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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 00:51

Les paysages urbains de Gérard Charruau semblent d’emblée s’inscrire dans une forme d’héritage, celui de l’histoire de l’art comme de l’architecture et de l’urbanisme, qui, depuis le 19e siècle, « au seuil de notre modernité », pour reprendre l’expression de Michel Foucault, a appris à porter le regard au-delà de l’esthétique naturaliste. Si, en inventant ce genre nouveau de paysage, l’artiste moderne témoigne de l’évolution des codes esthétiques, il donne surtout à voir une image de la ville comme un « espace de significations et d’émotions »*, dans une sensibilité nouvelle, et éminemment subjective, à cette forme de beauté, aujourd’hui plus que jamais mutante.

 

Le travail pictural de Charruau, bien que prenant racine dans ses nombreux voyages autour du monde, n’est donc nullement documentaire, pas davantage que d’ambition encyclopédique. Il ne s’agit pas non plus d’un travail photographique qu’il aurait tout de go transposé en termes picturaux.

Gérard Charruau « fabrique » son paysage, sa vision, dans un geste esthétique de recouvrement subtil, de mise à distance, que constitue ce filtre de papier végétal qu’il maroufle sur ses toiles.  Ce papier que l’artiste se procure en Asie, à l’usage initialement trivial, devient ici le comble du raffinement, créant un trouble comme une brume autour de la vision. Alors cet écran diaphane contribue à suggérer la sensation d’un souvenir, l’impression d’un vécu, une image mémorielle. Ou encore la délicatesse de ces visions estompées active notre imaginaire, cette puissante « fonction de l’irréel », et engendre des rencontres émotionnelles, avec le peintre autant qu’avec le paysage qui se révèle sous nos yeux.

Cette vision se déploie d’abord essentiellement dans le choix d’un judicieux déplacement du point de vue, délaissant celui que nous pourrions avoir lorsque nous nous promenons dans les rues, au ras du trottoir, au mieux le nez en l’air. En optant pour un point de vue panoramique, celui qui embrasse la ville, il rend possible la respiration, la circulation dans la toile tout en suggérant la densité du tissu urbain, laissant la cité se déployer dans ses méandres, ses secrets. Son œil ne se réduit jamais à celui du touriste. Ici, point trop de vue pittoresque (s’il faut rappeler qu’à l’origine, ce terme signifiait précisément « qui mérite d’être peint ») ni d’exotisme, mais la vision d’une ville polymorphe avec ses sédimentations architecturales, ses mutations, son hybridation, ses chaos. Le regard de l’artiste reste un regard énigmatique, à la fois étranger et immergé, qui ne livre rien autre chose que des émotions, le fruit d’une expérience irréductible aux clichés qu’est celle du voyageur, les résidus de ces voyages dont on ne revient jamais tout à fait soi-même.

 

Artiste et nomade, Gérard Charruau est plus contemporain qu’il ne le croit, dans sa manière presque romantique de nous inviter avec lui à  « se perdre dans la ville », dans la déambulation, l’itinérance, l’étrangeté, la suspension du temps et l’absence d’attente...

Et Le Caire, ce « microcosme du monde », comme la décrivait déjà au 17e siècle l’explorateur William Lithgow, est sans doute la ville idéale pour exprimer à la fois la complexité des mégapoles contemporaines autant que les paradoxes qui sous-tendent et nourrissent le travail de l’artiste.

L’absence de présence humaine visible constitue une première ambiguïté irriguant ces portraits de ville, qui semble comme vidée de ses habitants. Pourtant, quoi de plus « anthropisé » qu’une ville, matérialisation par excellence du travail, du labeur, de l’activité humaine et de l’ultime transformation du réel à notre image ? Ici, dans ces vues denses et fluides du Caire, l’homme est partout implicite, réalité architecturale évidente, d’abord, réalité invisible, ensuite, mais que l’on devine fourmillante, comme une vibration parcourant la toile.

Puis, quelle ville plus folle, plus énergique, plus babélienne et proliférante, quel maelström plus impressionnant que la plus grande capitale du monde arabe et de l’Afrique? Chantier permanent, Le Caire, dans son immensité tentaculaire, offre son horizon sans fin hérissé de minarets, de paraboles et de constructions précaires comme une ville parallèle débordant de ses toits terrasses jusqu’au-delà des portes du désert. Et pourtant, il se dégage de ces portraits du Caire, comme de toutes les villes dépeintes par Charruau, une sensation de calme et de sérénité, induite, peut-être, par la double distance du papier d’Asie et de la hauteur du point de vue. De là où nous sommes, au-dessus ou au-delà, en surplomb ou en apesanteur,  la cacophonie de la ville semble se faire murmure, lointaine rumeur.

Dans son interprétation picturale, Gérard Charruau introduit une forme d’ordre dans l’apparent désordre du dédale de la ville, tentant d’une certaine manière d’en conjuguer les esthétiques.

