Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 septembre 2014 6 06 /09 /septembre /2014 11:18

mounir fatmi

"Memorandum", France, 9 min 31, SD, 4/3, color, stereo, 2009, courtesy de l’artiste et Yvon Lambert, Paris. 

« Mutation, Burn Baby Burn », mixed media, 2012, courtesy de l’artiste et Yvon Lambert, Paris.

 

fatmi-burnbabyburnb.jpg


Les œuvres de mounir fatmi présentées dans le cadre de l’exposition interroge avec acuité ce qu’il reste d’une idéologie, d’un mouvement politique, lorsque le temps et les mouvements du monde leur imposent une mutation. Et quelle mutation ?

La vidéo « Memorandum », issue d’un projet sur lequel l’artiste travaille depuis 2006, montre la rencontre de David Hilliard, ancien membre fondateur et chef de l’état-major du Black Panthers Party, proche du leader Huey P. Newton, avec des jeunes d’aujourd’hui. Il y parle de la condition des noirs telle qu’il la connu dans les années 60, de son combat, de la prison. Le dialogue qui s'instaure rappelle comment, de la fondation du parti en 1966 jusqu'à sa dissolution au milieu des années 70, miné par le FBI et les tensions internes, les Black Panthers ont toujours pris les positions les plus radicales pour la défense de la communauté noire, combien sont morts, ont risqué leur vie, ont fait de la prison… Pour mounir fatmi, il s’agit tout autant de s’intéresser à la trajectoire personnelle d’un révolutionnaire quarante ans plus tard que de rappeler un pan de l’Histoire à nos mémoires menacées par l’oubli.

L’artiste découvre qu'en 2005, David Hilliard et Fredrika Newton viennent de lancer, avec la complicité du chanteur Al Green, la « Burn Baby Burn hot sauce », une sauce épicée aux ingrédients biologiques faite maison, baptisée d'après le cri historique du Parti : «Burn baby burn». Désormais la légendaire Panthère noire devient une marque, une accroche marketing, une ligne de vêtements, une moutarde au miel, du café portant le slogan « all power to people »… C'est cette mutation que mounir fatmi propose de mettre en évidence à travers un pastiche de campagne publicitaire, une série de photographie ainsi que des documents d'archives. Finalement, la question essentielle que pose ce projet est la suivante : que reste-t-il d'un parti politique révolutionnaire comme « le Black Panthers Party » une fois que son idéologie politique devient une sauce piquante à consommer ?

 

Né en 1970 à Tanger, mounir fatmi vit et travaille entre Paris et Tanger. Construisant des espaces et des jeux de langage, son travail traite de la désacralisation de l'objet religieux, de la déconstruction, de la fin des dogmes et des idéologies. Il élabore progressivement une axiologie rhyzomatique, une écriture comme un entrelacs de points de vue et de connexions. Avec son regard critique sur les réalités et les fantasmes du monde contemporain, il écrit que celui-ci ne peut se lire que dans la complexité, la confusion parfois, de ses approches.  Ses œuvres multiplient les lectures, dans des stratifications sémantiques mettant en réseau tous les domaines de la pensée. Ses préoccupations sont autant esthétiques que formelles, politiques que sociologiques, économiques qu’éthiques, métaphysiques que religieuses.  Cassettes VHS, câbles d’antenne, barres d’obstacle, casques de chantier : ces matériaux techniques, pauvres ou ordinaires, sont détournés, réhabilités en vocables plastiques.

Son travail est présenté partout dans le monde, dans les institutions les plus prestigieuses, dans de nombreuses expositions personnelles ou collectives, au Migros Museum für Gegenarskunst (Zürich), au Musée Picasso,  au Centre Georges Pompidou (Paris), au Brooklyn Museum (New York), au Mori Art Museum (Tokyo), au Museum on the Seam (Jerusalem), etc. Ses installations on été sélectionnées dans le cadre de la 52ème et la 54e Biennale de Venise, la 8ème Biennale de Sharjah, la 5éme et la 7éme biennale de Dakar, la 2ème Biennale de Séville, la 5ème Biennale de Gwangju, la 10ème Biennale de Lyon. Il a reçu plusieurs prix dont le prix de la Biennale du Caire, en 2010, le Uriôt prize, Amsterdam, ainsi que le Grand Prix Léopold Sédar Senghor de la 7ème Biennale de Dakar en 2006.

 

"Liberté mon amour" - Le prisonnier politique et son combat

Fête de l'Humanité

Parc Départemental Georges Valbon - La Courneuve

12, 13, 14 septembre 2014

http://fete.humanite.fr/

Partager cet article
Repost0

commentaires

Recherche

Liens