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11 septembre 2014 4 11 /09 /septembre /2014 11:23

Gastineau Massamba

« 46664 Robben Island » -  installation de 18 œuvres fixées au mur : toiles de lin sur chassis, papiers journaux cousus, toiles noircies à la fumée, 40 x 40 cm chaque toile, ensemble de cadenas  au sol, dimensions variables, 2014, courtesy de l’artiste et Galerie KO21

 

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Cette œuvre de l’artiste congolais Gastineau Massamba, réalisée spécifiquement pour l’exposition, évoque le plus célèbre, le plus iconique des prisonniers politiques : Nelson Mandela. « 46664 Robben Island » fait à la fois référence au matricule de prisonnier de Nelson Mandela depuis le début de sa détention en 1964 jusqu'à sa libération en 1990, numéro encore utilisé comme référence honorifique, et au nom de l’île, au large du Cap, où était bâtie la prison dans laquelle les opposants noirs au régime d'apartheid, condamnés à de longues peines, furent internés (dont notamment trois futurs présidents sud-africains : Nelson Mandela, Kgalema Motlanthe et Jacob Zuma). Sur ses 27 années d’emprisonnement, Nelson Mandela en passera 19 à Robben Island, refusant toujours l’exil, continuant de militer par-delà les barreaux de sa cellule, malgré la mise à l’isolement, l’interdiction de lire les journaux ou d’écouter la radio.

En octobre 1989, le nouveau président de l’Afirque du Sud, De Klerk fait libérer sept dirigeants de l'ANC. Puis il annonce la légalisation immédiate de l'ANC et du Parti communiste sud-africain. Les exécutions capitales sont suspendues. Nelson Mandela est libéré le 11 février 1990. À 71 ans, il commence une autre vie…

En 1996, Robben Island cesse définitivement ses fonctions de centre pénitentiaire. L'île prison se visite aujourd'hui comme un musée. Les guides sont d'anciens détenus qui racontent comment on y suivait des cours par correspondance ou comment lors des promenades obligatoires on parlait droit ou histoire du pays .

A propos de son œuvre, Gastineau Massamba écrit : « Comme la lumière, les idées de Nelson Mandela se sont posées sur le monde et ont éclairé mon œuvre. Mes toiles représentent des petites cellules à l’image de celle où était enfermé Mandela. Certains de mes personnages sortent du cadre et font apparaître des coupures de journaux qui représentent ou devraient représenter la parole qui circule. Les corps découpés deviennent des petites langues que lʼon voudrait faire taire, cadenasser. La clé de chaque cadenas peut servir à lʼouvrir ou le fermer. Serviront-elles à libérer nos pensées ou, à l’image de Gérard Ludi, à les enfermer. Mon œuvre donnera la possibilité à celui qui la regardera d’ouvrir sa relation à l’autre en sortant de sa case.

Cette oeuvre rend aussi hommage à tous ses compagnons de lutte et surtout à Walter Sisulu, Ahmed Kathrada, Govan Mbeki, Denis Goldberg, Raymond Mhlaba, Lionel Bernstein, James Kantor, Elias Motsoaledi, Billy Nair, Bob Hepple, Harold Wolpe et Andrew Mlangeni. »

 

En complément de « 46664 Robben Island », Gastineau Massamba présente, au cours de l’exposition deux performances en collaboration avec Stephanie Bintou Mbaye.

 

 

Gastineau Massamba Mbongo est né en 1973 à Poto-Poto, quartier populaire de Brazzaville, dans la république du Congo. Il fait son apprentissage chez son père, professeur de sculpture et céramique à l'Ecole Nationale des Beaux-Arts de Brazzaville, puis les cours au Centre d'Art de la Tsiémé à Talangaï. Il fut sélectionné pour représenter son pays à la Biennale de Dakar en 2004. Aujourd’hui, Gastineau Massamba s’est résolument tourné vers la toile brute, cousant et modelant ses personnages avec du fil noir ou blanc. Sensible à l’injustice, Gastineau Massamba se refuse à un silence coupable. Aussi, dans ses œuvres, la réflexion  politique se télescope avec les images et les mots, n’hésitant pas à aborder les sujets les plus polémiques comme les droits à la sexualité, la violence, l’injustice politique, les vanités humaines, la protection de la nature, ou les enfants soldats. Son travail, marqué par la guerre qui lui a pris des êtres chers, lui permet de se guérir de ses blessures. Ses vanités viennent transcender l’horreur contemporaine. Toute la grâce du monde et toute l’humanité sont là, vivantes face aux ténèbres et à la cruauté.

 

 

"Liberté mon amour" - Le prisonnier politique et son combat

Fête de l'Humanité

Parc Départemental Georges Valbon - La Courneuve

12, 13, 14 septembre 2014

http://fete.humanite.fr/

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