Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 22:23

affiche.jpg

 

En "avant-première", l'affiche de ma prochaine exposition, organisée pour la Ville de Thiais (94), en co-commissariat avec Anne-Laure Meyer

 

Sur les deux parcs principaux de la ville (Parc de l'Europe et Parc de Cluny), au lavoir et au Parc des Terrasses du Soleil, se déploieront les oeuvres de 14 artistes:

Dominique Bailly, Anne-Flore Cabanis, Vanessa Fanuele, Jean-Marc Forax, Sylvie Kaptur-Gintz, Juliette Jouannais, Vincent Mauger, Gabriela Morawetz, Sandrine Pincemaille, Maryline Pomian, Marie-Hélène Richard, Dimitri Tsykalov, Dimitri Xenakis et Wela.

 

 

 

Visuel réalisé sur une simulation de l'oeuvre de Dimitri Xenakis

 

Remerciements

Galerie Bertrand Grimont (pour Vincent Mauger)

Galerie Charlotte Norberg (pour Juliette Jouannais)

Schoolgallery (pour Dominique Bailly)

Galerie Talmart (pour Jean-Marc Forax)

Partager cet article
Repost0
12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 23:15

katia-bourdarel-1.jpg

 

Oeuvres présentées

« Série Annonciation Mmm…Non…Mmm...C’est bon… », Dessin - crayon, broderie sur papier, 24x31 encadré 30x40, 2002

« Série Annonciation Oh oui…Oh oui…Plus vite… », Dessin - crayon, broderie sur papier, 24x31 encadré 30x40, 2002

Courtesy Galerie Eva Hober

 

 

Si l’univers de Katia Bourdarel est familier de l’imagerie populaire des mythes, contes et légendes qui nourrissent le monde de l’enfance, de fées chrysalides en petites filles cruelles,  ce n’est pas pour ses images d’innocences perdues que nous l’avons conviée à participer à l’exposition mais pour un autre travail dans un esprit sensiblement différent. Davantage liées à son goût pour les antinomies, les « Annonciations » présentées ici opposent avec humour et audace le sacré et le profane.

 

Reprenant l’iconographie chrétienne sur le thème de l’Annonciation faite à Marie, elle ose  y ajouter un commentaire en broderie précieuse, iconoclaste et malicieux. Elle donne ainsi à voir une image paradoxale : d’un côté la pureté, la virginité, le miracle de l’immaculée conception, sauvée du péché originel, de l’autre, ou plus exactement dans le même temps, les mots du sexe et du plaisir.

 

Bien sur il ne s’agit pas pour Katia Bourdarel  d’interpréter  la stricte orthodoxie de la problématique du « péché originel », qui n’a qu’un rapport limité avec l’activité sexuelle en tant que telle, mais, avec le « péché de chair » augustinien, de pointer la culpabilité nourrie par les morales et les religions  autour du sexe et du plaisir sexuel.

 

Et bien que le péché de la chair soit inscrit au chapitre III de la Genèse, condamnant l’homme à la finitude et lui refusant la grâce absolue dan son ultime culpabilité, c’est avec une fausse ingénuité que Katia Bourdarel s’amuse de cette impossible virginité, dans une histoire où le plaisir charnel, coupable, forcément coupable, reste un territoire prohibé, et ici, inexploré.

 

 

"SEULES LES PIERRES SONT INNOCENTES" - GALERIE TALMART - 22 Rue de Cloître St Merri- PAris 4ème -

DU 13 AVRIL AU 12 MAI 2012

Partager cet article
Repost0
9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 23:07

raed-bayawah.jpg

 

Oeuvre présentée

Photographie issue de la série « Les couleurs du soleil », argentique, tirage sur papier, 100x100, 2007

 

 

La photographie issue de la série « Les couleurs du soleil » a été prise en Roumanie, en 2007, l’année où le pays devait entrer dans l’Union Européenne. « L’été de cette année-là », raconte Raed Bawayah, «  je suis allé vivre pendant un mois parmi les gens d’un village traditionnel du nord du pays. Enfants, parents et grands-parents, je les ai accompagnés dans leurs jeux, travaux et repos. En leur présence, des souvenirs de moments vécus dans mon village de Palestine me revenaient en esprit. ».

