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12 mai 2013 7 12 /05 /mai /2013 20:38

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Oeuvres présentées

 

“Feketén-fehéren” (Black-and-white), video, 4’41’’, 2010

"v.n.p. v20", vidéo, 15’, 2005

 

 

« Esterházy: un nom qui résonne en écho de l’histoire (“les collectionneurs”) et de l’histoire de France (l’affaire Dreyfus) ; mais surtout de l’histoire contemporaine de la Hongrie. Marcell Esterházy a fait face à ce legs avec ses travaux récents, qui trouvent leur origine dans la découverte d’un secret de famille. Il ne s’agit aucunement d’un aveu, ni d’un procès, mais de l’opportunité d’analyser ce qui relie les histoires individuelles à l’Histoire universelle, dans le contexte du post-communisme. Le grand‐père paternel de l’artiste est né comme cela : un héritier avec château et position dominante dans la société. La guerre a tout changé, qui l’a privé de ses biens et expulsé à la campagne, pour travailler dans les champs. Récemment, on a découvert qu’il fut pendant trente ans un Informateur de la police communiste. « Si ça arrive dans “la meilleure famille du pays”, c’est arrivé partout» : Marcell Esterházy affronte l’oblitération du passé communiste. Il travaille avec un matériau d’images d’archives, sur lesquelles il applique un minimum d’effets. « In Black-and-White » (2010) est la mise en boucle d’un extrait du film de Gyula Gazdag dans lequel son grand-père apparaît. Face caméra, dans un train, il baisse la tête, comme endormi par les cahots du rail, et la relève subitement pour nous regarder. Métaphore directe du mensonge dans lequel un homme a dû vivre, privé de liberté : sa vie fut prise dans la fiction et la dissimulation. Toute l’ambivalence de la relation de l’artiste à cet homme, entre sentiment et raison, surgit dans l’énigme de ce regard.

(…)La déconnection entre générations s’exprime dans la vidéo « v.n.p. v2.0 » (2004), où l’image du grand-père paternel est accélérée afin qu’il semble manger à vitesse normale ; son isolement lors du repas familial n’en apparaît que plus criant. » - Pascal Beausse

 

Entre ces deux vidéos, Marcell Esterházy semble reproduire le schéma narratif créé par son propre père, l’écrivain Péter Estherázy, figure essentielle de la littérature hongroise contemporaine. Dans « Celestial Harmonies” (paru chez Gallimard en France en 2001), Péter Estherázy raconte son illustre famille et dévoile son admiration pour son père, créant une figure paternelle mythique. Mais dans “Revu et corrigé” ( “Revised Edition”, paru en France chez Gallimard en 2005), il opère une brutale mise au point, désintégrant le mythe, racontant comment il découvre que son père était en fait Informateur de la police communiste.

Le travail de Marcell Esterhazy revisite donc dans ses profondeurs l’histoire de sa famille, autant de destins exceptionnels qui se confondent intimement avec celui de la Hongrie, dont il interroge sans cesse les failles et les retournements.

 

Marcell Esterhazy est né en 1977 à Budapest, en Hongrie. Il est descendant de la célèbre famille de la noblesse hongroise, également connue pour sa collection d’œuvres d’art et son rôle de mécène.

Vivant entre Paris et Budapest, il a étudié et expose régulièrement entre la France et la Hongrie, mais aussi un peu partout en Europe.

 

 

 

 

 

 

 

"A NOS PERES"

Galerie 2.13 pm

Du 1er Juin au 18 juillet 2013

Vernissage le 1er Juin à partir de 18h

 

GALERIE 2.13 pm

22 rue Hector Malot

75012 Paris

(près de la Galerie Claude Samuel)

Métro Gare de Lyon L 1 ou 14, sortie 10 - RER A ou D

01 44 75 36 23

06 15 18 14 24

E-mail :  fpaumier-moch@213pm.com

 

La galerie est ouverte du jeudi au samedi de 14h30 à 19h00

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