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8 septembre 2014 1 08 /09 /septembre /2014 11:19

Jean-Marc Forax

"Portrait de prisonniers communistes japonais",  vidéo 5 mn,  2014

Sans titre, Installation avec dessin au  fusain, 100x100, mixed media, 2014

 

 JMForax-Sakae.jpg

 

Spécialement réalisées pour l’exposition, la vidéo et l’installation de Jean-Marc forax évoquent, au travers d’un galerie de portraits, le sort des prisonniers politiques communistes japonais, à une époque où le communisme était sévèrement réprimé au Pays du Soleil levant.

La vidéo fait appel à un procédé original, montrant un lent glissement de la photographie au dessin. L’installation quant à elle restitue une sorte d’autel commémoratif domestique, rappelant la manière dont les japonais disposent chez eux les portraits de défunts.

Les conditions de travail dans l’industrie japonaise naissante de la fin du 19èmesiècle étant particulièrement difficiles, naissent des mouvements ouvriers.  Pendant l’ère Taishô, de véritables partis politiques prolétaires apparaissent. En 1922 est créé le Nihon Kyôsantô, parti communiste japonais, devenant immédiatement une organisation politique clandestine. Considéré comme dangereux par le pouvoir, il est déclaré hors-la-loi par la « Loi de préservation de la paix » et la « police de la pensée », persécute dès lors les communistes et les syndicats actifs. Interdit jusqu'en 1945, le parti communiste fut alors le seul parti politique à s'opposer à l'entrée du Japon dans la Seconde Guerre mondiale.

Les œuvres de Jean-Marc Forax se présentent donc comme un hommage aux grandes figures persécutées du communisme, et de l’anarchisme, japonais, tels qu’ Hajime Kawakami, emprisonné de 1933 à 1937 pour sa pensée subversive, Hitoshi Yamakawa, déjà condamné plusieurs fois avant de devenir, en 1922, un des fondateurs et idéologue du parti communiste naissant, Sakae Ōsugi, sorte d’électron libre des idéologies subversives du début du 20ème siècle, Shūsui Kōtoku, condamné pour « propagande subversive » en 1905 et exécuté plus tard pour trahison par le gouvernement japonais, ou encore Kanno Sugako, féministe, et qui fut la première femme au statut de prisonnier politique à être exécutée, dans l’histoire du Japon moderne.

 

"Jean-Marc Forax a vu des films. Il s’en souvient. Surtout quand il ferme les yeux.
Quand ça ne bouge plus. Alors, tout peut commencer. Dans des dispositifs vidéo qui ont tout à voir avec la fascination, il projette, au ralenti, sur le dessin au fusain d’un photogramme, la séquence d’où est extrait ce photogramme. L’image frémit, l’image vit, non de la reproduction de la vie mais de la vie propre aux images, on entre dans un temps hypnotique."(Bruno Dubreuil)

Jean-Marc Forax, diplômé de l’ENSBA, est aussi titulaire d’une licence de japonais. Si la culture japonaise l’inspire, depuis ses traditions séculaires jusqu’aux jaquettes des dvd érotiques dont il redessine les illustrations, son intérêt se porte plus généralement, du cinéma au dessin en passant par la vidéo, sur la notion de « représentation ». Son travail, qu’il s’agisse d’aquarelle, de sculpture ou d’installation, interroge le rapport entre image fixe et image animée,  et au-delà, la relation entre la représentation d’une part, la mort et le sacré de l’autre.

 

 "Liberté mon amour" - Le prisonnier politique et son combat

Fête de l'Humanité

Parc Départemental Georges Valbon - La Courneuve

12, 13, 14 septembre 2014

http://fete.humanite.fr/

 

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