilection de l'artiste. Les travaux de Sophie Calle sont aussi caractérisés par cet aller-retour entre la mise en scène de l'artiste par elle-même, et l’intervention d’autrui et du récit de sa vie, jusqu’à ce que celui-ci puisse éventuellement se substituer à son propre regard, comme ce fut le cas dans « Prenez soin de vous », travail qui représenta la France à la Biennale de Venise en 2007.

 

*Jean-Max Colard  in Les inrocks du 30-11-00

 

  (texte extrait du catalogue, parution à l'occasion de l'exposition)

 

 

 

"Au-delà de mes rêves" - Du 26 octobre au 23 février 2013

 

Commissariat: Marie Deparis-Yafil et commissariat général: Fabrice Bassemon et Magali Briat-Philippe

 

 

 

H2M - Espace d'Art Contemporain

 

Hotel Marron de Meillonnas

 

5 rue Teynière

 

01000 Bourg-en-Bresse

 

Exposition ouverte du mercredi au dimanche de 13h à 18h

 

Entrée libre

 

 

 

et

 

 

 

Monastère royal de Brou

 

63 boulevard de Brou

 

01000 Bourg-en-Bresse

 

Exposition ouverte tous les jours de 9h à 12h et de 14h à 17h

 

Entrée payante

 

 

 

Catalogue de l'exposition disponible aux boutiques du Monastère et sur demande par correspondance.

 

(sauf 1er novembre, 25 décembre et 1er janvier)

 

 

 

Exposition labellisée Résonance de la Biennale de Lyon 2013

 

 

 

Avec le soutien de:

 

Ministère de la Culture, Région Rhônes-Alpes, Conseil Général de l'Ain

 

En partenariat média avec Télérama

 

 

 

Sur une initiative de

 

Musée de France, Ville de Bourg-en-Bresse / Chemins de la Culture, Centre des Monuments Nationaux

 

   

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23 octobre 2013 3 23 /10 /octobre /2013 21:58

Cool...

 

:)

 

çà commence vendredi...

 

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23 octobre 2013 3 23 /10 /octobre /2013 10:40

 

 

La vidéo "Sleep Al Naïm" de mounir fatmi a parfois été présentée dans des contextes suscitant la polémique, notamment l'année dernière, la figure de Salman Rushdie faisant encore l'objet de censure.

J'ai voulu présenter ce projet, qe je connais depuis longtemps, dans un contexte différent, qui, s'il n'élude pas complètement la dimension politique, remet tout de même la vidéo dans un environnement plus apaisé.

En accord avec l'artiste, nous avons opté pour la version "courte" de la vidéo, qui originellement, fait la même longueur que le "Sleep" de Andy Warhol, soit environ 6 heures, tandiq que cette version supporte mieux le format "écran tv" et la typologie de l'exposition.

 

 

sleep fatmi

 

mounir fatmi

« Sleep Al Naïm »

Vidéo, HD, Noir et Blanc, 26 mn, 2005-2012

 Courtesy l’artiste et Galerie Yvon Lambert, Paris

 

Commencé en 2005, le projet vidéo de mounir fatmi, baptisé « Sleep », (en référence directe au film expérimental pop et minimaliste d’Andy Warhol qui, en 1963, montrait durant 6 heures l’image continue du poète John Giorno) connaît un destin mouvementé.

32 ans après Warhol, mounir fatmi avait cherché à réactiver ce dispositif, la figure du dormeur incarnée aujourd’hui par Salman Rushdie modifiant la perception du projet warholien. Dépassant le sommeil « obsolète » de John Giorno devant la caméra de l’artiste américain, le repos de l’écrivain britannique, dans son contexte littéraire, politique et polémique, sous le regard de l’artiste marocain, se fait nécessaire et paradoxal.

Le « Sleep » de mounir fatmi suggère ainsi l’ambivalence de cet abandon physique, tranquille et intranquille à la fois. Compte tenu des menaces qui pèsent sur sa vie depuis tant d’années, plonger dans le sommeil reste une manière pour Salman Rushdie de se mettre en état de vulnérabilité. Mais dans le même temps, ce temps d’inconscience accordée exprime force et confiance : le sommeil du juste.