 

Pour l’artiste, Le Caire fait partie de ces îlots d’étrangeté qui survivent, résistent au rétrécissement du monde, à son homogénéisation. C’est l’étrangeté sans exotisme, la distance dans l’immersion, l’âpreté et « une certaine violence », dit-il, entre cosmopolitisme et rapport à l’ailleurs et au lointain.

Les paysages urbains de Gérard Charruau parviennent, comme l’écrit avec justesse Georg Simmel**, à « soustraire au flux chaotique et infini du monde » un morceau de ce monde, pour lui donner en lui-même son sens propre, à en « couper les fils le reliant à l’univers pour mieux les nouer à soi », métamorphosant ainsi le paysage objectif de la ville en un paysage intime.

 

 

* Alain Corbin, L’homme dans le paysage – Ed. Textuel- Paris, 2001

**Georg Simmel, « Philosophie du paysage », 1913 -  in La tragédie de la culture – Ed. Rivages, Paris,1988

Préface du catalogue de l'exposition de Gérard Charruau à la Sibman Gallery - 28, Place des Vosges - www.sibmangallery.com

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10 septembre 2009 4 10 /09 /septembre /2009 23:03

From the sidewalks of the cities to the walls of art galleries, Zevs reacts to the city signs and to the codes of consumerism. His work deals with the public area as well as with what art represents and the relation between art and the consumer society. Zevs was only twelve years old when he started making graffiti on the walls of his neighbourhood.

He first sprayed his name on the walls, as if he was marking his territory. Then there was a reaction to the advertising saturation, perceived as coercive.. All this finally opened to a reflection about what living in cities nowadays is like. Little by little, he sketched out a really original graphic, plastic and semantic language. Today, Zevs is widely contributing to the recognition of street art as an essential form of contemporary art. Even though just a little bit older then 30, he was able to find his place in European galleries, but he still goes on working in the street. The street, as Daniel Buren said in the 60s, remains his real studio. 

 

Zevs, like many French graffiti artists, inherited the hip-hop and graffiti culture from when it emerged in New York during the 70’s, until it was exported to the European capitals in the 80’s. But there is no doubt that he has been part of this New Wave of artists who have come from the graffiti universe, who knew how to  synthesize differents genres. At the crossroads of  street art and underground art, his work also deals with the pop culture, the cinema, anti-authority culture, painting and Art History. 

He is also a part of  the interest that the French had for graffiti as a ephemeral form of art brut, long before the first writers in the New Yorker subway. In 1960, Brassaï, a French photographer of Hungarian descent, published a book called “Graffiti”, in which Picasso took part. And when at the end of the 90s, Zevs ironically wrote in “Proper Graffiti” – a technique he forged, consisting in using a high pressure water blast that removes the grime on the wall for writing clean- “I mustn’t dirty the walls of my town”, this is evocative of  the militant graffitis that appeared  in  May 1968, on the walls of Paris, such as “It’s forbidden to forbid”. Seen as an “an urban guerilla artisan ”, Zevs, through his interventions, preaches a critical, structured and tough activism.

 

The first thing that gets our attention in Zevs’s work is of course the way he plays with the street art codes to appropriate the city walls, it's vocabularies, its logos, it's architecture and it's street fittings. He perpetuate them, reveals their flaws and finally leaves his trace. But Zevs’s statement is transversal. It unfolds between several subjects and several territories: those of communication and advertisement in itself, that he turns inside out and perverts the codes, such as in the “Visual Attacks”, in 2000 or in the “Liquidated Logos”, now; those of the theater, the happenings and the performances; those of the art video at the edge of the documentary film; and finally those of the cinema, between blockbusters and experimental movies.

 

It all began like a teen movie. An alternative teen movie. From the window of his bedroom, the teenager saw some graffiti artists writing on the fences of a wasteland. At twelve years old, the kid, who wasn’t  Zevs yet, was making graffitis on his way to school, on the walls of his neighborhood. When he was arrested for the first time, the Parisian police treated him like a real little criminal, keeping him a few hours in the police station. He still remembers that. Subsequently he was arrested a dozen times, until he decides not to get caught again. But, all these misadventures gave him the taste for  a kind of cat and mouse game with the police, but an aesthetic one. The police aesthetics, the thriller or film noir codes, with their crimes and their serial killers, became something like a gimmick and this started to be a sign of his presence.

Zevs-the-outlaw commits artistic offences, and the street becomes the wider scene of the crime.

 

The crime scene: a street, at night.

The weapons of the crime: some white road paint, a brush.

