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4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 10:06

On en a moins parlé que de l'histoire du pain au chocolat de Copé, mais voyons ceci:

 

printemps-de-septembre.jpg

 

mounir fatmi a été contraint de retirer sa projection vidéo sur les trottoirs du Pont-Neuf à Toulouse, jugée polémique...

"Technologia" , présentant une projection animée sur le sol de versets calligraphiés du Coran, se serait inopinément mis en marche et, le protocole de médiation et d'encadrement de l'oeuvre n'étant pas activé, des gens auraient marché dessus, provoquant l'ire des passants musulmans. "On marche sur le Coran". Quelques sms et tweets plus tard, rassemblements, débuts de violences, etc...On retire l'oeuvre.

 

Les manifestants auraient pu être choqués par une dimension supposément critique de cette oeuvre...Par exemple, le rapport avec les rotoreliefs de Duchamps, laissant peut-être émerger la dimension hypnotique voire hallucinatoire du Verbe...Ou alors par le rapprochement qu'a pu faire Fatmi entre ce type d'oeuvre et les Temps Modernes de Chaplin, rendant possible une interprétation critique, là encore, qui sait, et si la religion était une mécanique oppressive contre les individus?

 

Mais point de tout ceci. D'abord parce que l'oeuvre de Fatmi n'a jamais été présentée autrement que comme hommage à la beauté de la calligraphie arabe et plongée au coeur de la lumière dans laquelle pourrait nous aspirer le Verbe d'essence divine.

Rien de très blasphématoire on en conviendra..

Ensuite, parce que ce sur quoi ont par erreur marché des passants, c'est un bout de trottoir, la lumière projetée étant par définition immatérielle, on a marché sur...rien du tout, une simple représentation projetée, un artefact de...

Bref.

 

Que dire, sinon cette impression que faute d'autre chose, on assiste à une sorte de "réflexe d'indignation" pour un oui pou un non et souvent pour n'importe quoi, que tout est potentiellement le catalyseur , le prétexte, d'une violence qui ne demande pas grand chose pour exploser, voire, qui n'attend que ça...réflexe paranoïaque...

Que dire, sinon la bêtise et le manque de culture les plus crasses...

Que dire, sinon, Mounir remballe tes spots, crois-le ou non, le 21 ème siècle ne sera pas l'autre Siècle des Lumières...

 

Photo: "Technologia" - crédit photographique: Nicolas Brasseur - Le Printemps de Septembre, 2012

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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 18:03

On ne m'a jamais cité en ma présence ( pour rappel de l'idée: http://mariedeparis-yafil.over-blog.com/article-on-ne-m-a-jamais-cite-en-ma-presence-96738740.html )

 

http://www.printempsdeseptembre.com/r2.php5

 

fatmi histoire

 

Ca fait plaisir, tout de même, d'être cité au lieu qu'on vous pille votre boulot en oubliant votre nom...

 

Allez, pour mémoire, le texte complet pour "L'homme sans cheval", texte que l'on peut trouver sur le site de l'artiste

 

hsscheval3b.jpg

 

  

« L’homme sans cheval », 01, 02, 03


L’homme sans cheval se présente comme une trilogie autour de trois formes connexes de chute, physique, métaphysique, historico-politique. Elle s’offre comme une réflexion globale sur la condition précaire d’une humanité ancrée dans ses certitudes de maîtrise, mise en danger tant par un « principe d’indétermination », que l’on pourrait tout aussi bien appliquer à l’existence humaine comme forme de l’absurde, que par les options historiques qu’elle détermine et oriente dans cette illusion historiciste dénoncée par Popper : confronté à une destinée sans finalité, le pouvoir de l’homme vacille sur ses fondements.

 

mouvement 03


Un homme (le même que dans le mouvement 02) sanglé dans une impeccable tenue de cavalier apparaît en haut d’un chemin, dans un paysage semi urbain désaffecté et humide. Ce cavalier « se met à donner des coups de pied dans un livre, qu’il repousse devant lui au rythme de la marche. Coups de pied violents, systématiques – comme une revanche ou un acte de dépit, on ne sait. »*

Ce livre porte un titre : Histoire. Mais quelle Histoire ce cavalier entend-il bousculer ou détruire ? Est-ce cette « construction fantasmatique (…) que l’on serait censé maîtriser, celle que l’on conquiert et que l’on plie à sa volonté »* ? Est-ce, comme l’écrit Hegel cette Histoire vécue comme « énergie, passion des peuples et, conjointement, bousculade informe des évènements »** ou pensée comme « réalisation progressive de l’Esprit », d’une rationalité dont nous ignorerions la finalité ?