Depuis 2005, l’artiste avait tenté à maintes reprises de rentrer en contact avec Salman Rushdie, sans succès. Face à la difficulté que représente une telle rencontre, eu égard au secret qui entoure l’écrivain, mounir fatmi a opté, afin de réaliser cette vidéo performance, pour la technologie de l’imagerie numérique en 3D, l’amenant à réfléchir, en démiurge, à la création d’un visage, d’un corps, d’une présence. « Jouer à être Dieu », dit-il, et associer sa propre respiration au corps de l’écrivain.

mounir fatmi finira par rencontrer Salman Rushdie, en 2012, alors que le film est fini…

La présentation de cette vidéo dans l’espace public ne se fera pas sans difficulté, celle-ci ayant été, par exemple, retirée de la programmation de l’Institut du Monde Arabe début 2013, la polémique et la censure autour de l’écrivain n’ayant apparemment pas faibli, presque un quart de siècle après les « Versets Sataniques ».

Présentée ici dans un contexte plus apaisé, « Sleep» déploie ici sa dimension autant poétique que politique, et aborde le sommeil comme une sorte d’acte de résistance.

 

Le travail de mounir fatmi s’élabore en une axiologie rhyzomatique, une écriture comme un entrelacs de points de vue et de connexions. Avec un œil critique sur les réalités et les fantasmes du monde contemporain, il écrit que celui-ci ne peut se lire que dans la complexité, la confusion parfois, de ses approches.

Ses oeuvres multiplient les lectures, dans des stratifications sémantiques mettant en réseau tous les domaines de la pensée. Ses préoccupations sont autant esthétiques que formelles, politiques que sociologiques, économiques qu’éthiques, métaphysiques que religieuses.
Cassettes VHS, câbles d’antenne, barres d’obstacle, casques de chantier : ces matériaux techniques, pauvres ou ordinaires, sont détournés, réhabilités en vocables plastiques. Leur usage ne se limite pas à une transposition duchampienne mais joue sur le double registre de la sémantique et de la métaphore, pour ce qu’ils sont et pour ce qu’ils représentent.
Les œuvres de mounir fatmi fonctionnent comme des stratégies, des pièges. Objets anodins mus en bombes critiques, ils pointent les mécanismes de notre relation fantasmatique au monde dans les idéologies comme pour la conscience individuelle, l’architecture contemporaine ou l’économie, la politique ou l’idée de modernité, dans sa part de fascination pour l’invisible. Tout en confrontant des moments de l’histoire de l’art, ils questionnent la transmission des savoirs, le pouvoir de suggestion des images dans le vortex médiatique, la séduction de la violence et la force critique de la déconstruction, les utopies, le poids de l’Histoire ou de l’architecture sur les destinées individuelles.

 

(texte extrait du catalogue, parution à l'occasion de l'exposition)

 

 

 

"Au-delà de mes rêves" - Du 26 octobre au 23 février 2013

 

Commissariat: Marie Deparis-Yafil et commissariat général: Fabrice Bassemon et Magali Briat-Philippe

 

 

 

H2M - Espace d'Art Contemporain

 

Hotel Marron de Meillonnas

 

5 rue Teynière

 

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Exposition ouverte du mercredi au dimanche de 13h à 18h

 

Entrée libre

 

 

 

et

 

 

 

Monastère royal de Brou

 

63 boulevard de Brou

 

01000 Bourg-en-Bresse

 

Exposition ouverte tous les jours de 9h à 12h et de 14h à 17h

 

Entrée payante

 

 

 

Catalogue de l'exposition disponible aux boutiques du Monastère et sur demande par correspondance.

 

(sauf 1er novembre, 25 décembre et 1er janvier)

 

 

 

Exposition labellisée Résonance de la Biennale de Lyon 2013

 

 

 

Avec le soutien de:

 

Ministère de la Culture, Région Rhônes-Alpes, Conseil Général de l'Ain

 

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21 octobre 2013 1 21 /10 /octobre /2013 10:07

Particulièrement saisissantes, ces deux photographies de grand format de Mathieu Pernot sont plus que jamais d'actualité.

Nous avons trouvé intéressant que le sujet du sommeil et du rêve ne se limite pas à ses aspects purement oniriques et poétiques, et ce type d'incursion dans le politique me semble particulièrement intéressant. J'ai aimé l'idée que pour l'artiste, la seule et dernière liberté de ces hommes, la seule chose insaisissable, était ce sommeil, dont la forme visible laisse dans le même temps penser à la mort violente de ces migrants échouant chaque jour non loin de nos côtes, dans la fatalité d'un espoir de vie meilleure.

