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25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 10:49

 

Il paraissait difficile d'imaginer une exposition qui parlerait du sommeil, des lits et des rêves sans montrer cette oeuvre qui fait désormais partie de l'histoire de l'art, les fameux "Dormeurs" de Sophie Calle.

Ce ne fut pourtant pas chose facile de les avoir avec nous et je suis donc particilièrement ravie de pouvoir les montrer ici. Je remercie chaleureusement Monsieur Michel Poitevin, collectionneur, qui a bien voulu nous prêter ses "dormeurs" pour quelques mois, ainsi que la Galerie Perrotin, Paris.

 

 

sophie-calle-blog4.jpg

 

 

23 séries de 5 à 12 images formant un total de 176 photographies N/B, 23 textes encadrés individuellement. Photographies et textes, 15 x 20 cm (chaque texte)

"J'ai demandé à des gens de m'accorder quelques heures de leur sommeil. De venir dormir dans mon lit. De s'y laisser photographier, regarder. De répondre à quelques questions. J'ai proposé à chacun un séjour de huit heures."

Courtesy Galerie Perrotin

 

WP_001487.jpg 

 

SOPHIE CALLE

« Les dormeurs »

3 séries de photographies avec texte, 12 x 18, 1979

 Collection Colette et Michel Poitevin

 

 « Je voulais que mon lit soit occupé vingt-quatre heures sur vingt-quatre, comme ces usines où on ne met jamais la clé sous la porte. J’ai donc demandé aux gens de se succéder toutes les huit heures pendant huit jours. Je prenais une photographie toutes les heures. Je regardais dormir mes invités. […]. Une des personnes que j’avais invitées à dormir dans mon lit et que j’avais rencontrée dans la rue, était la femme d’un critique d’art. Quand elle est rentrée chez elle, elle a raconté à son mari qu’elle était venue dormir huit heures dans mon lit et il a voulu voir de quoi il s’agissait. Et c’est comme ça que je suis devenue artiste. »

 Sophie Calle, Conférence donnée le 15 novembre 1999 à l’université de Keio, Tokyo

 

Du dimanche 1er avril 1979, à 17h, au lundi 9 avril 1979 à 10h30, 28 personnes se sont succédées de manière ininterrompue dans le lit de Sophie Calle.

Composée de photographies et de textes manuscrits, la série des « Dormeurs », dont sont issues les œuvres présentées ici, repose sur un « rituel » performatif. Parmi les dormeurs : des amis ou des inconnus, des apprentis boulangers qu’elle recrute dans son quartier car elle a besoin de dormeurs de jour, sa mère, et même l’acteur Fabrice Luchini, que l’on reconnaitra ici, alors au début de sa carrière. Elle vient photographier ses dormeurs à heure régulière, les enregistre, leur demande de compléter un questionnaire sur leurs habitudes de sommeil, leurs rêves, leurs regrets, dont elle se servira ensuite pour rédiger les textes, dans une écriture minimaliste, donnant à l’ensemble une forme, entre reportage et inventaire, de « happening-roman photo », forme qui sera désormais au cœur de son travail.

 

Bien que le premier geste artistique de Sophie Calle soit des photographies de tombes au Guatemala en 1978, « Les dormeurs » est considéré comme sa première production artistique lorsque, de retour des Etats-Unis, elle décide de devenir photographe. Dès lors, le travail de Sophie Calle cherche à créer des passerelles entre l'art et la vie. La dimension narrative de ses installations, mêlant photographies, textes et objets, propose « un art des gens, des choses et des situations, qui embrasse un vaste éventail de vie quotidienne réelle ou imaginaire », trouvant ainsi une sorte de filiation historique autant avec Boltanski jeune, qu’avec le nouveau roman, ou l’univers de Paul Auster, avec qui elle a d’ailleurs collaboré.

Chez elle, l’objet, comme l’image ou le texte, contribue à l’élaboration d’une « mythologie individuelle, où l’autobiographie se teinte de "fiction de soi ». L’intime rejoint le collectif. Le thème de la disparition de personnes ou d'objets, dont l'existence est avérée par quelques traces et dont l'absence est enregistrée par la photographie, mais aussi le mystère de la mort, constituent des thèmes de prédilection de l'artiste. Les travaux de Sophie Calle sont aussi caractérisés par cet aller-retour entre la mise en scène de l'artiste par elle-même, et l’intervention d’autrui et du récit de sa vie, jusqu’à ce que celui-ci puisse éventuellement se substituer à son propre regard, comme ce fut le cas dans « Prenez soin de vous », travail qui représenta la France à la Biennale de Venise en 2007.

 

*Jean-Max Colard  in Les inrocks du 30-11-00

 

  (texte extrait du catalogue, parution à l'occasion de l'exposition)

 

 

 

"Au-delà de mes rêves" - Du 26 octobre au 23 février 2013

 

Commissariat: Marie Deparis-Yafil et commissariat général: Fabrice Bassemon et Magali Briat-Philippe

 

 

 

H2M - Espace d'Art Contemporain

 

Hotel Marron de Meillonnas

 

5 rue Teynière

 

01000 Bourg-en-Bresse

 

Exposition ouverte du mercredi au dimanche de 13h à 18h

 

Entrée libre

 

 

 

et

 

 

 

Monastère royal de Brou

 

63 boulevard de Brou

 

01000 Bourg-en-Bresse

 

Exposition ouverte tous les jours de 9h à 12h et de 14h à 17h

 

Entrée payante

 

 

 

Catalogue de l'exposition disponible aux boutiques du Monastère et sur demande par correspondance.

 

(sauf 1er novembre, 25 décembre et 1er janvier)

 

 

 

Exposition labellisée Résonance de la Biennale de Lyon 2013

 

 

 

Avec le soutien de:

 

Ministère de la Culture, Région Rhônes-Alpes, Conseil Général de l'Ain

 

En partenariat média avec Télérama

 

 

 

Sur une initiative de

 

Musée de France, Ville de Bourg-en-Bresse / Chemins de la Culture, Centre des Monuments Nationaux

 

   

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