L’homme sans cheval 03 invite à tenter sa propre herméneutique. S’agit-il de dissiper les illusions de la notion de « progrès » historique, ou de penser au contraire qu’il faut croire au progrès historique comme une idée directrice « pratique », refusant de voir notre propre histoire nous échapper, œuvrant en vue d’un état futur et meilleur de l’humanité ?

Est-ce la « fin de l’histoire » ? Dans ce geste rageur d’un livre détruit et traîné dans la boue, semble s’affirmer le refus d’une Histoire comme « justification de tous les sacrifices », « principe d’arbitraire et de terreur », la résistance à cette Histoire qui « suggère un autre royaume, dogme sans fondement qu’on se verra imposé par ceux à qui le dogme profite »***. « L’homme », postule mounir fatmi à la fin de la vidéo, « est le seul héros de sa propre histoire ». Postulat existentiel auquel ne saurait s’opposer aucun déterminisme.

Mais l’individu résistera-t-il à l’Histoire ? Si assuré dans son pas, si acharné dans sa destruction, à la fin pourtant, l’homme s’effondre dans la boue.

Acte de résistance, cette destruction du livre sonne comme l’affirmation de la liberté humaine dans la prise de conscience de son aliénation et l’acharnement à échapper aux déterminismes. Mais la liberté, in fine, n’est jamais que le pouvoir de résistance à la mort, comme une réalité ontologique indépassable qu’il s’agit toujours de reconquérir.

 

 

*Paul Ardenne- Préface au catalogue « Mounir Fatmi – sans histoire » – Musée National Pablo Picasso, la Guerre et la Paix, Vallauris, 2007

**GWF Hegel-La Raison dans l’Histoire

***Albert Camus – L’homme révolté

 

 

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 10:21

Sans doute une bien belle expo à venir...que j'espère voir peut-être lors d'un prochain passage à Marseille

Deux artistes aux univers et au travail tout à fait intéressants...

A découvrir, donc!

 

comMeutes.jpg

Et à partir de jeudi 11 octobre, à la Galerie Eva Hober

 

katiabourdarel.jpg

 

Exposition personnelle de Katia Bourdarel, "Les Nuits de Psyché", exposition qui ne peut que m'intéresser au vu des projets d'expos sur lesquels je travaille pour 2013 (et dans lesquels j'espère bien pouvoir inviter Katia Bourdarel, d'ailleurs!, comme j'ai pu le faire pour "Seules les pierres sont innocentes")

 

Du 11 octobre au 17 novembre 2012

Galerie Eva Hober

35-37 rue Chapon, Paris 3ème

www.evahober.com

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 09:55

«  Dans la glorification du «  travail  », dans les

infatigables discours sur la «  bénédiction du

travail  », je vois la même arrière pensée que

dans les louanges adressées aux actes

impersonnels et utiles à tous : à savoir la

 peur de tout ce qui est individuel. Au fond,

 ce qu’on sent aujourd’hui, à la vue du travail

 – on vise toujours sous ce nom le dur labeur

 du matin au soir -, qu’un tel travail constitue

la meilleure des polices, qu’il tient chacun en

 bride et s’entend à entraver puissamment le

développement de la raison, des désirs, du

goût de l’indépendance. Car il consume une

extraordinaire quantité de force nerveuse et

la soustrait à la réflexion, à la méditation, à

la rêverie, aux soucis, à l’amour et à la haine,

il présente constamment à la vue un but

mesquin et assure des satisfactions faciles

 et régulières. Ainsi une société où l’on travaille

 dur en permanence aura davantage de sécurité :

et l’on adore aujourd’hui la sécurité comme la

divinité suprême.

F. Nietzsche - Aurores (1881), Livre III, § 173 et § 206,  trad. J. Hervier, Gallimard, 1970.

 

 7031-03a-bis-1-.jpg

 

« Ego factory », c’est un entrepôt désaffecté qui se mue le temps d’une exposition personnelle en une frénétique usine à création, en une fabrique d’œuvres d’art, toute personnelle.

On pourrait penser que Corine Borgnet s’offre avec « Ego Factory » - et le titre qu’elle a choisi le confirmerait- une sorte d’ « ego trip ». Sans commissaire ni galeriste, si ce n’est un certain Edmond Lesieur, Londres, qu’on ne connaît de nulle part, elle monte « son » exposition dans « son » espace, comme un cadeau qu’elle se ferait. Et on aurait tôt fait, en  pénétrant dans l’espace brut de l’usine désaffectée qu’elle transformera bientôt en lieu de vie et de travail, d’y voir quelque chose comme l’exhibition de son paysage mental.