 

Parmi les clichés, celui de ces trois amis, au seuil de l’enfance, dans le saisissant contraste entre l’attitude affirmée et empreinte de dureté du jeune homme au premier plan, et le regard du jeune homme derrière lui, incertain et soumis, symbolisant une forme du passage nécessaire de perte de l’innocence et l’entrée dans le monde adulte.

 

 

"SEULES LES PIERRES SONT INNOCENTES" - GALERIE TALMART - 22 Rue de Cloître St Merri- PAris 4ème -

DU 13 AVRIL AU 12 MAI 2012

Partager cet article
Repost0
7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 23:04

loulou-picasso.jpg

 

Oeuvre présentée

Sans titre – acrylique sur papier, 50x65, 2011

Série "La révolution triste"

Courtesy Arts Factory

 

 

L’œuvre de Loulou Picasso présentée ici fait partie de la série « La révolution triste », dont les peintures ont été rassemblées dans un ouvrage publié récemment. Si la contestation joyeuse, et l’espoir de lendemains qui chantent ne sont peut-être plus d’actualité, le monde adolescent reste celui de la révolte, une révolte sans doute aujourd’hui chargée d’une violence écorchée, qui se retourne contre elle-même, et dont le corps blessée de jeune fille ici présente les troublants stigmates.

 

 

"Membre fondateur du groupe Bazooka qui sévit dès le milieu des années 70 au sein de la scène underground française, Loulou Picasso va imposer avec ses complices Kiki Picasso, Lulu Larsen, Olivia Clavel, Bernard Vidal, T5dur et Jean Rouzaud - rencontrés pour la plupart aux Beaux-Arts de Paris - une œuvre sans concessions, froide et provocante, véritable contrepoint graphique au mouvement punk. Leurs travaux sont signés collectivement où sous de nombreux pseudonymes, dépersonnalisant ainsi le processus de création. L’objectif avoué est de sortir du circuit classique de diffusion d’œuvres d’art (galeries, institutions …), dans un premier temps via l’autoédition (les revues « Loukoum Breton », « Activité Sexuelle Normale », « Bulletin Périodique » …) puis en s’affichant sur des supports accessibles au plus grand nombre (pochettes de disques, génériques TV, presse quotidienne et magazine …). Engagés en 1977 à Libération, ils vont littéralement faire exploser la maquette du journal, déplaçant les colonnes, remplaçant les travaux photographiques par des dessins ou ajoutant textes et légendes souvent en opposition avec le contenu des articles qu’ils sont supposés illustrer. La rédaction étant largement partagée sur ces interventions graphiques, les agressions verbales et physiques entre l’équipe historique du journal et les membres du groupe Bazooka vont se multiplier jusqu’au renvoi pur et simple du collectif. Leur retour sera rendu possible grâce à Serge July qui leur proposera de développer un projet indépendant du journal, le désormais mythique « Un Regard Moderne » (5 parutions plus un N°0, tous publiés en 1978).

 

Le groupe explose à la fin des années 70 victime de ses excès et de son rythme de travail frénétique, laissant derrière lui un ensemble impressionnant de dessins, collages, photomontages, peintures et publications dont l’influence sera primordiale sur la création graphique à venir. Largement considérée comme le point de départ de l’under-graphisme français de « Elles Sont de Sortie » à « Frédéric Magazine » via « Le Dernier Cri », l’épopée Bazooka aura par ailleurs essaimée du côté de l’art contemporain : les peintres de la Figuration Libre s’inspireront volontiers de cette énergie pour éditer leur premières publications (« BATO », « Dirosa magazine » …) et l’esthétique développée aujourd’hui dans les dessins de certains jeunes artistes français de premier plan prends sans nul doute sa source à ce moment là.