The crime: At nightfall, Zevs went hunting in the city. At the end of the 90s, Paris was “overpainted” with graffiti. Zevs tried to find other surfaces than walls to leave his trace. He embarked on a quest to find another place in town. Finally he chose the most unnoticed place in the city. He started capturing the shadows of the town, by outlining the ghostly presence of the Parisian architecture and of the street fittings under the street lights. These “Electric Shadows” (1998-2001) perpetuated what already existed: the traffic lights, the monuments, the bridges and even sometimes the passers-by. These bright white lines on the asphalt show their potential unseen presence to people's eyes. When he revealed this invisible mirror image of the street, Zevs, the so-called “Shadow Flasher”, opened up some new territories and captured a slice of the evanescence of the city. In the daylight, these white shapes meant nothing. It was a kind of graphic and furtive poetic. Sometimes, his Shadows were political ways to talk about the contemporary urban reality. One night in New York, he caught the shadow of a sleeping homeless person, a shadow among the shadows. At other times, a kind of impressionism, a cinematographic way to catch the night time urban atmosphere which could recall unsorted images of films from Cassavetes, Scorsese, Jarmusch or from French thrillers.

When he was working on his Shadows, Zevs used to close the area with a plastic tape like the police : “Crime Scene- Do not cross” becoming an “Art Crime Scene – Do not cross”. As strange it may seem, few people, nor even the police, found this unusual.

When Zevs finished his work by taking photos of it, it was of course to keep traces before the clean-up crews would get rid of it. But he also thought about Weegee the Famous, this photographer who was shooting  bloody crime scenes....Art crime is his business...

 

Zevs likes to play with the cinematographic codes, and there is nothing more photogenic and more cinematographic than a city at night. For him, the city is not only a support, a playground, but also a full character, a protagonist in the story that he is writing.

Like in a film noir, the city at night is an atmospheric backdrop, which is a recurrent preoccupation for the artist. Zevs’s work constantly deals with shade and the light, the day and the night, the visible and the invisible. As a criminal would leave some clues in his flight, he leaves behind him in his night wanderings more or less discernible traces, which are revealed.

Night disclosure in the black light for his « Invisible Graffiti »- For three years, Zevs has tried out this special kind of graffiti made with fluorescent paint that can only be seen under black light, artificial or UV-filtered light. He outlines the cracks and the rifts on the building walls, uncovers the scars of the town, and streaks the architecture with electric lightenings. He performs large-scaled “Invisible Graffiti”, such as on the façade of the Glyptotek Museum in Copenhagen.

 

But there were some times when the clues were bloodier. One night in 2001, Zevs changed into a serial killer, a serial ad-killer. He started to shoot methodically and equally men and women, provided that they were handsome, unlined and dehumanized by the magic Photoshop. A red splash sprayed right between the eyes of the models on the commercials, with dribbles of blood-red paint dripping on their faces. The sabotage is efficient. The “Visual Attacks” are frontal attacks against the omnipresence of advertising in the urban landscape as well as a manner to mark off its huge power of suggestion. Doing this, he disrupts the trade reading of the image and obstructs the identification of the passer-by with the bloody model. So Zevs hijacks the power of the image to his advantage.

Street by street, he left in his course the bodies of top models, executed in the cause of  rejecting of all conventional lifestyles. As a signature, he left on the poster a photo of himself masked, just to taunt the police. In 2008, he reoffended with the “Visual Rapes”. This time the attacks were aimed at the icons of our world where everything becomes Pop: Marilyn Monroe or Mona Lisa, Che Guevara or Albert Einstein, Columbo or Superman. The photographs were stolen from the Internet. Their faces were obliterated with a flash-effect in Photoshop, but we know them so well that we still recognized them. However they were no longer images, but blurred depictions, shades, shapes.

Zevs is a dangerous mass culture killer. He knows the meaning of what Roszak called “Counter-culture”.

 

His artistic expression is an opposing force based upon the power itself. “ As in Aikido, I reverse the power to change the flow to my advantage”, he often says.
One of his most significant works about this reversed power is the “Visual Kidnapping”, written like a thriller.

The « Visual Kidnapping » was a lengthy performance that began in Berlin, in 2002 and finished at the Palais de Tokyo, in Paris, in 2005. A fifteen by fifteen meter poster on the Alexanderplatz. An eight-meter girl, muse of the coffee brand Lavazza. Later, Zevs will tell to the French newspaper Libération: “Armed with my scalpel, I climbed the front of the hotel where the Lavazza poster was boarded. An hour and a half later, the hostage was mine and I left the place, leaving behind me a hole in the poster and a sentence: VISUAL KIDNAPPING- PAY NOW!”. A paper chase began between the brand and the artist. He demanded a ransom of 500 000 Euros, which equalled the cost of a marketing campaign. The German subsidiary company filed a complained against X. On the Alexanderplatz, people were coming to look at...the hole in the poster. A few days later, he showed the Lavazza girl at the Rebell Minds Gallery, a few meters close from the kidnapping scene. The day after, the police turned up but Zevs had already left Berlin, with the hostage folded in a suitcase. For months, he sometimes showed, sometimes hid the hostage. Finally, he sent to the company CEO, an anonymous letter of ransom. On a Website and at the Patricia Dorfmann’s gallery, in 2004, people could vote whether or not the hostage was to be executed. In 2005, after numerous negotiations, an agreement was found between Zevs and Lavazza, who would give to the artist a fake check. In the form of a happening, this conclusion was justifiably seen as a hijacking of an anti-ad subversive strategy turned into a huge media event for this brand that proclaimed “Express Yourself”! In Germany, the “Visual Kidnapping” inspired others activists , who kidnapped many others ads.