Mais ce serait méconnaître le sens délicat de la distance dont sait jouer Corine Borgnet, et la conscience qu’elle manifeste que le processus de réflexion, de création, de travail mis en acte pour réaliser « son » œuvre demande à tout artiste un solide « ego », une forme élaborée de narcissisme. C’est aussi de cela que Corine Borgnet s’amuse, pas dupe de ce levier plus ou moins secret qu’est le désir d’être reconnu, et admiré, pour son œuvre,  moteur essentiel de toute création et plus particulièrement de la création artistique, comme prolongement de soi. "Le narcissisme », écrit ainsi Paul Ardenne, « est fondateur de l'art. (…) L'artiste agit toujours en demande de reconnaissance, et en manque d'amour. » Elle pressent aussi la nécessaire confiance que l’artiste doit fonder dans le subjectivisme, pour oser imposer au regard du monde sa manière de l’informer, à la recherche de ce « point de rencontre de deux narcissismes, celui de l'artiste et celui de qui regarde; le point où ces deux amours-de-soi peuvent se mêler, se toucher »*

Et pour cela, comme elle le fait ici, mettre tout en œuvre : désir, énergie, passion, mais aussi orgueil et croyance…

Ce n’est donc pas son seul ego qu’elle évoque ici avec humour, mais bien celui de tous les artistes du monde…

 

Son « Ego factory » est donc une fabrique à rêve, une usine à créer, et Corine Borgnet a visiblement pris plaisir à mettre en abîme cette idée de « factory » et à en filer la métaphore, jusqu’à, promet-elle, vendre ses œuvres « à prix d’usine ».

Bien sûr, pas de « Factory » sans référence à Warhol, elle qui vécut longtemps à New-York et dont le travail, et en particulier l’ « Office Art » qu’elle montre ici, entretient une parenté avec le Pop et l’art américain.

Dans cette « Factory » provisoire, transformée le temps d’un projet en lieu de matérialisation des productions de l’ego, Corine Borgnet s’est essayée à recréer, toutes proportions gardées, quelque chose de l’esprit warholien, rassemblant des énergies, des idées, des personnes, pour produire une série photographique inédite. D’une certaine manière l’ « « ego » factory » est une pirouette, car ici elle n’a pas travaillée seule et le revendique.**

Mais la Factory warholienne n’était-elle pas aussi une usine à produire du « mythe » et de la « superstar », de la notoriété et du quart d’heure de gloire ? Voici des ambitions qui contrastent singulièrement, non sans ambiguïté, avec le propos même de l’exposition, qui s’intéresse justement aux anonymes travailleurs, aux acteurs de la production de masse, aux pions sur l’échiquier, prisonniers d’un système hiérarchique qui, soyons en bien sûr, veille sur eux…Ainsi tente-t-elle ici de rendre à ces invisibles, aux travers de ceux qui leur ont prêté leur dénuement générique et leurs visages, leur individualité, leur intégrité transcendée en oeuvre d’art.

Voici donc l’indomptable « Ego de l’artiste » en prise avec les images d’un monde sans pitié, celui du travail et de la vie de bureau, celui là même dont elle a choisi de fuir les codes et les contraintes, en lutte contre le glissement bureaucratique et souvent désenchanté du monde contemporain. « Ego factory » procède donc de cette position de résistance, mais aussi, comme elle le dit souvent, d’une lutte perpétuelle contre la perte de la liberté d’esprit et des rêves de l’enfance, cette sorte de « parenthèse enchantée », dans laquelle le principe de plaisir, source de tous les imaginaires, ne s’est pas encore heurté à la rationalité, au principe de réalité et aux nécessités économiques. Le détournement en matériau plastique du Post-it, qu’elle travaille depuis plusieurs années, pris comme symbole du monde de l’entreprise, s’offre alors comme une alternative, une ligne de fuite poétique, et parfois ludique, hors de cette ultime manifestation de la société du spectacle, pour reprendre la terminologie de Guy Debord.

Au travail bureaucratique, « moyen le plus rationnel que l’on connaisse pour exercer un contrôle impératif sur des êtres humains »***, au travail aliéné, selon la dichotomie marxienne, Corine Borgnet oppose le travail créatif qui est le sien, portant un regard acéré sur ce que le monde du travail peut avoir de déshumanisant. Ici, le visiteur se trouve happé par des pense-bêtes, listes et notes urgentes surdimensionnés, hanté par les corps nus de travailleurs rudes à la tâche, traités en Post-it, au lieu de revêtir le costume de leur fonction. lndividus réduits à l’état de force de travail, à une fonction aussi obsolète qu’un objet peut le devenir, réifiés. Corps vulnérables donc, et fragiles, aussi jetables et éphémères que des post-it usagés. Des Post-it humains. On les découvre, rangés dans leurs casiers comme des dossiers, le regard vague à la fin du labeur, le corps fatigué, avides de retrouver dehors cette partie de la vie gagnée pour avoir accepté d’en perdre l’autre partie, comme dirait Marx, tentant donc vainement de s’échapper de quelque prison, office men et working girls sans glamour, petite armée de spectres, parfois franchement inquiétants, crucifiés sur l’autel de la productivité, de la rentabilité et du travail bien fait, le tout dans l’univers rude et sans apprêt, ni open space ni plantes vertes,  de l’usine désaffectée. Et l’on se demande quelle place pour l’ « ego » dans cette « factory » ?