 

Au début des années 80, Kiki et Loulou Picasso publieront quelques ouvrages en solo particulièrement marquants (« Les Chefs d’œuvres de Kiki Picasso » au Dernier Terrain Vague, « Agréable » et « Silence » chez Futuropolis …), Loulou se consacrera ensuite à sa peinture en étant représenté par la Galerie du Jour Agnès B., tandis que Kiki explorera les multiples possibilités de la palette graphique en créant Art Force Industrie, un studio de création vidéo dont bon nombre de productions envahiront les chaînes TV. En 2002, Kiki et Loulou se retrouvent pour animer unregardmoderne.com, un site Web où chaque collaborateur (Olivia Clavel, Anne van der Linden, Placid, Chris Marker …) apporte à chaud une réaction graphique à des dépêches d'actualité. Ce projet restera actif jusqu'en 2005, date où il devra fermer sous la pression des grandes agences de presse qui voient d'un assez mauvais oeil l’utilisation de leurs communiqués détournés. La même année paraît aux Editions du Seuil « Un Regard Moderne », catalogue de l'exposition éponyme présentée au Musée de l'Abbaye de Sainte-Croix (Sables d'Olonne), première étape d'une reconnaissance institutionnelle.

 

Après une participation remarquée à l’exposition « Des Jeune Gens Modernes » programmée en 2008 par la Galerie du Jour Agnès B., Kiki et Loulou Picasso font leur retour dans les librairies grâce à L’Association qui édite en juin 2009 « Engin Explosif Improvisé ». Sous une maquette signée Etienne Robial, fondateur de la maison d’édition Futuropolis (première époque) et graphiste historique de Canal +, ce projet serait  à l’origine un rapport commandé par l'Office Central des Inégalités au sujet d’une mystérieuse organisation militante ayant pour nom la « Fraternité des précaires ». La sortie de cet ouvrage est accompagnée par une exposition itinérante produite par arts factory [ galerie nomade ] . Début 2011, l’exposition « Europunk » est présentée pour la première fois à Rome dans le cadre prestigieux de la Villa Médicis. Les œuvres du groupe Bazooka occupent une large place dans ce panorama de la culturelle visuelle punk en Europe des années 1976-1980. En parallèle, Loulou Picasso reprend la peinture et publie en septembre 2011 «  La révolution triste » chez United Dead Artists ; un recueil d’œuvres récentes dont la plupart ont été réalisées pour l’exposition « Teen Spirit »."

 

(source : Artsfactory)

 

 

"SEULES LES PIERRES SONT INNOCENTES" - GALERIE TALMART - 22 Rue de Cloître St Merri- PAris 4ème -

DU 13 AVRIL AU 12 MAI 2012

 

Partager cet article
Repost0
4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 22:47

jessydeshais1.jpg

 

Oeuvres présentées

 "Les petites culottes", installation- organdi, eau sucrée, impression numérique, broderie, épingles, hameçons, dimensions variables, 2011

 

 

L’installation « les petites culottes » constitue l’ « Etape #3 » du « Daily Shit ».

« Le Daily Shit », explique Jessy Deshais, « est l’expression mêlée de mon bonheur de vivre et de ma profonde déception face à notre monde. »

 

La première étape fut, en 201O, un curieux autoportrait intitulé « La petite fille à la face du trou du cul du chien », manifestant la part la plus malaisée, et la plus violente de l’enfance.

Puis elle commence, « de façon thérapeutique », à rédiger chaque jour son « tracas le plus personnel possible, daté au tampon encreur, page à page avec la rigueur de ces colonnes de presse qui elles aussi sont vouées à disparaître. », sur des rouleaux de papier toilette. Le résultat : dix rouleaux entiers de papier toilette, obsessionnellement calligraphiés formant une gigantesque et étonnamment élégante et précieuse page mouvante, pleine d’humour et d’ironie.

« Les petites culottes », quant à elles, forment un ensemble de pièces uniques, fabriquées en organdi et rigidifiées dans un sirop de sucre. Ces apparemment jolies petites culottes, de la taille d’un enfant, se dévoilent dans un jeu d’attraction-répulsion très efficace, de la candeur à la cruauté, de l’innocence à la perversion.