 

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MATHIEU PERNOT

« Les migrants »

2 photographies couleur, tirage lambda, contrecollé sur aluminium et encadré, 95 x 135, édition de 5 pour chaque, 2009

Collection Jean-Paul Chatenet - Courtesy Galerie Eric Dupont, Paris

 

Les deux photographies présentées ici sont issues de la série  « Les migrants ».  Réalisée à Paris, dans le 10èmearrondissement, très tôt un matin de l’été 2009, elles montrent des formes humaines, emmaillotées et cachées dans des draps, des tissus, des sacs de couchage de fortune, à même un banc, le bord du square dont ces hommes viennent d’être expulsés, un carton posé sur le trottoir. Ce sont des migrants afghans, réfugiés clandestins, pour qui même le sommeil, cette nécessité vitale, est devenu un combat : trouver où et comment dormir, se cacher, s’abstraire un moment d’un monde qui, dit Mathieu Pernot, « ne veut plus les voir ». A la fois présents et absents,  « invisibles, silencieux et anonymes », ces hommes endormis, recouverts de ce qu’on pourrait presque prendre pour des linceuls, rendent ces images violentes et ambigües. Elles rappellent d’autres images, celles de corps sans vie dans les états de guerre. L’artiste confie : « J’ai été ému par la présence de ces "refoulés" de l’histoire, ces figures d’une mondialisation inversée. Leur façon d’occuper l’espace évoquait la figure tragique du charnier. J’ai été troublé par la beauté́ ambigüe de ces formes qui rappelaient celles d’une autre Histoire. J’ai pensé que la meilleure image à faire était celle de leur sommeil, de cet ailleurs que l’on ne connaitra jamais et qui constitue sans doute leur dernière échappée. Je n’ai pas voulu les réveiller. Je n’ai rien vu des migrants ».

 

Le travail de Mathieu Pernot s’inscrit dans la tradition d’un art politique nourri d’histoire et de sociologie. L’artiste procède par séries qui sont autant de points de vue analytiques et successifs sur les grandes questions politiques et sociales de l’identité et de la mémoire, de l’aliénation et du progrès. Se référant aux travaux de Michel Foucault, il définit lui-même son travail comme « monumentaire » ou « documental », s’inscrivant dans le champ des sciences humaines. « J’essaie », explique Mathieu Pernot, « de trouver une forme à l’histoire et je me nourris autant d’ouvrage de sociologie, d’anthropologie ou de philosophie que de livres d’art contemporain. La question n’est pas tant de savoir ce qu’une démarche artistique peut apporter à un travail scientifique et inversement mais d’essayer de produire un nouvel objet qui traverse les disciplines. »

Il s’est ainsi intéressé, dans une réflexion récurrente sur l’architecture dans son rapport au vivant humain, à l’histoire du camp de concentration tsigane de Saliers, au monde carcéral,  à la destruction de barres d’immeubles en banlieue, triomphe de l’urbanisme des années 70 et symbole aujourd’hui de la fin de l’utopie du modernisme.

 

 

(texte extrait du catalogue, parution à l'occasion de l'exposition)

 

 

 

"Au-delà de mes rêves" - Du 26 octobre au 23 février 2013

 

Commissariat: Marie Deparis-Yafil et commissariat général: Fabrice Bassemon et Magali Briat-Philippe

 

 

 

H2M - Espace d'Art Contemporain

 

Hotel Marron de Meillonnas

 

5 rue Teynière

 

01000 Bourg-en-Bresse

 

Exposition ouverte du mercredi au dimanche de 13h à 18h

 

Entrée libre

 

 

 

et

 

 

 

Monastère royal de Brou

 

63 boulevard de Brou

 

01000 Bourg-en-Bresse

 

Exposition ouverte tous les jours de 9h à 12h et de 14h à 17h

 

Entrée payante

 

 

 

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(sauf 1er novembre, 25 décembre et 1er janvier)

 

 

 

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19 octobre 2013 6 19 /10 /octobre /2013 22:51

 

J'ai sélectionné plusieurs oeuvres de Corine Borgnet pour "Au delà de mes rêves". j'en ai destiné certaines pour le Monastère, dont l'ambiance s'accommodait parfaitement de ses sculptures étranges, mais j'ai conservé pour H2M deux oeuvres: le fameux cintre en "peau et poil" , "le porte-peau" (Résine acrylique, poils, cheveux, Long. 35 cm, 2007) , qui, comme dans la scénographie de la galerie Mondapart, à Boulogne-Billancourt, fait face à la robe envolée de Claire Combelles, et ce dessin "deep down", que j'affectionne particulièrement car il représente pour moi la plongée dans le sommeil, et l'inconscient.

 

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« Deep down »

Dessin au fusain, 66 x 84, encadré, 2007

 

Le dessin au fusain « Deep down », présenté à H2M, augure de la plongée dans l’inconnu qui est en soi, celui qui advient au moment du rêve et dont on n’atteint jamais les contours.