 

Avec force et lucidité, dans un langage plastique abouti, Corine Borgnet se dégage d’une représentation réaliste de l’univers du travail, pour en proposer une vision onirique, aux confins du fantasme et du fantastique, une vision puissante et en tout cas fascinante.

 

 

 

*Daniel Sibony - Création. Essai sur l'art contemporain, Paris, Seuil, 2005

**Corine Borgnet remercie à ce titre pour leur précieuse collaboration : PIERRE LEBLANC, photographe, PHILIPPE PUISIEUX, remanieur photo et CHRISTOPHE LAMBERT, consultant artistique

***Max Weber – Les catégories de la sociologie, tome 1 : Economie et société (1921) – Plon, 1971

 

 

EGO FACTORY -CORINE BORGNET

Du 28 septembre au 27 novembre 2012

Vernissage vendredi 28 septembre à partir de 18h

67 rue Désiré Chevalier - 93100 MONTREUIL

 

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20 septembre 2012 4 20 /09 /septembre /2012 22:37

NuitBlanche6

 

 

Une Nuit Blanche à Paris. Comme chaque année, pour la 11ème fois consécutive, une foule de curieux, d’amateurs, d’esthètes, déambulent dans les rues de la ville, d’art en art, d’œuvre en oeuvre.

Mais cette année, tandis que dehors se vit l’agitation d’une nuit sans sommeil, au sous-sol de la Galerie Talmart, un homme sera plongé dans le plus profond des sommeils, son corps abandonné offert au regard, et peut-être plus encore…, des visiteurs. Et chacun, seul avec lui dans le secret de la chambre, pourra goûter cette « offrande » que Stefano Cassetti fera de lui-même ce soir-là.

 

OFFRANDE – nom féminin – Synonymes : cadeau, don, donation, libéralité, hommage, libation, oblation, présent, sacrifice – Etymologie : du latin médiéval offerenda : choses qui doivent être offertes

S1- Ce qui est déposé dans un temple avec une intention religieuse

S2 – Ce qui est donné en signe de dévouement

S3- L’offrande est un don sans contrepartie ni limite temporelle.

Désintéressée, l’offrande n’a aucune valeur d’échange et ne suppose aucune réciprocité.

La valeur essentielle de l’offrande réside a priori dans la pureté de son intention.

Le receveur n'est pas tenu de rendre ce qui est offert ou sa contrepartie en valeur.

Cependant, dans la vie sociale, le don peut appeler, implicitement ou non, au contre don.

Le don/contre don place alors l’acte d’offrir au centre de l’éthique relationnelle : donner, recevoir, rendre.

En principe, la réciprocité de l’acte annule la valeur matérielle des dons pour y substituer la seule valeur (sociale) d’échange.

 

 

Stefano Cassetti, par cette performance, tente une double expérience : d’une part, celle de choisir de « se donner », sans contrepartie, au travers de ce corps offert, inerte, au libre-arbitre des visiteurs. D’autre part, celle, par cette « mise en sommeil », d’abandonner son propre pouvoir d’action. Car pour lui, si l’offrande ne s’entend que sans manière aucune de se dédire, par le réveil ou la réaction, son état proche de l’inconscience réduit sa volonté au minimum.

 

Même si cette performance s’inscrit dans la lignée historique de l’art corporel, se plaçant dans une situation déstabilisante ou périlleuse pour son intégrité, mettant son corps et ses limites à l’épreuve - « je mets mon corps et mon nom en jeu » dit-il -, son action s’inscrit en quelque sorte en rupture avec cette forme d’expression. Stefano Cassetti tente ici de dépasser, ou au moins de décaler, ce qui caractérise la plupart des expériences d’art corporel depuis les années 60 : exploration de la souffrance et de la douleur, de la corporéité brute, réflexion sur les questions de genre, d’identité, sur la sexualité, dimension politique du « corps social ». Autant d’expérimentations qui sont, pour Stefano Cassetti, mis en spectacle et destinés, peu ou prou, à produire un effet sur le spectateur, à entrer en relation, par le geste et ce qu’il peut susciter, avec un public.

