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6 mars 2017 1 06 /03 /mars /2017 15:43
Oeuvres de Corine Borgnet, Pilar Albarracin, Lola B Deswarte, Hélène Barrier et Muriel Décaillet

Oeuvres de Corine Borgnet, Pilar Albarracin, Lola B Deswarte, Hélène Barrier et Muriel Décaillet

Manière de mettre un coup de projecteur sur cette journée particulière, le vernissage de "Venus Vesper" aura donc lieu le mercredi 8 mars, jour de la Journée de la Femme...

Un petit catalogue est édité pour l'occasion, dont voici la préface:

Venus : déesse polymorphe, femme première, signifiant à la fois la beauté et la mère, la féminité et la fécondité, la vie et la naissance... Mais Venus Vesper, introduisant l’obscurité plutôt que la lumière du jour, toujours la première dans le ciel du soir, invite, avec la nuit, à l’érotisme, à la subversion et à la transgression.

Venus Vesper ambitionne, au travers de près de cinquante œuvres de vingt artistes contemporains, de dessiner le contour de figures de femmes, diverses dans leurs libertés, leurs ambiguïtés, leurs renoncements et leurs révoltes.

Au travers de photographies, dessins, sculptures et installations, Venus Vesper se découvre comme on pénètre dans les appartements d’une femme. Une femme aux multiples représentations, encore et toujours au coeur de nombreuses questions sociétales contemporaines.

Passant le lourd rideau de velours, on s'introduit dans le premier espace de l'exposition, entre boudoir et cabinet de curiosité. Ici, au milieu des objets les plus raffinés - un cœur palpitant signé Piet.sO, un globe de mariage (ou plutôt de divorce) façon Napoléon III, réalisé par Maïssa Toulet, les Venus primales de Muriel Décaillet ou encore la délicate composition à l'araignée créée par Lola B Deswarte - trône l'étrange fauteuil de Christine Coste, sanglant camouflé au patriarcat. Ici aussi, la femme entretenue a abondonné son manteau de fourrure, brodé par Michaela Spiegel, se moquant des stéréotypes, à l'instar de la série de cartes postales « Flamencas » de Pilar Albarracin.

Puis, on passe au salon, là où l'esprit vient aux femmes...Sur la table basse, une sélection d'ouvrages rappelle la longue, et inachevée, quête de l'émancipation des femmes, dont certaines oeuvres, comme ces têtes-trophées de Florence Baudin, ou le saisissant dessin de Sandra Krasker, rappellent la dramatique et toujours brûlante actualité. C'est aussi ce que disent, au travers d'une réflexion sur le corps-objet, l'impressionnante sculpture de Corine Borgnet ou encore le traitement réservé au pin ups de magazine par Léo Dorfner. Les dessins de Camille Goujon, quant à eux, affirment non sans humour, que si le corps « maternel » devient objet – de reproduction – il n'en reste pas moins un corps féminin, sexué et libre, à l'image de ceux évoqués dans la grande composition de nus de Pilar du Breuil, toujours dans l'ambiguité du désir et de la séduction, à l'image également de l' « Odalisque », sorte de corset de marbre à couleur de peau, de Julie Legrand ou de la « femme-objet » de Lidia Kostanek.

Voici ensuite la salle à manger, où se tient un banquet iconoclaste : une Cène revisitée par Inès Diarte, mêlant la puissance de l'esprit baroque à la lumineuse fragilité des corps. Ici se décline toute une topographie des représentations archétypales des femmes. Mère nourriture et nourricière, selon Camille Goujon, Mère-terre, mère nature, selon Lidia Kostanek, à la fois ou selon les circonstances, vestale, sorcière ou Parque...voire même future épouse, dont Michaela Spiegel envisage déjà l'avenir avec ironie, ou « Femme pressée », selon Jessy Deshais, une fois libérée des contraintes conjugales...

Mais entre rêves de jeune fille, fantasmes, et réalité, il est temps d'explorer, à pas feutrés, l'intime de l'intime, la chambre à coucher. Là se déploie une robe de rêve, une robe de mariée pourtant ambivalente, à la fois glamour et prédatrice, de Ines Diarte. Au bord du lit somptueusement brodé d'Hélène Barrier, propice à des rêves de parfum et d'or, des rêves de Marie Madeleine, sont installés les malicieux « doudous » de Mai Tabakian...Venus aujourd'hui se retrouve ainsi face à des injonctions paradoxales, comme l'exprime Sandra Krasker, à l'aune desquelles tout regard devient censeur. Contre le retour d'une « essence féminine » définie par un corps, que l'obscurantisme contemporain aura rendu à son archaïque dimension maléfique, on pourra découvrir la percutante vidéo, et l'ensemble photographique « Cachées », de Pilar du Breuil, ou apprécier ce que suggère, par la douce dilution de l'aquarelle, « Au creux », une des trois œuvres présentées dans l'exposition d'Elise Bergamini.

Venus Vesper, dans ce lieu de vie imaginaire d'une femme qui serait libre, exprime la nécessité d'en finir avec l'illusion – le carcan- de l'innocence, avec les pensées symboliques primitives et affirme le féminisme comme une révolution permanente.

 

 

Je serai heureuse de vous retrouver au vernissage, à l'Espace d'Art/ Atelier de la Ville de Mitry Mory, 20 rue Biesta, à partir de 18h30.

Bienvenue chez Venus!

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