« Elles ont le poids d’une plume, la fragilité d’une aile de papillon et les cris sourds de la violence. », en dit Jessy Deshais, évoquant dans le même temps la force de l’enfance face à la violence du monde, et les blessures indélébiles de ce même enfant devenu adulte.

 

Travail exprimant une féminité à la fois complexe et décomplexée, l’œuvre de Jessy Deshais témoigne en tout cas d’une humanité qui n’a peur ni des mots ni des images, se joue des bienséances, des codes et des réalités, fussent-elles organiques. Elle porte un regard à la fois décalé et sans détours sur ce qu’elle appelle « les petites merdes du quotidien », regard critique et parfois acerbe sur le monde dans lequel nous vivons, et nous suggère que la vulgarité n’est pas toujours là où on l’attend.

Elle affirme aussi que si « le monde est affreusement déprimant », il suffira qu’elle tire un sourire de (n)os faces pour avoir « participé à un petit quelque chose ici bas. »

 

"SEULES LES PIERRES SONT INNOCENTES" - GALERIE TALMART - 22 Rue de Cloître St Merri- Paris 4ème -

DU 13 AVRIL AU 12 MAI 2012

Partager cet article
Repost0
29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 22:43

michaelaspiegel3.jpg 

 

 

Oeuvres présentées

Sans titres, série "Images de l'enfance perdue", collection de photos vintage revisitées, différents formats, 2010

 

 

Les « images de l’enfance perdue » de Michaela Spiegel est une très particulière collection de photos anciennes, chinées dans les brocantes et autres lieux ou se vendent photos de baptêmes ou de communion de ceux dont on ne se souvient plus, et retouchées de manière fort iconoclaste.

Bien sûr, même si nous nous gardons d’analyser ces images selon le mode freudien,que pourrait affectionner Michalea Spiegel, -l’enfant est un « pervers polymorphe »-, ces images d’enfance opèrent néanmoins une sorte d’effet temporel rétroactif, un genre de « retour vers le futur » : observons ces adorables enfants dans tout l’éclat de leur pureté, mais marqués des signes de leurs perversions futures, pour eux encore aussi inconnues qu’invisibles…Mais qui sait réellement ce qui se cache derrière ces visages innocents ? Les monstres aussi furent enfants un jour.

 

Les mythologies psychologiques, sociales et politiques, celles de l’enfance, de l’innocence, celle des femmes en particulier et de leur supposée « essence féminine », est au cœur de l’œuvre de Michaela Spiegel, artiste autrichienne qui, depuis plus de vingt ans, livre une vision de l’Histoire très personnelle, inclinant résolument vers l'humour acerbe plutôt que vers l'esprit de sérieux. Peintures, collages, photomontages, samples d'images, vidéos, l’artiste explore plastiquement les multiples et complexes facettes de ces mythologies qu’elle entend déconstruire, dans une posture résolument existentialiste.

 

Toute la richesse du travail de Michaela Spiegel trouve ici son illustration, dans cette stratification, dans ce foisonnement tous azimuts, intellectuel et réjouissant, dans ces entrelacs de jeux visuels et de jeux sémantiques, de jeux de mots et « jeux d’esprit » pour reprendre la terminologie freudienne, dans ces décalages perpétuels, ces transvaluations permanentes, ces détournements esthétiques, ces télescopages qui ouvrent toujours une troisième voie, dans cette décontextualisation vivace qui force à d'autres significations et réactive sans cesse le sens.

 

Une oeuvre toujours emprunte d'une réjouissante folie à l'esprit dada mâtiné de Mme de Rotschild!