 

Zevs learned from this experience. He started to distanced himself  from the brands. Since then has attacked the logos, to “liquidate” them, many luxury labels have contacted him, but he has always turned down their proposals. He maintains that position  when he liquidates, in his gallery in Zurich, the logo of Vuitton re-designed by Murakami. The “Liquidated logos” began in Berlin, in 2005, with a Nike swoosh, then with the logos of Coca-Cola and Mac Donald’s. Now he works on the logos of the luxury trademarks, that he duplicates in order to liquidate them in the galleries. Making them liquid, Zevs visually attacks their symbolic function. He develops his critique by further  examining the power and the promotion of the advertising signs. A keynote of a brand identity, the logo durably interferes in the people’s emotional landscape. It’s an extremely efficient “silent buyer”. When he liquidates the well-known logos of Chanel or Vuitton, Zevs attacks a network of signs (of identification), of  (social) codes, of meanings and of emotions. A logo digests a world. By a suggestive opposing force, its metamorphosis by being liquidated brings to mind over consumption, the tyranny of advertising, apparences and the vulgarity of ostentation. At the same time, Zevs clearly keeps the ambivalences when he appropriates the logo to produce his work and when he gives to it a new aesthetic. By doing this, he confirms the logo is an aesthetic object.

 

The liquidation performed in Honk Hong in 2008 is probably one of the most interesting ones. On a stage, the artist starts by tattooing the logo of Chanel on the naked back of a woman. The image of this very famous acronym, so exciting for so many women, the letters bleeding on her waist, is extremely striking and efficient. It reminds us of Man Ray’s violin. It recalls an Ingres’s bathing beauty that would make us think that voluptuousness would be no more to nudity than the brand that clothes her. It’s also the violence and the sensuality from Peter Greenaway’s “Pillow Book”.

 

According to Zevs, every artistic space – both literally and figuratively- is a possible space for a performance, a story, a scenario. Most of his projects, the films he makes from them are always meticulously written and cut. For example, the film that relates the story of the “Visual Kidnapping” is written like a thriller, and even the documentary film talking about his exhibition at the Glyptotek Museum in Copenhagen keeps us in suspense. One of his last photographic series, called “Cold Traces”, shows some strange foot steps in the snow. Zevs says: “I was walking alone in the mountain with a red spray can in my bag. So I was wondering what I could mark in this new and immaculate territory. After two hours of walking , I turned around and saw my traces in the snow. Then I had the idea to paint them and so to prolong them and outline what already existed.”. These blood-red foot steps in the snow throw us into a frightening atmosphere, with a premonition of violence: something between “Fargo”, “A simple plan” and the Parcival Everett’s novel “Wounded”. “I also thought about “The Shining” “, Zevs says, and at the same time, he also thought of a Rothko’s painting, with the blurred outlined red watered down in the bluish snow.

 

Zevs’s work devellops like a baroque and heroic opera, it's very theatrical.

 

Zevs totally assumes  this dramatic dimension to his work. The choice of his name, Zevs, is the code-name of a suburban train that almost crushed him, one night when he was writing in a dark railway tunnel. But, the V instead of the U, the name of the Greek mythological god of gods refers to an other mythology, the mythology of the superheroes, which inspires the character that the artist has created. A yellow working jumpsuit, a leopard-printed scarf hiding the face, a hat, a pair of gloves: in his artistic life, Zevs is incognito and few people know the real face of this discreet young man. He’s Clark Kent and Superman. Moreover, the logo that he created crosses the graphics of the yellow triangle on the voltage transformer in the Parisian subway and the logo of the Siegel and Shuster’s Kryptonian hero.

« I wanted to create a role, a persona, and to work at a distance, behind this image”, he explains. It’s like a questioning about the representation and the distance. The artist, who was also an actor, knows what Brecht called the “distance”, this gap between what is given to see and what is real, this strangeness, stimulating people to think about the reality. Everything in his work as well as in the role that created deals with this gap. 

 

Like in Comic- books, is Zevs  an urban hero, produced by the urban jungle and the neurosises of the modern world ? Probably he is not. He remembers that in a story of Superman, when Superman gets in contact with the Kryptonite, he looses his strenght and his logo liquefies. Zevs owns a stone from somewhere else, called “Zevsonite”. At its touch, the trademarks dissolve. He uses the mythic power of the superhero to reverse its energy and to stigmatize the disintegration of the images and of the signs.

