Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 août 2010 2 24 /08 /août /2010 00:33

 

Durant l'année 2004, de nombreuses installation urbaines, parfois monumentales, furent installée dans la ville de Lille. Certaines, pour l'intention parfois davantage que pour la réalisation finale, ont plus particulièrement retenu mon attention.

 

"La forêt suspendue" de Lucie Lom.

 

Foretsuspendue--jefrabillon.jpg "Avec Lucie Lom, la Grand Place se métamorphose en une féérique et mystérieuse rambla sylvestre.

« Après l’été, les arbres ont fait du chemin et les voici qui, sans bousculer l’apparence de la rue, la chamboulent par une juxtaposition singulière. La tête en bas, ils composent une forêt inversée et avec elle, des rêves pour un début de XXIème siècle qui renouerait avec la nature ou retrouverait avec elle ses propres repères . » (Lucie Lom)

Mise en scène raffinée, la scénographie de « la forêt suspendue » joue à la fois du décor, du son et de la lumière.Châtaigniers, chênes rouge, aulnes et érables sycomore, fabriqués à partie de feuillages synthétiques importés de Chine et fixés à plus ou moins dix mètres du sol créent des effets de surface et de couleur, donnant à l’ensemble la variété d’une vraie forêt.Une musique, spécialement écrite par Patrice Grupallo, inspirée de chants d’oiseaux et de sonorités éoliennes, s’éleve au-dessus du tumulte du trafic urbain. Ainsi le promeneur pourra, dans ses déambulations, entendre, ici ou là , un pépiement d’oiseau ou le bruit des feuilles se froissant dans le vent. Enfin,la « forêt suspendue » s’habillera d’ombres et de lumière, soleil à travers les feuillages ou lucioles vacillantes, selon les heures du jour ou de la nuit.

L’installation « forêt suspendue » laisse au spectateur une grande liberté d’interprétation et de sensation. Elle fait délibérément appel à la sensibilité et à l’imaginaire, suggérant plus que montrant ce que la forêt porte de rêveries, de contes et de légendes, romantique ou mystérieuse…En passant sous elle, le temps d’un instant, le temps de traverser la rue, le quotidien de chacun se verra enchanté, les pensées vagabondes,s ous les ramures de la « forêt suspendue ».

Que chacun puisse librement trouver en soi les ressources pour interpréter ce qui lui est donné de voir, tel est le principe directeur du duo Lucie Lom, anagramme inspiré de leurs noms : Philippe Leduc et Marc-Antoine Mathieu. Graphistes et scénographes, ils mettent régulièrement en scène expositions et manifestations culturelles depuis 1985, guidés par la constante exigence de « mettre en valeur le contexte de création des œuvres », sans se reposer sur la pure technicité. Poésie, fantaisie, sensibilité font donc toujours partie de leur vocabulaire, décliné dans tous les registres de leur travail :affiches,théâtre,spectacles,muséographie,salons…et pour Lille 2004, une rue toute entière métamorphosée !"

 

le résultat était assez réussi.

 

Pour le principe également, je fus intéressée et intriguée par la démarche du designer Vincent Dupont-Rougier et sa "Cage-nature".

 

dupont-rougier.jpg"Variation sur les notions de paysage et de mobilier dans l’espace urbain,Vincent Dupont-Rougier propose pour Lille 2004 une sorte de « jardin renversé ».

Une structure métallique accueilllant une abondante végétation arbustive s’élève au-dessus d’un banc circulaire, favorisant l’intimité et la conversation.Vincent Dupont-Rougier se donne pour vocation de recréer notre rapport avec la nature et plus particulièrement avec le « jardin » en tant que nature maitrisée. Ainsi, acier galvanisé et béton, matériaux urbains par excellence, se combinent aux végétaux pour des créations esthétiques et modernes, mêlant la nature à l’artifice. Dans les « cages-nature », l’enchevêtrement des tuyaux d’arrosage volontairement visible souligne l’artifice radical de ce « bouquet d’arbustes », petit morceau de nature surgie du béton.

Pensionnaire de la Villa Medicis (Rome) en 2000 pour le design,Vincent Dupont-Rougier participe de manière originale au renouveau de la création paysagère par ses inventions esthétiques et techniques, donnant ainsi un nouveau rôle aux objets et aux espaces typiques du jardin.Soucieux de l’implication de plus en plus forte du jardin, espace clos et préservé, dans son environnement social, il imagine des moyens de réconcilier au quotidien l’homme des villes avec la nature. Son « potager nomade », réalisé en 1992 pour les jardins de Chaumont-sur-Loire en constitue un parfait exemple.

La « cage-nature », espace intime au coeur de la ville, pose aussi un regard sur l’urbanisme et sur la place, physique et social, que l’homme accorde, dans la cité, à la nature."

 

Photo 1 - Copyright Jef Rabillon

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Recherche

Liens