Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 février 2016 2 23 /02 /février /2016 16:47
Illuminated Titian, Danae with Eros - Huile et feuille d'or sur toile - 116 x 90 encadré – 2013 – Courtesy l'artiste de De Buck Gallery, New-York

Illuminated Titian, Danae with Eros - Huile et feuille d'or sur toile - 116 x 90 encadré – 2013 – Courtesy l'artiste de De Buck Gallery, New-York

Les mythologies sont dans toute l'histoire de l'art, une source essentielle d'inspiration. Les histoires d'amour y regorgent, confirmant combien l'amour, de sa forme la plus primitive à la plus raffinée, est un trait fondamental de la condition humaine, comme de celles des Dieux antiques.

Ainsi en est-il de Danae, dont les amours avec Zeus sous la forme d'une pluie d'or donna naissance à Persée, qu'interprétèrent de nombreux maîtres, du Corrège à Tintoret, de Tiepolo à Rembrandt, jusqu'à la Danae de Klimt, dont la pluie d'or glissant entre les cuisses, et le visage suggérant l'extase amoureuse met en lumière la dimension érotique du mythe. Cette « pluie d'or » peut ainsi être interprétée de multiples manières, et dans nos temps contemporains, comme une métaphore sexuelle autant que comme une allégorie des rapports entre les hommes et les femmes par le prisme du pouvoir, et de l'argent.

Zevs, pseudonyme d'un artiste contemporain, s'est réapproprié le tableau du Titien, Danae et Cupidon (1544), dans le cadre d'une série, Traffic in icons, dans laquelle il réinterprétait les tableaux mythologiques des grands maîtres, les présentant dans un accrochage serré et sous une lumière aveuglante, déconstruisant la muséographie traditionnelle. Ici, dans les appartements du prieur, sa Danae reprend une place plus conventionnelle, en apparence, car plus rien n'élude le caractère érotique, et critique, de l'oeuvre.

Ici, les éclairs -éléments récurrents dans le vocabulaire de l'artiste- foudroient le corps nu de Danae, et laissent ruisseler -« liquider »- dans la terminologie de l'artiste, symboles monétaires et logos qui constituent pour lui les élements sémiologiques d'une critique de la société de consommation contemporaine.

 

Aghirre Schwarz, connu sous le pseudonyme de ZEVS, est considéré comme une des figures les plus importantes de l’histoire du street art français. Des trottoirs de la ville aux murs des musées et des galeries, il réagit aux signes urbains et aux codes de la consommation, interrogeant l’espace public, l’art, et le rapport de l’art à la société de consommation. Au croisement du street art et de la culture underground, son travail emprunte aussi à la culture pop, au cinéma, à la culture contestataire, à la peinture et à l’histoire de l’art. Son œuvre, qui se dessine dans une dramaturgie perpétuellement renouvelée, se caractérise par un foisonnement d'inventions esthétiques : ses Electric shadows (1998-2001) dessinent l'ombre du mobilier urbain, révélant la part d'invisible de la rue, dans une sorte de poétique graphique et furtive. De même pour ses Graffitis invisibles, que seule révèle la lumière noire . Ses Visual Attacks, comme son célèbre Visual kidnapping, opèrent une réflexion critique sur le statut des icônes contemporaines de la publicité. Ses Liquidated Logos, drippings de peinture coulant sur les toiles aux logos liquidés, à l’impact visuel fort, et qui font aujourd’hui la signature de Zevs, entraîne par la liquéfaction, la liquidation, au sens propre et figuré, de la fonction symbolique du logo. Une réflexion esthétique, politique et critique draîne ainsi tout son travail, en perpétuelle alerte. Né en 1977, Zevs vit et travaille entre Paris et Berlin.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Recherche

Liens