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3 septembre 2014 3 03 /09 /septembre /2014 11:14

collishaw-last-meal.small.JPG

 

Mat Collishaw

"Johnny Frank Garrett", série "Last meal on death row" - Photographie C-Print, cadre en bois Red Grandis laqué noir-36,5 x 30,5 x 7, 5, 2010 – Coll.privée, M. Spiegel

 

Cette photographie aux allures de classique nature morte fait partie d’une célèbre série photographique, « Last meal on death row », le dernier repas dans le couloir de la mort, réalisée par le plasticien anglais Mat Collishaw.

Il s’agit du repas demandé par un détenu exécuté au Texas en 1992. Une manière à la fois simple et violente de ré humaniser, de rendre à sa réalité, ce qui se passe dans le dernier couloir qui mène à la mort, encore, dans certains Etats américains.

Johnny Frank Garrett  était accusé d’avoir violé, assassiné et mutilé post-mortem sœur Tadea Benz, une nonne âgée de 76 ans, à Amarillo, Texas, le soir d’halloween, en 1981. Vivant à proximité du lieu du crime, Johnny Frank Garrett, 17 ans, mentalement handicapé, connu pour ses accès de violence, s’est vite avéré le meurtrier idéal. Reconnu coupable, après avoir signé des aveux, et condamné à mort par injection létale, Garrett clamera son innocence durant ses neufs années dans le couloir de la mort. Ses demandes d’appel seront rejetées et il finira dans la chambre de la mort de sa prison texane. Plusieurs années plus tard, Garrett sera innocenté de ce crime, le véritable tueur étant un réfugié cubain ayant un casier judiciaire à Cuba pour viol et meurtre. Il aurait même été interrogé à Amarillo le même soir que Garrett !

 

Mat Collishaw est né en 1966, à Nottingham, en Angleterre. Formé à Goldsmiths, université de Londres, il vit et travaille dans le quartier de Bethnal Green, à Londres.

Comme la série des «Last meal on death row  », de nombreuses œuvres de Mat Collishaw révèlent sa fascination pour les grands maîtres de la peinture, de Velasquez aux maîtres flamands, de Dürer à Bacon, qu’il réinterprète avec les outils les plus contemporains. Il fait partie de la génération des Young British Artists – groupe dont Damien Hirst signa la naissance en organisant en 1988 aux Surrey Docks l’exposition « Freeze »-. Toute son œuvre est à l’image de celle qui le rendit célèbre à ce moment-là, « Bullet hole » : une stratégie de la double lecture, des images à double détente. L’effroi et la fascination, le vivant et la destruction, la beauté et la transgression, la violence et la douceur, l’horreur et le sublime. « Je ne recherche pas la provocation, explique Mat Collishaw, mais une expression du sublime, ce sentiment que l’on éprouve lorsqu’on est devant une chose effroyable, et dont il ressort une beauté qui n’existerait pas si la laideur n’était pas là. »* Sans doute son goût pour les images ambigües et interdites a-t-il été formé par son enfance à Nottingham, élevé par des parents adeptes de la secte des Christadelphes, chez lesquels seule la lecture de la Bible et la contemplation des images du Christ crucifié sont autorisées. « Cette période de ma vie a été modelée par le Nouveau et l’Ancien Testament, seules lectures que j’étais autorisé à avoir. Je me sentais isolé de mes camarades, qui avaient, eux, une culture pop acquise au cinéma, au théâtre, à la télévision, autant de choses qui m’étaient interdites. Ce qui était permis, ou toléré, pour les autres, revêtait pour moi la forme du péché. Les images comprenaient en elles le frisson absolu. »


*Entretien avec Corine Callebeau, Arts Hebdo Medias, 2013

 

 

"Liberté mon amour"- Le prisonnier politique et son combat

 Fête de l'Humanité

Parc Départemental Georges Valbon - La Courneuve

12, 13, 14 septembre 2014

http://fete.humanite.fr/

 

 

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