Présentée à Art Dubaï avec la galerie Hussenot, Paris, il semblerait que l'oeuvre de mounir fatmi, "Les printemps perdus" n'ait pas eu l'heur de plaire à la censure souveraine...
Le galeriste, Eric Hussenot, rapporte:
"Cette pièce est composée des 22 drapeaux des pays arabes dont ceux de l'Egypte et de la Tunisie accrochés à des balais de trois mètres.
Le comité de censure a exigé que les brosses soient ôtées des pièces, ce qui dénature le sens de la pièce.
Jusqu'à aujourd’hui le comité de censure refuse à la galerie Hussenot de montrer la pièce en son intégralité."
La symbolique du balai, à l'heure où les manifestations au Bahreïn subissent les assauts des forces militaires d'Arabie Saoudite et des Emirats arabes, ne fait visiblement pas bon effet.
Avant de crier au droit à la liberté d'expression, et de contestation, et à la grande valeur de l'art engagé, cette "mésaventure" me fait songer à deux choses: pour l'artiste, mounir fatmi, à ce que disait le philosophe Alain, à propos du Mythe d'Er (cf. Propos sur le bonheur - "Dans la grande prairie"). Et , de manière plus générale, qu'il est au fond pas inintéressant de savoir qu'aujourd'hui encore une oeuvre d'art puisse être considérée comme si dangereuse et subversive qu'il soit besoin de la censurer.