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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 23:00

En me rendant au vernissage de l'exposition de ZEVS et Anne-Flore Cabanis dans le cadre de "L'Explosition" à la "Première Galerie" du Musée en Herbe, j'ai donc jeté un oeil à l'exposition Keith Haring qui y est proposée.

Une belle exposition, joliment conçue pour les enfants, avec les tableaux accrochés à la hauteur de leurs yeux, ce qui me fit penser à l'exposition que Warhol avait conçu pour les enfants en 1983 chez son galeriste zurichois Bruno Bischofberger, mais qui a la qualité d'une "vraie" exposition avec pas moins d'une soixantaine d'oeuvres originales du petit prince de NY, dont certaines étonnantes, comme cette voiture de course peinte avec François Boisrond à l'occasion des 24h du Mans en 1984, et qui fut la première performance en France de l'artiste, ou la rencontre du petit Benjamin Sabatier signant à 10 ans des dessins à quatre mains avec Haring, et bien sûr devenu artiste depuis!

 

 HARING-affiche-sans-logos

 

"Les hiéroglyphes de Keith Haring" - Jusqu'au 1er mars 2012 - 21 rue Hérold- Paris 1er

 

J'en profite pour signaler l'initiative conjointe des artistes invités pour l'Explosition, du Musée en Herbe et du Musée de la Poste, "Paint B.A.L", 25 boites aux lettres customisés par les street-artistes afin de rénover la fresque réalisée par Keith Haring à l'Hopital Necker.

 

Jeudi 1er mars 2012 à 19h30 : vente aux enchères organisée par Artcurial - Briest-Poulain - F. Tajan.

Les fonds recueillis seront consacrés d’une part à la restauration de la fresque de Keith Haring

à l’hôpital Necker-enfants malades et, d’autre part, au Musée en Herbe pour lui permettre d’initier

à l’art les enfants handicapés et les familles défavorisées, une des missions de la Fondation Keith Haring.

Les informations sur www.musee-en-herbe.com

 

 

A Boulogne-Billancourt, 3 lieux pour 4 galeries autour de la rue du Château et de la rue de l'Est s'associe pour créer "Carré sur Seine", afin de promouvoir leur travail et l'art contemporain dans la ville. Fête de lancement le 1er décembre à partir de 19h, et plus d'information sur www.carresurseine.com

A la galerie Mondapart, les artistes plasticiens-photographes Laurent Allory et Pilar du Breuil se partagent l'affiche dans deux approches contrastées. J'ai été assez sensible à l'univers surréaliste et un tant soit peu magrittien du travail de Pilar du Breuil.

pilar.jpg

A partir du 9 décembre, première exposition de Juliette Lowinger, jeune dessinatrice pleine d'humour, en duo avec Karin Jeanne

Galerie Mondapart - 80 rue du Château- 92100 Boulogne-Billancourt

 

Comme j'en avais déjà parlé dans mes "Envies de rentrée" ici même, on a plutôt envie d'adhérer au travail et à la démarche de Cyprien Gaillard, lauréat, faut-il le rappeler, du Prix Marcel Duchamp 2010 et donc heureux invité de l'Espace 315 du Centre Pompidou. Las! j'ai trouvé la scénographie sinon paresseuse au moins soutenant peu l'intérêt que l'on peut trouver à ses compositions de polaroids. Cela étant, si l'idée était de nous plonger dans le subtil ennui que distillent les centres d'archives et autres lieux de récolement, c'est plutôt réussi.

 

Cyprien Gaillard - Jusqu'au 9 janvier 2012 - Centre Pompidou - Paris 4ème

 