Dans L’offrande, l’artiste entend se débarrasser de cette condition. Ici, la conscience, et l’ego de l’artiste, et avec eux la conscience de la manière dont ce qui est offert peut être reçu, sont retirés. Se privant de tout état de conscience, l’artiste « se libère de ce poids d'avoir donné à monsieur X cette vision, ce contact, cette chaleur, ce sentiment, ce frisson, ce froid… et d'en être le responsable, la cause, la source. » Ne reste alors que le corps offert, certes, mais sans attente, ni spectacle, ni obligation de réussite, ni effet. Une performance « minimaliste », plus proche, peut-être, du rituel que du spectacle. Geste sans geste, action sans action, là où la raison calculatrice gouverne souverainement, cette tentative de don de soi sans contrepartie possible, fût-elle narcissique, tient de la subversion.

Avec cette performance dont le corps reste le cœur, dans sa nudité symbolique, sa vulnérabilité réelle, exposé dans tous les sens du terme, sans recours ni sécurité, Stefano Cassetti affleure à un niveau éthique. Celui dans lequel, pourrait-on dire à la manière de Levinas, l’asymétrie de la relation et le refus de la réciprocité, quand bien même s’agirait-il de générosité, incite, quelle que soit l’intention de l’artiste, à s’interroger sur l’altérité, autrement dit, l’humanité de l’autre homme.

 

 

 

Né en 1974 en Lombardie, au bord du Lac de Garde (Italie), Stefano Cassetti vit entre Paris, Berlin, et le Lac de Garde.

Etudiant à l’Ecole polytechnique de Milan, il obtient, en 1999, un doctorat de l’Université d’Architecture, en Dessin Industriel.

Dès 1997, il produit des vidéos et des installations, en Italie, en Suisse et en France et a réalisé, depuis 2003, un certain nombre de performances. Il a ainsi récemment expérimenté deux performances : La Tisane de Montbéliard, en mai 2012, invité par la « Nuit des musées » (commissaire Aurélie Voltz, directrice du Musée de Montbéliard) et Interstices, en juillet 2011, dans le cadre du Festival FAR/fabrique à rêves (commissaire Judith Guibert par le6B, Saint Denis).

En 2001, Stefano Cassetti démarre une carrière de comédien dans le cinéma français et italien, avec le rôle principal du film Roberto Succo, de Cédric Kahn, sélectionné à Cannes. On a pu le voir ensuite, entre autres, dans Nemmeno il destino, de D. Gaglianone (Italie), sélectionné à la Mostra de Venise et primé à Rotterdam en 2005, Il resto della notte, de F. Munzi (Italie), sélectionné à la  Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en  2008, Un poison violent, de K. Quillevere (France),  Prix Jean Vigo en 2010 et sélectionné pour la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2010, Le paradis des bêtes, d’E. Larrivaz (France), Prix du public au Festival d’Angers en 2012.

Stefano Cassetti sera à l’affiche de 3 films en 2013 : Michel  Kohlhaas, de A. De Pallières, Terzo tempo, de E.M. Artale et Jeune et jolie, de F. Ozon.

 

 

install-lit-5.jpgAu rez-de-chaussée, la Galerie Talmart reçoit « Ma couche », installation sculpturale de Yveline Tropéa. Cette œuvre occupe une place particulière dans le travail de l’artiste, tout en recelant, comme à l’accoutumée, force éléments autobiographiques masqués et représentations symboliques Le « lit de jeune fille », au style baroque presque rococo, avec la fantaisie de ses lignes courbes, ses teintes pures de blanc et d’ivoire, et richement brodé de scènes d’inspiration autant psychanalytique que religieuse, fait écho à la figure de la madone, figure récurrente dans son oeuvre.

Si au premier regard, ce lit semble être la couche d’une jeune vierge, lieu d’innocence et de pureté, dans le sommeil et la chasteté, des éléments iconographiques nous renvoient d’emblée vers des zones d’ombres. De sa pureté initiale, le lit peut se faire lieu de la trahison, de l’adultère, du mensonge…

L’artiste le vit alors comme une « empreinte de mémoire » : le temps passé, le rêve, les espoirs, la vie, mais aussi la désillusion, les amours égarées, la colère... Il est enfin premier et dernier lieu de vie.

Peu de pièces usuelles de mobilier sont si chargés émotionnellement et symboliquement. A la recherche d’une innocence perdue, cet hôtel, magnifié et en quelque sorte « sacralisé », tient lieu d’autel.

Installés sur cette couche délicate, les visiteurs pourront patienter avant de découvrir la performance de Stefano Cassetti.

 

 

 

LA NUIT DE L’OFFRANDE

Avec la performance L’offrande, par Stefano Cassetti

et une œuvre de Yveline Tropéa

Samedi 6 Octobre 2012 à partir de 21h

Galerie Talmart - 22 rue du Cloître Saint-Merri - 75004 PARIS

www.talmart.com 

 

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20 septembre 2012 4 20 /09 /septembre /2012 13:04

affiche.jpg

 

Et je m'occupe de la partie "exposition"...