In fact, Zevs is nor a superhero nor an antihero. He’s a “counter-hero”. 

Article publié dans la revue JUXTAPOZ- September 2009 issue- Texte et traduction: Marie Deparis-Yafil- Remerciements à Richard Morgan et Stéphanie Yafil
Photos courtesy ZEVS - www.gzzglz.com

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22 juin 2009 1 22 /06 /juin /2009 22:49

Depuis le 18 juin, se tient une très belle exposition à l'Espace Culturel François Mitterand de Périgueux: « De la couleur au trait, 40 ans de figuration ». Aux côtés d'artistes comme Bernard Rancillac, Peter Klasen, Jacques Monory, Erro, Rebecca Bournigault, Damien Deroubaix, Hervé Di Rosa,  Robert Combas...  on pourra découvrir une somptueuse pièce de Luna, malicieusement intitulée "Tu m'amuses, ma muse".



J'ai le plaisir de voir un de mes petites textes, présentant le travail de Luna, publié dans le catalogue de l'exposition:

"Luna est une artiste sans concession offrant un travail très personnel axé autour d’une réflexion sur le statut actuel de l’image – son autonomie –et la situation contemporaine de l’auteur – la question de la dépersonnification de la création. A partir de travaux d’installation, de vidéos,d’images au caractère quasi “pictural”, elle opère une déconstruction des images et des codes, notamment par le détournement et la réappropriation. Dans une posture de mise à distance et de dérision qui renvoie parfois, de manière renouvelée,

au geste actionniste, le travail de Luna s’inscrit de manière très contemporaine dans une réflexion critique sur les codes, les conventions, les représentations, les postures sociales, les modes d’identification postulés ou avérés, les mythes collectifs."

 

“De la couleur au trait, 40 ans de figuratif”

du 18 juin au 11 septembre 2009

 

Espace culturel François Mitterrand

2 place Hoche 24000 Périgueux

Entrée libre 

 

 

 tous les jours, de 13h à 18h30 (nocturne le jeudi jusqu’à 21h30)

photo courtesy Luna - "Tu m'amuses ma muse"- gouache et feutre - 150X160, 2009
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21 mai 2009 4 21 /05 /mai /2009 16:00


La très jeune et très talentueuse violoniste Sayaka Shoji a plus d'un talent. Après son expérience -encore inachevée- de vidéaste avec Pascal Frament (voir article sur le projet "Synesthesia"), elle fait ses débuts d'artiste peintre dans une importante galerie de Tokyo, la galerie Punctum. A cette occasion, j'a rédigé pour le catalogue de son exposition un petit texte (traduit en anglais par la galerie).
La galerie Wako, une des plus influentes galeries de Tokyo, qui représente entre autres Thomas Schütte, Gerhard Richter, Luc Tuymans ou Mike Kelley, lui a acheté une oeuvre dès le soir du vernissage. C'est plutôt bon signe et encourageant pour la bouillonnante et passionnée Sayaka!



"When I first met the young and frail Sayaka in a café in Paris, she did not talk to me about her violin or magnificent career, but about another dream: to create a video around music, images she had in mind while playing, a tribute to Russia, to Shostakovitch and Tchaikovsky. And little by little, "Synesthesia" was born ... An ambitious project, but Sayaka Shoji fears nothing, fears not to carry her listeners away in her virtuosity when playing, nor to dare to venture into other fields of art. There is a permanent bubbling sensitivity in this young woman and an inner rich and powerful world, a requirement, a curiosity and an unquenchable thirst for the beauty of art.

The music fills her world but not enough. It would require a thousand lives to be in turn an actress, a videographer, a musician and a painter, but because we have only one life, Sayaka has chosen to try everything here and now. And so it is the young painter, not the violinist as we know her, who showed me her works in oil, in her small apartment at rue de Verneuil, close to Saint Germain des Près.

"Synesthesia": The title she selected for the piece on which we are working with the videographer Frament Pascal, was not chosen at random. Sayaka Shoji likes the idea that the arts can meet, just as music draws pictures and those images lead to sensations. And that is what it is in the paintings of Sayaka Shoji, all inspired by her journey within herself and the music she hears, of which she knows the most subtle variations.

Simplicity of form and purity of color then emerge on the canvas, leaving room for the feeling of a memory awakened. When she paints, Sayaka does not listen to music because music is in her. Her painting suggests the mystery that music can produce in us: intimate pictures of a curve, color, pattern, the still picture of a sensation, a landscape. She also paints gestures, the physicality of the work inspired by the music, as in this table based on the second movement of a Violin Concerto by Ligeti, where the hand of the violinist - her own perhaps? - seems to arise this solar and serene landscape. It may also be the power of music, almost magical, like an explosion of colors and suggestive and symbolic shapes which Sayaka experiences in the fourth movement of the Sonata for violin and piano by Prokofiev, or the landscape, almost surreal, inspired by a Sonata Bloch.

