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29 mars 2012 4 29 /03 /mars /2012 23:57

raedfou.jpg

 

Oeuvre présentée

Photographie issue de la série « Deadline », argentique, tirage sur papier, 100x100, 2004-

 

La photographie extraite de la série « Deadline » présentée ici est le résultat d’un travail dans l’hôpital psychiatrique de Bethléem, en Cisjordanie. Comme dans la plupart des sociétés, les malades psychiatriques constituent un groupe en marge de la société palestinienne, stigmatisé et ostracisé. Pour Raed Bawayah, il s’agit de porter sur ces patients un regard d’humanité, loin des peurs et des préjugés qu’ils peuvent susciter, mais aussi de mettre le spectateur face à sa responsabilité sociale.

 

Pour nous, cette photographie, à la beauté immédiate, évoque une forme de pureté essentielle, ontologique, si, pour reprendre les mots de Michel Foucault « la déraison est ce qu’il y a de plus immédiatement proche de l’être, de plus enraciné en lui : tout ce qu’elle peut sacrifier ou abolir de sagesse, de vérité, et de raison, rend pur. »*

 

Raed Bawayah fait partie de ces artistes palestiniens davantage préoccupés par l’identité individuelle que par un contexte politique, soucieux « d’inscrire la société palestinienne dans la vie courante et normalisée. » : « À l’heure où l’écrasante majorité des photographes palestiniens est prise dans l’étau du photojournalisme et assure au quotidien la couverture du conflit en territoires occupés, j’adopte une autre approche », explique-t-il, « (…) Mes photographies reflètent la condition humaine, dans ses faiblesses et sa force, dans sa virilité et sa féminité, dans son enfance et sa vieillesse, dans son état « normal » et son état « anormal ». Dans mes photographies, vous voyez des arabes, des juifs, le Moyen-Orient, des immigrés, l’Europe, des malades mentaux, des guerres psychologiques. Vous y voyez aussi le sexe et la religion, entremêlés ou séparés. Vous y voyez également un espoir qui se dégage à travers les photos.".

 

Ses photographies ouvrent au même vertige de l’altérité que celles d’un Walker Evans ou d’une Diane Arbus, cherchant là à donner la parole aux « solitudes muettes ».

 

* Michel Foucault – Histoire de la folie à l’Age classique – Ed. Gallimard, 1972

 

 

"SEULES LES PIERRES SONT INNOCENTES" - GALERIE TALMART - 22 Rue de Cloître St Merri- PAris 4ème -

DU 13 AVRIL AU 12 MAI 2012

 

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