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20 septembre 2012 4 20 /09 /septembre /2012 13:00

NuitBlanche6

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14 septembre 2012 5 14 /09 /septembre /2012 10:25

DEFILE-PERFORMANCE « Ceci n’est pas un voile » 

 Majida Khattari

 

Nuit Blanche 2012

 

En cette 11ème Nuit Blanche, c’est sur la Place de la Concorde, symbole s’il en est de Paris mais aussi de la République et de la France réconciliée, là où s’achève le défilé du 14 juillet et sur fond d’Assemblée Nationale, que Majida Khattari, artiste marocaine, engagée et connue pour ses « défilés-performances-manifestes », installera son catwalk.

Entre deux rangées de vaporeux foulards de soie sur lesquels seront projetées quelques scènes mythiques du cinéma, ou richement calligraphiés en arabe et en français, de la phrase « ceci n’est pas un voile » comme un oxymore et un clin d’œil au surréalisme magrittien, des mannequins défilent, foulards noués à la Bardot, Hepburn ou Kennedy.

Majida Khattari réactive avec humour et audace la question de ce voile qui continue d’agiter la classe politique, voile ici dédramatisé en accessoire de mode. C’est aussi un hommage au cinéma, à la liberté des femmes et à l’art, de Magritte à Buren, à qui elle emprunte les rayures graphiques, pour inviter en cette nuit sans sommeil à une révolution cette fois  joyeuse et colorée.

 

Un texte que j'ai signé sera publié sur un livret en cette occasion - texte à paraitre ici sous peu...

 

Ceci n'est pas un voile

Samedi 6 octobre 2012

Défilé sur invitation à 19h, puis défilés publics à 21h, 22h, 23h

Place de la Concorde, Paris 8ème

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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 23:58

Figures marquantes de l’avant-garde néerlandaise, Hilarius Hofstede (né en 1965) et Berend Hoekstra (né en 1953) se sont associés pour former un duo artistique sous l’acronyme P.I.G - « Polynesian Instant Geography » -, et développent sous ce nom depuis la fin des années 90 des projets communs d’exposition.

 

hoekstra 160

 

En parallèle du troisième volet de P.I.G, que l’on pourra découvrir au Musée de la Chasse et de la Nature, à Paris, l’arsenicgalerie organise, du samedi 29 septembre au samedi 27 octobre 2012, une exposition – rétrospective, montrant des pièces récentes mais aussi des pièces plus anciennes, permettant de découvrir un aperçu de l’oeuvre conjointe des deux artistes. Les peintures, dessins, sculptures animales en papier mâché de Berend Hoekstra, les dessins et les installations de mots de Hilarius Hofstede y côtoieront un certain nombre d’oeuvres primitives d’Océanie, cherchant à rendre une atmosphère, un environnement propre à P.I.G. En regard de ce qui sera présenté au Musée de la Chasse, le monde animal, et en particulier les animaux marins, par excellence représentatifs du monde de P.I.G, seront privilégiés.

Si les modes d’expression et les travaux de ces deux artistes, qui se sont rencontrés en 1988 à Paris, diffèrent, P.I.G exprime une vision commune, autour de points sensibles récurrents : d’abord, une intention expérimentale sans cesse renouvelée, cherchant à échapper à « l’art néerlandais officiel », celui issu du constructivisme. Ensuite, un même souci et une inquiétude partagée pour la manière dont se dégrade la nature sous l’action humaine. Et enfin, et avant tout, une passion infinie pour les arts primitifs : art brut, art premier et surtout, art et culture de la Polynésie.

 

Se revendiquant en quelque sorte héritiers de CoBrA, dans cette dimension expérimentale dépassant la dichotomie abstraction-figuration, Hoekstra et Hofstede ont choisit P.I.G comme d’autres Copenhague, Bruxelles, Amsterdam, localisant ainsi leur inspiration (Polynesian Instant Geography) et rendant leur projet nomade : après Amsterdam, en 1999, Bruxelles, en 2002, Paris, aujourd’hui. Les deux artistes partagent aussi avec leurs prédécesseurs une critique vivante de la « culture rationaliste occidentale, dont la décomposition est devenue évidente », recherchant les sources premières de la création au travers des totems et des signes magiques des cultures primitives. Ainsi, l’art et la culture de Polynésie les fascinent depuis de nombreuses années, curiosité intimement liée à leur attirance pour les expressions de l’animalité, dont ils revisitent sans cesse les différentes figures dans des oeuvres étranges, hybrides, nourries d’une charge spirituelle et un peu magique. Des oeuvres parfois « néo-primitives », masques, casse-têtes et tatoos moko maoris, dans des matériaux pauvres et bruts, qui pourraient être « le résultat d’une recherche ethnographique fantasmée »…

 

Mais c’est plus encore à une sorte de voyage que nous invitent Berend Hoekstra et Hilarius Hofstede, un « voyage bleu », la recherche d’un nouvel horizon, une démarche d’exploration hors des sentiers de « notre » culture. Cette manière unique d’appréhender le rapport du monde contemporain, et de l’art contemporain, avec l’art primitif élude tout exotisme, et rejette la tentation de singer les formes de l’art primitif qui ont tant inspiré les artistes depuis le siècle dernier. Car il s’agit bien plutôt de se reconnecter avec quelques forces indicibles, dans des strates de conscience des cultures et de ce qui nous relie au monde, profondes et différentes, dans le « reconnaissance et l’acceptation de la brutalité de la nature et de l’insécurité de la vie ».