 

 

"SEULES LES PIERRES SONT INNOCENTES" - GALERIE TALMART - 22 Rue de Cloître St Merri- PAris 4ème -

DU 13 AVRIL AU 12 MAI 2012

Partager cet article
Repost0
27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 22:39

corineborgnetdessin.jpg

Oeuvres présentées

« Echo », dessin au fusain, 66x84, 2007

« Autoportrait aux bottes roses », sculpture - résine, acrylique, caoutchouc, 90 cm, 2010

 

 

Le monde « enfantin » de Corine Borgnet n’est pas un monde infantile. Ici, le « joli » et les fleurs, les Lolitas ou les ailes d’anges que l’on trouve ici ou là dans ses oeuvres, l’aspect lisse de ses sculptures de résine, ne sont jamais que fragile vernis posé sur le sombre et l’étrange, l’inquiétant, le sans nom, sans visage, dévoré par les peurs enfantines et les angoisses adolescentes, une mince protection contre la beauté envoûtante de ces mondes-là.

Son travail penche parfois vers une certaine mélancolie. Elle dessine des apparitions, au fusain, suggérant le visage de la blanche Ophélie « sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles », pour reprendre le ver de Rimbaud, dans un esprit expressionniste et symboliste, ou celui d’un Narcisse, figure parabolique de l’adolescence fascinée de soi, de l’expérience de la sensibilité et de la souffrance, qui ne pourra vieillir que s’« il ne se connaît pas » aura prédit Tirésias. Ce sont des histoires de solitude, des mondes de mystère et d’étrangeté pure, d’associations libres et de glissements poétiques et inattendus, à la fois que une sorte de quête de pureté…

Comme dans « Echo », présenté ici, des visages d’enfants ou d’adolescents émergent et se reflètent dans l’eau comme dans un miroir, miroir ou profondeur, lieu ou se lover ou lieu ou se noyer et se perdre, maternel et dangereux, originel et final.

 

L’œuvre de Corine Borgnet, sous des dehors ludiques et insolites, est donc tout entier tourné vers le monde de l’enfance, territoire de liberté, espace-temps privilégié dans lequel la double emprise du principe de plaisir et des effrois de l’enfance, source de tous les imaginaires, ne se sont pas encore heurtés à la rationalité, au principe de réalité et aux nécessités économiques.

 

Si son travail n’est pas narratif en tant que tel, il repose néanmoins sur une base narrative complexe. Au travers d’évocations de contes, de légendes, de mythes ou de personnages de la littérature, du Chaperon Rouge au Magicien d’Oz, de Peau d’Ane à Ophélie, du Cyclope à la Méduse – autant de récits à la portée universelle- s’expriment des questionnements identitaires et psychologiques essentiels. Les déplacements intimes, les mues profondes, les mutations et les métamorphoses, les ressorts psychologiques de ces transformations, qui marquent autant l’éveil de la sexualité que la perte de l’innocence, une certaine brutalité et une forme de douceur, la confrontation à la mort, semblent marquer profondément les corps qu’elle produit, corps morcelés comme peuvent l’être les souvenirs.

L’univers de l’artiste se dessine donc autour de la culture classique, mais semble puiser aussi dans le foisonnement d’images des mondes du gothique, de l’underground et du punk, des films d’horreur japonais, des ambiances particulières de certains films de Gus Van Sant, sur ces mondes adolescents, en quête de repères, en recherche d’identité.

 

Inspirée par l’oeuvre des héritiers du Pop art américain en passant par le Ready Made, son travail rejoint parfois, dans sa dimension métaphorique et poétique, une forme de l’absurde et de la transgression proche de celle de l’artiste américain Robert Gober, ou de Bryan Crockett, avec qui elle a longuement collaboré, dans cette manière d’explorer les mythes, plus ou moins dionysiaques, ou évoquant, par contraste, des âges d’or et la réalité contemporaine.

 

Corine Borgnet esquisse ainsi les contours d’une mythologie à la fois intime et universelle, dont l’étrangeté poétique nous fait écho et ravive nos passés et nos failles.

 

 

"SEULES LES PIERRES SONT INNOCENTES" - GALERIE TALMART - 22 Rue de Cloître St Merri- PAris 4ème -

DU 13 AVRIL AU 12 MAI 2012

Partager cet article
Repost0
22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 22:57

Voici venu le moment de commencer à diffuser les informations sur la prochaine exposition dont je suis commissaire, sur l'invitation de Marc Monsallier, de la Galerie Talmart...