 

L’œuvre de Corine Borgnet, sous des dehors empruntant souvent à l’enfance, n’est pas un monde infantile, et n’est jamais qu’un fragile vernis posé sur le sombre et l’étrange, l’inquiétant, le sans nom, sans visage, dévoré par les peurs enfantines et les angoisses adolescentes, une mince protection contre la beauté envoûtante de l’ombre.

Souvent, Corine Borgnet dessine, sculpte, photographie des apparitions, nourries de contes, de mythes et de légendes, dans un esprit expressionniste et symboliste, invente les figures paraboliques d’une jeunesse qui ne pourra vieillir que si elle « ne se connaît pas », comme l’ aura prédit Tirésias. Ce sont des histoires de solitude, des mondes de mystère et d’étrangeté, d’associations libres et de glissements poétiques et inattendus, à la fois qu’une sorte de quête de pureté…

Parfois ludique, parfois inquiétante et souvent insolite, l’œuvre de Corine Borgnet explore donc fiévreusement ce territoire de liberté, espace-temps privilégié dans lequel la double emprise du principe de plaisir et de l’irrationalité puérile, source de tous les imaginaires, ne se sont pas encore heurtés au principe de réalité et aux nécessités économiques.

 

(texte extrait du catalogue, parution à l'occasion de l'exposition)

 

 

 

"Au-delà de mes rêves" - Du 26 octobre au 23 février 2013

 

Commissariat: Marie Deparis-Yafil et commissariat général: Fabrice Bassemon et Magali Briat-Philippe

 

 

 

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Exposition ouverte du mercredi au dimanche de 13h à 18h

 

Entrée libre

 

 

 

et

 

 

 

Monastère royal de Brou

 

63 boulevard de Brou

 

01000 Bourg-en-Bresse

 

Exposition ouverte tous les jours de 9h à 12h et de 14h à 17h

 

Entrée payante

 

 

 

Catalogue de l'exposition disponible aux boutiques du Monastère et sur demande par correspondance.

 

(sauf 1er novembre, 25 décembre et 1er janvier)

 

 

 

Exposition labellisée Résonance de la Biennale de Lyon 2013

 

 

 

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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 10:31

 

En entrant dans l'espace de l'exposition, c'est la première chose que l'on verra, sans doute: ce néon coloré de Claude Lévêque : "rêvez!", prêté par la Galerie Kamel Mennour.

 

Pour cette première salle de l'exposition, nous avons choisi des oeuvres fortes, iconiques (comme celles de Sophie Calle) voire politiques (comme celles de Mathieu pernot ou de mounir fatmi), des oeuvres qui présentent le sommeil, acte naturel s'il en est, et le rêve, comme de possibles actes de résistance.

 

 

claude leveque

 

 

CLAUDE LEVEQUE

« Rêvez »

Néon coloré, 46 x 102, 2008

Courtesy l’artiste et Galerie Kamel Mennour, Paris

 

« Rêvez ! » : une belle injonction colorée absolument polysémique, selon que l’on soit naïf ou lucide, idéaliste ou résigné…S’agit-il d’une invitation à l’espoir (Il faut continuer de rêver), d’une ironie (Vous pouvez toujours rêver…), d’un appel à l’action ( Réalisez vos rêves !) ?

« Rêvez ! » fait partie de ces œuvres au néon - moyen usuellement publicitaire de capter l’attention- créées par Claude Lévêque à partir de phrases ou de mots repérés dans la rue, sur des murs, des cages d’escaliers, et calligraphiés de la main de sa mère. « Je suis une merde », « Pourquoi vivre ? » ou « Vous allez tous mourir » : la plupart de ses « slogans » s’imposent en décalage évident avec leur forme, lumineuse et distractive. Ici, la dimension critique se fait plus subtile. Soit, comme l’aurait dit Lévêque lui-même, c’est le cri d’un artiste face à un monde dans lequel « l’espace laissé à l’imaginaire se réduit ». Soit, et dans le même temps, il s’agit en réalité d’une injonction à ne pas s’endormir, prenant la forme du spectacle – dimension spectaculaire tout à fait récurrente dans le travail de Lévêque- pour mieux le dénoncer. « Le spectacle est le mauvais rêve de la société moderne enchaînée, qui n’exprime finalement que son désir de dormir. Le spectacle est gardien du rêve.»*

 

L’œuvre de Claude Lévêque offre une vision profondément critique de la société, dont il cherche sans cesse à bousculer les codes et les représentations établis, par la subversion et une forme de cynisme « punk », en réaction violente à la chute des utopies qui a marqué la fin du siècle dernier et sur les ruines desquelles nous vivons aujourd’hui. L’aseptisation de notre environnement, sous l’empire de la collectivité, la place de l’individu et de l’altérité, la déshumanisation à l’oeuvre dans les sociétés industrielles puis économiques sont au cœur de sa réflexion menant à des dispositifs souvent radicaux, et parfois violents, tant sur la forme, dont il a puisé l’esthétique dans les avant-gardes du début des années 80, que sur le fond.