 

Une résistance de l’imaginaire, l’espoir fou d’une nouvelle Arcadie.

 

P.I.G/ Berend Hoekstra et Hilarius Hoestede à l'arsenicgalerie

Du 29 septembre au 28 octobre 2012

vernissage le samedi 29 septembre à partir de 17h30

14 rue Guénégaud - Paris 6ème -

www.arsenicgalerie.com

 

Texte réalisé pour l'arsenicgalerie à l'occasion de cette exposition

 

hilarius-1.jpg

 

Et au Musée de la Chasse et de la Nature

 

P.I.G

DORMIR AVEC LES ANCETRES

Berend Hoekstra - Hilarius Hofstede

 

L’exposition au Musée de la Chasse et de la Nature  constitue le troisième acte d’une action internationale  entreprise en 1999, d’abord au Stedelijk Museum d’art  moderne d’Amsterdam, puis, en 2002, aux Musées  royaux d’Art et d’Histoire - Porte de Hal, à Bruxelles.  Dans l’esprit de modernes cabinets de curiosités, le duo de  P.I.G y accumulera des références transculturelles, confrontant  les icônes du pop et de l’art contemporain (Joseph Beuys,  Andy Warhol, Damien Hirst…) aux collections naturalistes  ou aux objets provenant des Iles Marquises. A ce titre,  arsenicgalerie & la galerie Schoffel-Valluet, en tant  que galeriste et collectionneur, participera à l’élaboration de  l’exposition du musée par le prêt d'oeuvres primitives. Dans  un désordre provocateur et stimulant qui se joue de l’ordre  établi et des taxonomies, P.I.G distille ses propres créations  (peintures de Berend Hoekstra, installations d’Hilarius  Hofstede) dans les collections historiques.  Outre les thèmes couramment développés par Berend  Hoekstra et Hilarius Hofstede autour des tensions entre  la nature et l’artifice, la création et la destruction, le  rationalisme et la superstition, la raison et la folie, l’animal  et l’humain, l’histoire et la modernité, une place particulière  sera réservée aux questions environnementales en écho aux  risques encourus par la planète.

 

MUSÉE DE LA CHASSE & DE LA NATURE

P.I.G (POLYNESIAN INSTANT GEOGRAPHY)

DORMIR AVEC LES ANCÊTRES

Du 25 septembre au 9 décembre 2012

62 rue des Archives - Paris 4ème

www.chassenature.org

Le musée est ouvert tous les jours sauf le lundi et les jours fériés, de 11h à 18h,

de 11h à 21h30 le mercredi.

 

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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 10:24

"Des mots, des formes, une rencontre"

 

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Pour accueillir en douceur la fin de l’été, l’Espace 111 nous convie à une promenade poétique, entre cime et abîme. L’exposition « Des mots, des formes, une rencontre », nous mène à la découverte croisée des univers de Martine Salavize, sculpteur et de Sabine Péglion, poète.

 

Sur le sol, un chemin lumineux de mots. Autour et entre les mots, les sculptures de Martine Salavize. La poésie sera partout, ici un mobile aux « couleurs des mots », là, des mots jetés, éparpillés comme les feuilles tombantes à l’automne, des poèmes de Sabine Péglion, à glaner et à emmener avec soi, tels d’heureux souvenirs. D’autres mots encore, projetés ou accrochés aux murs, poèmes spécialement imaginés par l’auteur pour entrer en résonance avec les peintures de paysage, entre abstraction et figuration, de Martine Salavize.

 

« Il se pourrait que je dépose

Traits de crayon pinceaux de nuit

sur cette toile encore close

quelque éclat parfois saisi »

 

(Sabine Péglion)

 

L’exposition se découvrira comme un paysage dans lequel déambuler et s’imprégner du silence bruissant de formes et de mots.