 

Ce sera à partir du 12 avril, et ça s'appelle "Seules les pierres sont innocentes"...

 

carton-texte-layette-1-.jpg

 

 

« Seules les pierres sont innocentes », titre en forme d’hommage à Camus, présente des œuvres d’artistes qui, d’une manière ou d’une autre, se sont interrogés, dans leur travail, sur le sens de cette innocence, au travers de photographies, dessins, installations ou vidéos.

L’exposition se développe autour de trois axes, offrant, dans l’espace réduit de la galerie, autant de croisements que possible : l’enfance ou le fantasme de l’innocence, le temps de la culpabilité, l’innocence dissidente ou la figure de l’idiot.

 

Dans une époque où l’on peut être considéré comme coupable avant d’avoir été jugé, ou innocent contre l’évidence même, comment définir un tel concept ?

Deleuze, dans un de ses célèbres cours à Paris8, disait, à l’orée des années 80 : « Tous les concepts moraux sont des Idées. L’innocence ! L’innocence. Il y a-t-il quelqu’un qui soit purement innocent ? Oui, ça peut se dire, mais enfin, c’est douteux ! Une pure innocence, voilà une Idée ! »*

L’innocence ne serait-elle alors rien autre chose qu’un idéal ?

 

Pré carré de l’enfance, qui en parait le territoire – le terreau- essentiel, le temps de l’innocence est-il un moment moins révolu qu’utopique ?

Loin de tout angélisme naïf, mais aussi de toute tentation de rendre l’enfance plus « diaboliquement innocente », pour se réapproprier le mot de Kafka, plus séductrice à nos yeux pervers qu’elle ne l’est, l’innocence pourrait être appréhendée comme un territoire « invisible », une sorte d’utopie, un « moment » historique sans lieu ni temps réels, dont l’enfance ne serait au fond qu’une incarnation plus ou moins fantasmée.

C’est l’implosion de ce fantasme que montrent avec ironie l’installation de petites culottes plus dangereuses qu’elles n’y paraissent de Jessy Deshais, les photos d’époque revisitées par Michaela Spiegel ou la fausse pudeur de l’étrange créature de Loulou Picasso. Et dans le regard des adolescents, inquiétant chez Corine Borgnet, plein de défi chez Raed Bawayah, la perte de toute illusion d’une candeur  réservée aux jeunes années.

 

Alors si la pureté de l’innocence n’est qu’un fantasme de naïveté, est-ce à dire que nous sommes tous, solidaires ou complices,  responsables…et coupables?

 « Seules les pierres sont innocentes »** affirmait Camus à propos de la barbarie de l’Histoire. Et dans l’affirmation de cette impossible innocence, énoncée par les barbares eux-mêmes, pointent autant les éternels tiraillements religieux entre innocence et culpabilité, péché et expiation, que les folies idéologiques. Tel est peut-être le sens de cette culpabilité que nourrit le religieux et/ou dont se joue le politique que symbolise le Saint-Sébastien contemporain d’Arnaud Cohen, sur lequel jouent avec humour les dessins de Katia Bourdarel, qu’aborde avec violence et gravité la vidéo de mounir fatmi.

Voici donc l’homme condamné à ses propres sentences, qui, en intégrant comme une donnée logique le mariage de la raison et de la violence dans son histoire, choisit la «culpabilité totale ». Choix qui peut s’avérer tout à fait décomplexé, comme le laisse entendre avec le plus grinçant des cynismes l’œuvre au point de croix de Moolinex.

 

Comment alors se délivrer de cette « ignoble et cruelle pénitence »** ? Par la révolte, ou –et- par l’absurde, dirait Camus.

L’idée de l’innocence se fait alors « idée directrice » mais idée dissidente.

