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11 août 2015 2 11 /08 /août /2015 11:35
The good mother-Teinture et coulure d'aluminium cousue sur tissu - 78, 7 x 66 x 0,6 cm, encadré – 2008 - Courtesy CNAC Georges Pompidou - Inv. AM 2013- DEP 14 -

The good mother-Teinture et coulure d'aluminium cousue sur tissu - 78, 7 x 66 x 0,6 cm, encadré – 2008 - Courtesy CNAC Georges Pompidou - Inv. AM 2013- DEP 14 -

The good mother-Teinture et coulure d'aluminium cousue sur tissu - 78, 7 x 66 x 0,6 cm, encadré – 2008 - Courtesy CNAC Georges Pompidou - Inv. AM 2013- DEP 14 -

 

 

"I miss my mother. I am a a mother. I am looking for a mother."*

 

La famille, l'enfantement, la maternité sont des thème essentiels qui traversent tout l'oeuvre de Louise Bourgeois. L'oeuvre présentée ici est une œuvre tardive, faisant partie d'un large série consacrée au nourrisson et à la maternité, motif devenu presque obsessionnel à la fin de sa vie.

Il y a bien sûr les « Maman », ces araignées monumentales que Louise Bourgeois créa en hommage à sa propre mère, et symbole pour elle de la chaleur du foyer et de la douce domesticité. La mère araignée, c’est cette « amie, parce que ma meilleure amie était ma mère, et qu’elle était aussi intelligente, patiente, propre et utile, raisonnable et indispensable qu’une araignée." raconte l'artiste.

Dans The good mother, Louise Bourgeois, avec la dimension autobiographique dont elle a constamment nourrit son œuvre, exprime les inquiétudes qu'elle a connu toute sa vie sur le fait d'être mère. «La femme portant des paquets est responsable de ce qu‘elle porte et c’est très fragile et elle est complètement responsable (…)» se confie Louise Bourgeois. Mais au-delà de la question de la maternité, préoccupation universelle, Louise Bourgeois s'est interrogée toute sa vie sur ce que peut être «une bonne mère». Ainsi retrouve-t-on des notes intimes au dos de certains dessins de cette série: « Si je ne suis pas une bonne mère, je ne mérite pas ce titre »**, la "bonne mère" s'opposant à la mère castratrice, dévoratrice, destructrice, que peut aussi d'ailleurs représenter dans son ambiguité la figure de l'araignée et que peut aussi devenir une mère «trop bonne».

Les œuvres Louise Bourgeois ont été nourries de sa longue et tourmentée fréquentation de la psychanalyse et cette «good mother» rappelle la théorie de la « Good enough mother » (« la mère suffisamment bonne ») développée par le pédiatre Donald Winicott et inspirée des idées de Mélanie Klein, dont est parfois rapprochée la dynamique du travail de l'artiste.

"Etre comme une mère et être aimée comme une mère", pour reprendre les mots de Louise Bourgeois: il semble bien, qu’en dernier ressort, au travers de cette mère nourricière, c’est la puissance de vie, éros et tendresse, qui l’emporte.

 

 

Louise Bourgeois, née à Paris en 1911, disparaît à l'âge de 99 ans à New-York où elle s'était installée en 1938 après avoir épousé l'historien d'art américain Robert Goldwater. Elle se consacre à la sculpture à partir de 1949, mais son œuvre protéiforme (peinture, sculpture, dessin, installation...) traverse toute la seconde moitié du 20ème siècle et le début du 21ème sans jamais souscrire à aucun des mouvements artistiques qu'elle aura cotoyé .

Depuis ses premiers dessins, peintures et gravures, son œuvre se centre sur les thèmes de la sexualité, du couple, de la famille, de la maternité et de la domesticité. L'artiste est surtout connue pour ses sculptures, qu'elles soient intimes ou monumentales, dans lesquelles elle emploie diverses matières comme le bois, le bronze, le latex, le marbre et le tissu. Son œuvre entièrement autobiographique, se réfère de manière récurrente à une enfance douloureuse marquée par un père infidèle et une mère affectueuse. Fondée sur la mémoire, l’émotion, la réactivation des souvenirs d’enfance, elle obéit à une logique subjective, usant de tous les matériaux et de toutes les formes. Le langage personnel de Louise Bourgeois rejoint les pratiques les plus contemporaines, et exerce son influence sur de nombreux artistes. Pour Louise Bourgeois, L'art est au service de l’inconscient de l’artiste qui met en forme ses peurs et ses affects les plus anciens et les plus refoulés. L’art devient, dans cette perspective, une abréaction cathartique. Louise Bourgeois répètera souvent que « L'Art est une garantie de santé mentale ».

En 1982, à l'âge de 71 ans, elle devient la première femme à être honorée d'une rétrospective au MoMA, à New York. En 2008, le Centre Pompidou lui consacre une grande rétrospective.

 

* "Ma mère me manque. Je suis une mère. Je cherche une mère." - Interview avec Richard D. Marshall, Août 2007

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