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23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 11:55

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« La Pangée », 230x300 cm, installation in situ, textiles, fils tendus, 2011

  

A la fin de l’ère carbonifère, il y a plus de 300 millions d’années, toutes les terres émergées ne formaient qu’un seul et même supercontinent. Puis, au cours des millions d’années qui suivirent, la Pangée se fractura, des rifts se formèrent, et les terres, en surface, se séparèrent en continents.

C’est en partie cette superhistoire de la géologie et de la tectonique des plaques que suggère l’œuvre monumentale de Brankica Zilovic, réalisée spécialement pour l’exposition. A la fin de l’histoire, prédit la science, dans quelques 250 millions d’années, une Pangée ultime aura lieu et les continents ne feront à nouveau plus qu’un.

Cette Pangée, par la globalisation, tant sur le plan économique que par la mondialisation des réseaux de communication et d’information, nous la vivons déjà, d’une certaine manière. Mais paradoxalement, cela ne permet pas, loin s’en faut, une unification pacifique du monde, mais bien au contraire l’exacerbation des oppositions et des ruptures, des rifts idéologiques, religieux, économiques, et les continents sont plus que jamais, à la fois mouvants et déchirés de guerres intestines, à la dérive. Brankica Zilovic livre alors une vision du monde, poétique et violent à la fois, un monde dont elle fait apparaître les tensions, les dislocations, les sutures parfois brutales, dans ses frontières arbitraires, ses paix extorquées, ses territoires spoliés…et la globalisation ne fait jamais qu’advenir un supercontinent « super fragile », au risque de la désintégration, de la liquéfaction. Un monde à la dérive.

 

Brankica Zilovic, née en Serbie en 1974, quitte Belgrade pour Paris à la fin des années 90.  Elle découvre alors les écrits de Roland Barthes et l’œuvre de Ghada Amer,  qui l’amène à une réflexion sur les femmes, la société et la fonction de la mode. Son travail passe par différentes étapes, toujours dans un rapport étroit, qu’elle traite du vêtement, dans ses « contre-coutures »,  ou s’élance dans d’indéfinissables paysages, organiques ou non, avec le tissu, le fil, la couture, avec ce qui lie, relie, se tisse, retient ou dessine, dans une hybridation des techniques traditionnelles de la couture et de la broderie, et de l’expression visuelle contemporaine.

Zilovic considère ses propres travaux comme des « métaphores de l’indéfinissable », dans un balancement subtil entre formes de l’abstraction et métaphores du réel. Car ses inspirations puisent bel et bien dans ce monde,  dans une grande richesse de références visuelles et artistiques, base de données et d’images, depuis des photographies personnelles jusqu’aux géographies les plus lointaines. Tout un univers d’où émergeront le temps venu émotion, poésie, dialogue avec les textures et les histoires, la sienne et celle du monde, les sensations et les éléments.

 

« Sutures »

Galerie Charlotte Norberg- Du 1er au 24 septembre 2011

74 rue Charlot- Paris 3ème

Vernissage le 1er septembre à partir de 18h, en présence des artistes

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