C’est l’insoumission d’un Meursault, dont l’étrangeté aux valeurs, si ce n’est l’indifférence, menace l’ordre et les normes établis. Ce pourrait être la dérision des valeurs et des hiérarchies, incarnée par l’homme qui a donné à l’art ses « lettres de médiocrité », Jacques Lizène. Ce sont aussi les figures du fou ou de l’idiot, si bien dessinées par Gogol ou Dostoïevski, et auxquelles la photographie de Raed Bawayah nous ramène brutalement. C’est enfin cette « idiotie » dont l’art contemporain a pris possession comme figure de la subversion. Celle non dénuée de tendresse des « Octodégénérés » de Lionel Scoccimaro, celle penchant nettement vers le non-sens de Yassine Balbzioui.

 

Et au milieu, tel un îlot d’innocence, île vierge encore, havre d’espérance ou quelque chose de ce genre, l’installation de Jamila Lamrani, ses voiles purs protégeant les rêves de quelques beaux lendemains.

 

* Gilles Deleuze - Cinéma cours 32 - du 22/02/83 – Université Paris 8 Transcription : Lucie Lembrez

** Albert Camus, L’Homme révolté in Essais, II, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris, 1965

.

 

Marie Deparis-Yafil

Commissaire de l’exposition

 

 

« Seules les pierres sont innocentes » - Galerie Talmart- 22 rue du Cloître St Merri – 75004 Paris

Du 13 avril au 12 mai 2012 – vernissage le jeudi 12 avril à partir de 18h

 

Avec : Yassine Balbzioui, Raed Bawayah, Corine Borgnet, Katia Bourdarel, Arnaud Cohen, Jessy Deshais, mounir fatmi, Jamila Lamrani, Jacques Lizène, Moolinex, Loulou Picasso, Lionel Scoccimaro, Michaela Spiegel

 

 

Avec nos remerciements pour leur précieuse collaboration :

 

Arsenicgalerie (pour Moolinex)

ArtsFactory (pour Loulou Picasso)

Galerie Eva Hober (pour Katia Bourdarel)

Galerie Eric Hussenot (pour mounir fatmi)

Galerie Olivier Robert (pour Lionel Scoccimaro)

Galerie Laure Roynette (pour Arnaud Cohen)

 

Partager cet article
Repost0
8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 09:08

Vous avez été très, très, nombreux à venir au vernissage de "Sutures" , jeudi dernier.

Merci à vous, aux artistes, à la galerie.

 

 

1314898797427.jpg

 

DSC00059.jpg1314898749347

13148987571471314898767882

13148988580681314898844267.jpg

 

 

 

 

 

Ouverture spéciale le samedi 10 septembre, jusqu'à 21h

Visite spéciale le mercrdi 14 septembre, avec l'association Artaïs.

 

merci à Aristophane pour les photos et à Sébastien pour la vidéo...

Partager cet article
Repost0
25 août 2011 4 25 /08 /août /2011 14:51

 

Brankica Zilovic a accepté de réaliser spécialement pour "Sutures" une oeuvre de grand format, ainsi créée dans la galerie Charlotte Norberg, pendant la fermeture estivale.

 

Dérive poétique des continents, "La Pangée" est une interprétation géo politique anticipatrice de l'avenir d'un monde aux contours fragilisés, dans lesquel les sutures, réelles, culturelles, politiques, libres ou contraintes, empiècent des morceaux de monde et d'histoire du monde nécessairement chaotique.

 

Quelques clichés de ce "work in progress"...

 

LIS_8317-1-.jpg 

 

LIS_8338-2-.jpg

 

LIS_8379-1-.jpg

 

LIS_8444-1-.jpg

 

LIS_8578-1-.jpg

 

 

LIS_8590-1-.jpg

 

 

 

 

 

 

LIS_8823-2-.jpg

 

LIS_8815-1-.jpg

 

LIS_8607-1-.jpg

 

z1.jpg

 

z2.jpg

 

Avec la collaboration de Christelle Bourget, assistante de Brankica Zilovic

Photographies, sauf les 2 dernières: Virginie Villerot

Partager cet article
Repost0