"I like that music is not deaf to the song of the wind in the plain and insensitive to the scent of the night," said the french philosopher of Russian origin Vladimir Jankélévitch. Like him, Sayaka Shoji knows that only art can make life a poetic and unfinished act."

Texte pour le catalogue paru à l'occasion de l'exposition de Sayaka Shoji à la Galerie Punctum, Tokyo (Japon)

Exposition du 22 mai au 13 juin 2009


www.punctum.jp
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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 21:55

  
Article paru dans le Numéro de mars 2009 (N° 166) du magazine ETAPES GRAPHIQUES

Zevs a à peine douze ans lorsqu'il commence à taguer dans les tunnels du métro. Zevs, comme le RER qui faillit lui être fatal. Depuis ce nom sur les murs, comme une reconnaissance territoriale, en passant par la saturation publicitaire vécue comme une agression du consensuel, jusqu'à une réflexion sur les signes de la ville, il dessine peu à peu les contours d'un vocabulaire graphique, plastique et sémantique inédit et souvent précurseur dans l'art urbain. Aujourd'hui, Zevs a largement contribué à la reconnaissance du street art en tant que forme essentielle de l'art contemporain et a su, à un peu plus de 30 ans,  se faire une place légitime dans le circuit des galeries.

Le travail de Zevs, transversal, se joue à la frontière de plusieurs disciplines et sur divers territoires. Ainsi, le «Visual kidnapping», performance au long court (2002 à 2005), tenait à la fois du cinéma noir, du documentaire, de la vidéo, de la communication et du happening. Ce rapt symbolique d'une image publicitaire, au radicalisme second degré très dada, contribua largement à faire connaître l'artiste comme « Pubkiller ». Perçu comme un « artisan de la guérilla urbaine », ses interventions portent un engagement critique, une forme d'activisme construit et énergique. Et s'il expose régulièrement en galerie, Zevs continue de travailler dans la rue, qui, à l'instar de Buren dans les années 60,  reste son réel atelier. De l'insurrection, de la contestation brute, de la colère nourrissant ses premières interventions, Zevs a évolué vers une réflexion sur les conditions de visibilité et de pérennité de ses «Art crimes»(délits artistiques), ouvrant à la dimension sémiotique de son travail.



Révéler l'invisible

 

Dénominateur commun de la plupart des interventions de Zevs : sa manière de révéler l'invisible. La nuit tombée, dans la rue, le métro, il cherche à souligner par contraste ce qui, dans la ville, passe inaperçu, ouvre des brèches et révèle des failles...

Surlignant les ombres de l'architecture et du mobilier urbain à la lumière de l'éclairage public, ses «Ombres» prolongent l'existence des objets- feux tricolores, monuments, ponts et parfois passants-, en manifestent le potentiel de présence invisible aux yeux des passants, qui redécouvrent alors la ville sous un autre angle. La ligne blanche sur le bitume donne une dimension graphique à la ville en en soulignant la structure. En rendant visible l'invisible envers de la rue, Zevs en capture la part d'évanescence dans une sorte de poétique de la furtivité.

A la fin des années 90, Zevs réalise ses premiers «tags propres», technique dont il est précurseur. Opération de révélation bien particulière, le tag propre consiste à utiliser le jet d'eau haute pression pour réaliser un graffiti en ôtant la saleté du mur qui l'accueille. A l'époque, explique Zevs, les services municipaux avaient entamé un programme intensif de nettoyage de Paris, visant principalement les graffitis. Il les avait observé et avait malicieusement mis au point ce « nettoyage créatif ». En révélant comme en négatif le tag sur fond de crasse, il met en échec l'illusoire idéal de « ville propre » et opère un intéressant retournement: le tag devenu propre oblige à nettoyer non le tag mais le mur, et le tagueur, habituellement poursuivi pour dégradation devient initiateur du nettoyage!

Autre manière de révélation, le «tag invisible», que Zevs expérimente depuis trois ans. Il s'agit de graffitis réalisés avec des encres fluoluminescentes, invisibles à la lumière du jour mais qui se révèlent dans la lumière noire ou à la lumière artificielle. Zevs souligne les fissures des murs, les infiltrations, les failles, révélant les cicatrices de la ville. Il réalise aussi des tags à grande échelle comme le  « Ztunnel » à Eindhoven : à la nuit venue, les silhouettes des passants « flashés » et devenus fantomatiques habitent un tunnel passager et transfigurent la physionomie de ce no man's land nocturne. Le tag invisible se prête à un singulier jeu de piste, confidentiel pour les initiés, énigmatique pour la voirie qui, arrivant le matin pour le nettoyer, n'en trouve aucune trace!