yayoi_kusama_superfuture.jpgJuste à côté, l'exposition rétrospective de Yayoi Kusama, la grande dame aux petits pois, est tout à fait instructive, tant sur le plan de son cheminement personnel que sur quelques décennies de l'histoire de l'art. on y voit comment Kusama s'inscrit pleinement, en précurseur parfois, de manière toujours décalée, dans les mouvements des époques qu'elle traverse, abstraction, pop, psychédélique, jusqu'au body art et autre art performance typique de l'Amérique agitée de la seconde moitié des années 60. Partout on sent une urgence à faire, à se jeter dans la création comme pour se dissoudre (elle parle de "self-obliteration", obliteration de soi qui n'est pas sans faire penser au concept bouddhiste de dissolution de l'ego). Le langage visuel qu'on lui connait -des pois, des pois et encore des pois, de la prolifération et de la couleur - se dessine clairement à son retour au Japon, au début des années 70, qui est aussi l'époque de son internement volontaire. De là nait aussi la légende de l'obsessionnelle dots star...On ne peut qu'être séduit et envouté par les expériences d'immersion sensorielle de ses "environnements", et on ne boudera pas la magie de la"Infinity Mirror Room (Filled with the Brillance of Life)". J'ai été évidemment intéressée par l'usage qu'elle fait du textile dans ses sculptures molles, qui peuvent aussi évoquer Eva Hesse, Louise Bourgeois ou Annette Messager (un truc féminin, non?) mais moins par ses peintures récentes qui m'évoquent hélas une sorte de "Outsider art" peu à propos...

 

Yayoi Kusama - Jusqu'au 9 janvier 2012 - Centre Pompidou- Paris 4ème

 

Munch avait-il l'oeil moderne? oui, sans aucun doute. L'exposition du Centre Pompidou nous donne à découvrir photos et films réalisés par l'artiste, nous montre avec force témoignages visuels d'époque combien Munch était bien de son temps, en décalage avec l'image "dix-neuvièmiste"  qui lui colle à la palette. L'approche est certes nouvelle, mais cela ne change pas mon ressenti, tout personnel, sur cet artiste dont je préfère toujours le travail de gravure et de dessin à la peinture, que je trouve d'intensité inégale. Bien sûr, je suis intéressée par cette sorte d'"esthétique de la lamentation", sensible à ses déchirements intérieurs et à ses tourments "Van Goghiens", parfois au bord de l'hallucinatoire mais...quelque chose résiste, je ne suis pas émue...

 

Edvard Munch, L'oeil moderne - Jusqu'au 9 janvier 2012 - Centre Pompidou - Paris 4ème

 

En revanche, si on peut dire, je ne peux que recommander très très chaudement, à condition d'avoir au bas mot trois ou quatre heures devant soi, l'exposition "Danser sa vie, art et danse de 1900 à nos jours", une vraie mine d'or, un enchantement, surtout pour l'importante partie consacrée à la première partie du 20ème siècle.

"L'après-midi d'un faune" Nijinsky/Debussy, dansé par Nicolas Le Riche, c'est juste sublime...

 

faune.jpg

 

Impossible, non plus, de ne pas s'arrêter devant le Jan Fabre...

Pour faire la fine bouche, s'il s'agissait bien de "danser la vie", on pourra regretter l'absence de regard sur la comédie musicale américaine, quand même, quid de Gene Kelly, de Fred Astaire ou de Cyd Charisse, mais aussi de Jerome Robbins ou de Balanchine, par exemple? Ok, il y a une référence à Travolta mais bon...Rien non plus de sérieux sur le hip-hop, un comble...les pièces sur la danse pop sont un peu faibles et c'est dommage...

 

Danser sa vie - Jusqu'au 2 avril 2012 - Centre Pompidou - Paris 4ème

 

Rasa-Todosijevic-Gott-liebt-die-Serben-2002.jpgEn face du Centre Pompidou, en haut du parvis et juste à côté du Centre Wallonie-bruxelles, le Centre Culturel de Serbie demande à être connu davantage...On peut y voir actuellement une petite -trop petite- exposition de Rasa Todosijevic, artiste représentant la Serbie à la Biennale de Venise qui vient de s'achever. Je connais bien peu cet artiste, qui s'est illustré par des performances choc dans les années 70 et donc le modus operandi, si j'ai bien compris, est l'aggressivité, et dont on nous dit qu'il est "l'un des protagonistes du mouvement des artistes conceptuels de Belgrade et a été avec Marina Abramovic et braco Dimitrijevic un des piliers de l'avant-garde yougoslave des années 70."

Son "Grand piano", visible depuis l'extérieur, me faisait penser à...jusqu'à ce que Brankica Zilovic, artiste serbe que j'ai récemment exposé dans "Sutures" me dise (en riant): "C'est notre Beuys à nous!"

 

Rasa Todosijevic - "Aimez la France comme elle a aimé Van Gogh 1886!" - Jusqu'au 5 janvier 2012 - Centre Culturel de Serbie- 123 rue St Martin - Paris 4ème

 

 

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