 

L’inspiration issue de la nature est une donnée essentielle dans l’oeuvre de Martine Salavize. Elle en a souvent expérimenté la richesse dans son rapport avec son travail de sculptures, notamment au travers de nombreux projets de mise en espace de ses sculptures dans des jardins ou des parcs de sculpture paysagés, sensible, dit-elle, à « l’osmose » avec la végétation. Mais il s’agit là d’une sorte de mise en abîme de son intérêt pour la nature, qu’elle convoque au coeur même de son oeuvre, lorsqu’elle lie au béton SIKA* des éléments de métal, de bois ou de verre, lorsqu’elle s’empare d’un morceau de nature, pour en mouler les formes : Ainsi de la série Yotvata, du nom du kibboutz dans une oasis dans le désert du Néguev, d’où elle a ramené ces fragments d’arbres.

Dans sa quête de simplicité et d’épure, Martine Salavize parvient à concilier la nature et l’artifice, les pleins et les vides, la massivité et la fluidité, le béton et la légèreté de formes élancées, contrastant avec des bases plus massives mais en équilibre, souvent, invitant au mouvement, et au toucher. Rugueuses ou lisses, douces ou texturées, ses oeuvres portent en elles une dimension tactile, une sensuelle invite à l’effleurement.

 

 

L’oeuvre de Martine Salavize se veut sans frontière, toute entière ouverte à l’imprévu et à la rencontre avec les choses et les êtres, avec le temps, les lieux, et les histoires. Peinture, sculpture ou dessin, elle abolit les limites entre l’abstrait, l’organique, et le figuratif, qui peuvent, d’une oeuvre à l’autre ou dans la même oeuvre, se conjuguer, se compléter. Pour l’artiste, le travail des formes organiques ou abstraites n’est pas différent de celui qu’elle peut faire avec le corps et la figuration, car il y est toujours question d’équilibre des formes, de mouvement, d’évidence, et de sensualité.

Ses oeuvres nous appellent à « projeter nos rêveries et nos émotions dans ce qu'elle nous donne à voir et à toucher. (…) L'intensité de l'émotion qu'elles contiennent est adoucie par la caresse qu'elles appellent, (…) comme si le monde chuchotait autour de nous ».**

 

*Le béton Sika est un béton catalysé ciment et résine

**D’après Michelle Fellous, anthropologue au CNRS

 

Dans la petite salle sera présenté un film de 10 mn retraçant l’expérience menée par Martine Salavize dans son atelier de sculpture avec des handicapés visuels et des voyants. Il s’agit à la fois de se faire rencontrer des modes différents d’approches sensorielles et d’exprimer la volonté de créer du lien entre le handicap et le non handicap.

Les visiteurs pourront eux même se confronter à la matière et à ce mode d’appréhension de la réalité sculpturale avec des oeuvres à toucher dans la pénombre.

 

 

 

Née en janvier 1957 à Monaco, Sabine Péglion vit en région parisienne depuis plus de trente ans. Des études de lettres à Nice, un doctorat sur l’oeuvre de Philippe Jaccottet à la Sorbonne lui ont permis de concilier écriture, poésie et enseignement. Diverses revues et anthologies ont accueilli ses poèmes, parmi lesquelles Revue mouvance, Terres de femmes, Les carnets d’Eucharis, Revue Francopolis, ainsi que des anthologies de poésie parmi lesquelles «Anthologie voyageuse », Poèmes réunis par Zineb Laouedj et Cécile Oumhani (Éditions Espace Libre, Paris/Alger 2010) ou une « Anthologie poétique francophone de voix

 

Martine Salavize, née en 1955 à Paris, vit et travaille à Montreuil.

Après des études à l’Ecole Nationale des Métiers d’Art et des Arts Appliqués et à l’Université Paris VIII, elle entreprend une longue période d’apprentissage en atelier en France, mais aussi en Israël et au Canada. Son travail, à cette époque, évolue selon les voyages, les rencontres et la découverte de matériaux, si importants pour elle.

Ses oeuvres sont rentrées dans de nombreuses collections, comme le celle du FRAC  Limousin.

Elle expose très régulièrement depuis la fin des années 70, en intérieur (galerie ou musée) ou en extérieur (parcs ou jardins), comme au Château de La Ballue, à Bazouge la Pérouge, connu pour ses « Jardins inattendus ». Elle participe également à de nombreuses expositions collectives, notamment par exemple dans le cadre de Articité (de 2007 à 2010, à Fontenay-sous-Bois).

En outre, elle enseigne le dessin de paysage à l’Ecole Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage de Blois.

 

« Des mots, des formes, une rencontre »

VERNISSAGE SAMEDI 22 SEPTEMBRE A PARTIR DE 18H / EXPOSITION 22 ET 23 SEPTEMBRE 2012 DE 14H A 20H

MARTINE SALAVIZE SCULPTEUR INVITE SABINE PEGLION POETE

111 rue de Stalingrad 93100 MONTREUIL / Tél : 01 48 59 64 11 / n.olivier@pictogram-serideco.com

 

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