Le travail de Zevs se joue donc en permanence entre l'ombre et la lumière, le jour et la nuit, le visible et l'invisible.

Cette question récurrente de la lumière se retrouve dans ses «graffitis illuminations». D'abord travail de peinture et de grattage éphémères sur les derniers jours d'un néon qu'il aura repéré dans le métro, il en poursuit aujourd'hui l'expérience sur des vitrines publicitaires, comme ceux des abribus, qui, lorsqu'elles on été cassées, dévoilent un écran de lumière qu'il entreprend de zébrer, reconstituant les rhizomes du verre brisé. En sculptant ainsi les lumières de la ville, Zevs en révèle d'autres dimensions, produit d'autres images, des paysages différents, qui interpellent le passant, décalent légèrement la réalité et le visage ordinaire de la ville.

Si le tag ou le graff s'érigent en symptômes des mutations urbaines, Zevs joue de ces codes pour proposer une relecture de la ville, y introduire des tensions visuelles, en interroger les systèmes de signes. Comment se transforme l'image de la ville ? Comment se vit et se regarde le paysage urbain ? De quelle manière se réapproprier l'espace public, lorsque celui-ci, réduit à un espace commun indifférencié, réprouve toute initiative individuelle pour l'habiter ? Pour Zevs, la ville n'est pas seulement un support, un terrain de jeu, mais un personnage à part entière, un protagoniste dans l'histoire qu'il écrit.

 

Liquider les logos

 « J'aime beaucoup le graphisme et plus particulièrement les logos. Il y en a de très beaux et qui arrivent à produire du sens. (...) J'ai créé mon propre logo en m'inspirant du triangle jaune visible sur les armoires électrique dans les stations de métro »*



Le travail de « liquidation » des logos s'enracine dans les « Visual attacks » réalisées au début des années 2000. Un point rouge à la bombe, entre les deux yeux du mannequin sur l'affiche, filets de peinture rouge sang coulant sur son visage : les « Visuels attacks » détournaient et brouillaient la lecture commerciale de l'image. Zevs en avait alors évalué l'intérêt esthétique, émotionnel, et critique. Le logotype est un média puissant, par son esthétique symbolique, son pouvoir d'analogon, immédiatement identifiable, rattaché à un produit et à un imaginaire précis. En 2004, avec « La rue aux artistes », il réalise une affiche placardée à 300 exemplaires, reproduisant une lettre anonyme (l'ultime requête dans l'affaire du « Visuel kidnapping ») constituée d'éléments typographiques entièrement volés aux logos. Zevs s'attaque alors au logo publicitaire dans l'espace public. Il commence par « liquider » une virgule de Nike, à Berlin en 2005, et poursuit avec ceux de Coca-Cola ou de MacDonald's. Aujourd'hui, il s'intéresse aux logos des marques de luxe qu'il reproduit pour les «liquider» en galerie. On aura compris le double sens de cette opération : en le rendant liquide, Zevs s''attaque visuellement à la fonction symbolique du logo. Il procéde à sa descente critique et interroge le pouvoir du signe publicitaire et ce qu'il véhicule. Clé de voûte de l'identité d'une marque, s'immisçant durablement dans le paysage affectif des individus, le logo est un  redoutable « vendeur silencieux »**. En liquidant le logo de Chanel ou de Vuitton, tous les deux immédiatement reconnaissables, il s'attaque à tout un réseau de signes (de reconnaissance), de codes (sociaux), de significations et d'émotions. La simple image des deux C entrelacés, ou des L V du célèbre malletier, et c'est tout un monde de chic, de luxe, de magasins feutrés, de richesse et de pouvoir qui s'impose à l'esprit. Bref, le logo synthétise un monde. La transfiguration du logo par liquidation renvoie, par une contre-force suggestive, à la surconsommation, à la tyrannie de la publicité, du paraître et des codes, à la vulgarité de l'ostentation. Pourtant, son travail ne se réduit pas à une logique binaire. Les ambivalences sont volontairement maintenues, depuis l'appropriation du logo pour produire l'œuvre, jusqu'à la ré-esthétisation du signe, contribuant à lui confirmer son statut d'objet esthétique. C'est bien comme cela que l'ont compris certaines marques, proposant à Zevs de travailler avec eux. Il refuse, amusé par la manière dont les marques tentent d'intégrer le négatif pour le synthétiser en une émanation nouvelle de leur créativité. Récemment, dans une galerie de Zürich, Zevs a méthodiquement liquidé le logo de Louis Vuitton re-designé par Murakami...(...)


*Entretiens avec Pierre-Evariste Douaire

** d'après Benoît Heilbrunn - professeur de marketing et de communication à l'École de Management de Lyon et chargé d'enseignement à l'Université de Paris III .