Les situations données à vivre par l’artiste se veulent des « expériences », au sens littéral, destinées à provoquer des réactions chez les visiteurs, physiquement autant qu’intellectuellement, quant à l’état du monde, en l’immergeant dans des environnements sensoriels.

Et ce néon, et la lumière souvent aveuglante dont il use dans ses installations, et la radicalité des messages de Claude Lévêque, sont autant de signaux d’alarme visant bien à « éveiller les consciences » pour que le monde ne s’achève pas en « fin de fête » définitive.

 

 

* Guy Debord – La société du spectacle, Ed Gallimard, Paris, 1967

 

(texte extrait du catalogue, parution à l'occasion de l'exposition)

 

  "Au-delà de mes rêves" - Du 26 octobre au 23 février 2013

Commissariat: Marie Deparis-Yafil et commissariat général: Fabrice Bassemon et Magali Briat-Philippe

 

H2M - Espace d'Art Contemporain

Hotel Marron de Meillonnas

5 rue Teynière

01000 Bourg-en-Bresse

Exposition ouverte du mercredi au dimanche de 13h à 18h

Entrée libre

 

et

 

Monastère royal de Brou

63 boulevard de Brou

01000 Bourg-en-Bresse

Exposition ouverte tous les jours de 9h à 12h et de 14h à 17h

Entrée payante

 

Catalogue de l'exposition disponible aux boutiques du Monastère et sur demande par correspondance.

(sauf 1er novembre, 25 décembre et 1er janvier)

 

Exposition labellisée Résonance de la Biennale de Lyon 2013

 

Avec le soutien de:

Ministère de la Culture, Région Rhônes-Alpes, Conseil Général de l'Ain

En partenariat média avec Télérama

 

Sur une initiative de

Musée de France, Ville de Bourg-en-Bresse / Chemins de la Culture, Centre des Monuments Nationaux 

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15 octobre 2013 2 15 /10 /octobre /2013 10:44

 

photo H2M

 

H2M est l'espace d'art contemporain de la Ville de Bourg-en-Bresse.

Actif depuis quelques années, H2M a présenté des expositions monographiques et collectives, ainsi que des collections de collectionneurs.

Il se situe au deuxième étage d'un bel hôtel particulier du 18ème siècle restauré:

"Joyau architectural édifié en 1774 par Gaspard Constant Marron, baron de Meillonnas et fondateur des fameuses faïenceries, cet élégant hôtel de style Louis XV est inscrit à l'inventaire des monuments historiques."

Les 200 m2 de surface d'exposition, divisés en salles, gardent un certain cachet historique (cheminées, poutres) tout en présentant une ambiance relativement neutre, sol béton et murs blancs. C'est dans cet espace qui reste atypique, entre white cube et maison bourgeoise que nous avons choisi de développer la "première" partie de l'exposition "Au delà de mes rêves", dans laquelle nous explorons la dimension "physique" du sommeil, au travers de figures de dormeurs, et des "objets" du sommeil: lit, oreillers, vêtements de nuit...

 

Pour la petite visite guidée, c'est par ici...dans les jours qui viennent...

 

 

"Au-delà de mes rêves" - Du 26 octobre au 23 février 2013

Commissariat: Marie Deparis-Yafil et commissariat général: Fabrice Bassemon et Magali Briat-Philippe

 

H2M - Espace d'Art Contemporain

Hotel Marron de Meillonnas

5 rue Teynière

01000 Bourg-en-Bresse

Exposition ouverte du mercredi au dimanche de 13h à 18h

Entrée libre

 

et

 

Monastère royal de Brou

63 boulevard de Brou

01000 Bourg-en-Bresse

Exposition ouverte tous les jours de 9h à 12h et de 14h à 17h

Entrée payante

 

Catalogue de l'exposition disponible aux boutiques du Monastère et sur demande par correspondance.

(sauf 1er novembre, 25 décembre et 1er janvier)

 

Exposition labellisée Résonance de la Biennale de Lyon 2013

 

Avec le soutien de:

Ministère de la Culture, Région Rhônes-Alpes, Conseil Général de l'Ain

En partenariat média avec Télérama

 

Sur une initiative de

Musée de France, Ville de Bourg-en-Bresse / Chemins de la Culture, Centre des Monuments Nationaux

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