...la suite dans le magazine, ou  en pdf sur demande, ou sur www.etapes.com/magazine - Voir le site de l'artiste: www.gzzglz.com

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25 février 2009 3 25 /02 /février /2009 22:28



Photo tirée de la vidéo "L'homme sans cheval 03" -mounir fatmi



Le travail de mounir fatmi s'élabore progressivement en une axiologie rhyzomatique, une écriture comme un entrelacs de points de vue et de connexions.

Avec son regard critique sur les réalités et les fantasmes du monde contemporain, il écrit que celui-ci ne peut se lire que dans la complexité, la confusion parfois, de ses approches. Ses oeuvres multiplient les lectures, dans des stratifications sémantiques mettant en réseau tous les domaines de la pensée. Ses préoccupations sont autant esthétiques que formelles, politiques que sociologiques, économiques qu'éthiques, métaphysiques que religieuses.

Cassettes VHS, câbles d'antenne, barres d'obstacle, casques de chantier : ces matériaux techniques, pauvres ou ordinaires, sont détournés, réhabilités en vocables plastiques. Leur usage ne se limite pas à une transposition duchampienne mais joue sur le double registre de la sémantique et de la métaphore, pour ce qu'ils sont et pour ce qu'ils représentent.

Les œuvres de mounir fatmi fonctionnent comme des stratégies, des pièges. Objets anodins mus en bombes critiques, ils pointent les mécanismes de notre relation fantasmatique au monde dans les idéologies comme pour la conscience individuelle, l'architecture contemporaine ou l'économie, la politique ou l'idée de modernité, dans sa part de fascination pour l'invisible. Tout en confrontant des moments de l'histoire de l'art, ils questionnent la transmission des savoirs, le pouvoir de suggestion des images dans le vortex médiatique, la séduction de la violence et la force critique de la déconstruction, les utopies, le poids de l'Histoire ou de l'architecture sur les destinées individuelles.

A une histoire totalisante, mounir fatmi opposera toujours une histoire « intempestive » (Deleuze); à la religion, il préfèrera toujours le savoir et à la Vérité, les livres et les mots.

Sous un vocabulaire plastique oscillant entre minimalisme et esthétique de la densité et de l'enchevêtrement, se construit un système d'hypothèses sémiotiques, dans une incertitude méthodique. Chez mounir fatmi, l'instabilité, à la fois risque, crise et tension des opposés, donne à voir un état permanent de précarité dans lequel toute certitude peut être déconstruite, dans lequel il n'y a plus ni centre ni transcendance. Au travers de cette vision d'une humanité dans son inachèvement essentiel, s'affirme la nécessité de la lutte, du dialogue et de l'engagement. Le travail de mounir fatmi est un acte permanent de lucidité et de résistance contre les déterminismes, les totalitarismes et l'écrasement des individualités.

Résister pour exister, parce que la vie est par essence pouvoir de résistance.

Dans la ville sans visages, Les égarés ont pris possession des toits, comme un défi. Debout sur la coupole d'un marabout, le regard tourné vers l'horizon, ils revendiquent leur désir d'être libre, de penser, de sentir, d'exister, « d'échapper à la névrose obsessionnelle dont témoignent les vrais égarés, ceux qui, dans la dernière partie de la vidéo, psalmodient, à leur insu, l'ordre du discours »*.

L'homme sans cheval - 03 fait partie d'une trilogie autour de trois formes connexes de chute, physique, métaphysique, historico-politique. Un homme dans une tenue de cavalier apparaît en haut d'un chemin. Il donne des coups de pied dans un livre. Ce livre porte un titre : Histoire. Mais quelle Histoire ce cavalier entend-il bousculer ou détruire ? Est-ce la « fin de l'histoire » ? Dans ce geste rageur d'un livre détruit et traîné dans la boue, semble s'affirmer le refus d'une Histoire comme « justification de tous les sacrifices », « principe d'arbitraire et de terreur », la résistance à cette Histoire qui « suggère un autre royaume, dogme sans fondement qu'on se verra imposé par ceux à qui le dogme profite » (Albert Camus). Mais l'individu y résistera-t-il? Si assuré dans son pas, si acharné dans sa destruction, à la fin pourtant, l'homme s'effondre dans la boue. « L'homme est le seul héros de sa propre histoire ». Pour mounir fatmi, l'Histoire et la politique s'incarnent toujours dans des trajectoires individuelles en lutte contre les déterminismes.


*Evelyne Toussaint


Texte publié (en anglais et norvégien) dans le catalogue de l'exposition "Looking Inside out", Commissaires: Maaretta Jaukkuri, Cristina Ricupero- Avec Kader Attia, Dora Dhouib, Hala Elkoussi, Mounir Fatmi, Chourouk Hriech, Bouchra Khalili, Nicène Kossentini, Driss Ouadahi, Younès Rahmoun, Hans Hamid Rasmussen, Batoul Shimi
Exposition du 20-02 au 29-03/2009 - Kunsternes Hus, 0167 Oslo- Norvège

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